COUPS DE COEUR

Oldelaf en interview pour « Traqueurs de nazis »

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« Notre but est de pousser le ridicule jusqu’au rire ! » Oldelaf

 

Lancé dans une incroyable quête contre le mal ultime, Oldelaf joue – dans sa nouvelle création Traqueurs de nazis -, en compagnie d’Arnaud Joyet, les Indiana Jones de pacotille ! Looser un jour, looser toujours, il n’est pas certain qu’il réussisse à mener à bien cette mission-là…

 

 


 

 

Oldelaf pour « Traqueurs de nazis »

interview / humour / musique

  • 07 avril 2023 / 20:30 / Nice / Théâtre de la Cité
  • 08 avril 2023 / 20:30 / Le Broc / Les Arts d’Azur

 

 

Morgane Las Dit Peisson : Comment vas-tu ?

Oldelaf : Ça va plutôt pas mal entre le spectacle Traqueurs de nazis, la préparation d’un nouvel album et puis d’autres petites choses à côté comme la radio… Je ne vais pas me plaindre ! (rires) Surtout quand je vois que, comme à Nice au Théâtre de la Cité, le public répond présent, ça fait plaisir et ça rassure sur ce que je propose. Certains avaient acheté leurs places sans trop savoir à ce moment-là ce qu’allait être ce spectacle avec Arnaud Joyet donc ça signifie qu’ils me font confiance, c’est hyper touchant ! Je crois qu’une partie du public du théâtre est désormais habitué à m’y voir avec mes idées un peu débiles… (rires)

Débiles en apparence uniquement… Il y a toujours du fond, la preuve avec « Traqueurs de nazis » qui fait penser à la série « Hunters »…

On m’en a beaucoup parlé pour le coup mais je ne sais même pas si elle existait au moment où j’ai commencé à écrire le bazar… Donc, sans aucun doute, c‘est Al Pacino et ses collègues qui se sont inspirés de notre projet… (rires) C’est le hasard de la création mais ça dévoile peut-être quelque chose sur l’air du temps. J’en ai écrit une première ébauche pendant le confinement et c’est du reste un des seuls trucs que j’ai sérieusement écrit pendant cette période qui m’a pourtant offert du temps ! (rires)

Pour moi, le projet, c’était de téléporter deux débiles dans une quête un peu trop ambitieuse et compliquée pour eux… Ça me faisait vraiment rire de confronter deux mondes dans l’écriture entre deux mecs complètement paumés et un peu à côté de la plaque face à ce qui représente le plus le mal dans nos sociétés occidentales aujourd’hui : le nazisme. J’ai eu envie, pour monter ce spectacle, de bosser avec Arnaud Joyet, auteur pour Arnaud Tasmère et les séries Hero Corp et Visitors de Simon Astier mais aussi comédien. Et puis surtout, en ce qui me concerne, c’est vraiment mon grand frère de scène. Il a été dans les Joyeux Urbains et ça a vraiment été un groupe hyper important autant pour moi que pour cette scène française qui mêle la chanson et l’humour. On est devenus potes au point de passer le confinement ensemble ! (rires) Il avait déjà mis tous mes spectacles en scène donc il était temps qu’on bosse encore plus ensemble…

Partager la scène avec Arnaud Joyet, auteur, metteur en scène, comédien et improvisateur…

Bien qu’il sache en effet à peu près tout faire, il est particulièrement reconnu comme improvisateur. Ça aurait pu être compliqué de partager la scène avec quelqu’un qui a autant de bagage mais au contraire, c’est très fluide et naturel. L’enjeu était justement qu’on réussisse à s’épanouir tous les deux. Arnaud est quelqu’un qui peut totalement remplir l’espace d’une scène, il est ultra charismatique et il propose une connerie à la minute ! (rires) Il fallait qu’on ait tous les deux la place de s’exprimer donc on a beaucoup travaillé sur l’écriture et on a trouvé une formule « confortable » pour nous deux. On s’est façonné deux personnages qui évoluent ensemble, chacun avec sa propre débilité ! (rires)

Sur l’affiche on a un petit côté Indiana Jones…

C’est totalement assumé ! On est entre ça et L’as des as et ce n’est pas un hasard. Dans les années 80, l’enfant que j’étais était fan de ces films dans lesquels la traque des nazis est complètement présente. J’aimais cet imaginaire-là, ce beau ténébreux qui évoluait au milieu d’un monde où n’importe qui pouvait être un ennemi qui cherchait la bagarre ! Nos deux énergumènes sont à peu près pareils si tant est qu’ils ne comprennent jamais bien à quoi ou à qui ils ont affaire… (rires)

Un spectacle théâtral mais toujours aussi musical que d’habitude…

Il y a de nombreuses créations musicales mais c’est en effet très « joué » également. Ça mélange vraiment les genres et ça permet de surprendre les gens en permanence. J’aime qu’ils ne voient pas arriver les choses, je me délecte de ça ! Et puis, dans Traqueurs de nazis, on a éludé tout le pathos du sujet en ne parlant jamais de tout ce que les nazis ont fait. On parle de ce qu’ils représentent comme « méchants » mais pas pourquoi ils le sont autant. Notre but n’est pas de faire une leçon d’Histoire mais de pousser le ridicule jusqu’au rire.

Une mise en scène de Simon Astier…

Exactement ! Il est venu apporter sa touche. Avec Arnaud, on fait de la mise en scène tous les deux donc on avait déjà travaillé sur une première version mais ce n’est pas pareil. Il faut quelqu’un qui a un œil extérieur et qui soit capable de te dire que ce n’est pas bon, ou pas clair, ou trop long, ou trop rapide… Simon Astier l’a fait de manière hyper intelligente et bienveillante.

Tu as des albums et des tournées solo mais tu t’éclates autant (si ce n’est plus) quand tu as quelqu’un avec qui partager… On sent le goût de la « troupe »…

Oui je crois que j’aime par-dessus partager et trouver un répondant sur scène. Et puis, quand tu vis ce métier, même si tu as la chance de jouer tous les jours, tu ne joues « que » pendant une heure et demie… Donc il reste encore 22h30 à combler quand tu es en tournée, loin de tes proches. J’exagère mais ça fait du bien d’être plusieurs sur la route et de construire des choses solides avec des gens qui ont les mêmes centres d’intérêt que toi. Et puis, quand parfois tu te heurtes à des moments plus compliqués à vivre, c’est extrêmement rassurant d’être à deux pour les affronter… J’ai vraiment pris le parti, c’est vrai, dans tout ce que je fais, de construire une bande, une équipe tant sur scène qu’en dehors… Je crois qu’on s’aime tous vraiment. Je n’ai pas besoin de chercher une petite gloire personnelle pour me sentir bien. J’ai juste envie de partager des moments avec des amis, de voyager avec eux et de construire quelque chose. Je ne suis pas en crise d’identité donc tant que ça pourra durer comme ça, je continuerai car ce que je recherche avant tout ce sont des moments précieux.

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