COUPS DE COEUR

« aSH » au Carré Sainte-Maxime : Fusion de danse contemporaine et de tradition indienne

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aSH avec Shantala Shivalingappa

spectacle / danse / danse traditionnelle indienne / danse contemporaine

 

 

aSH : Shantala Shivalingappa dans une envoûtante chorégraphie d’Aurélien Bory

Le temps d’une soirée, le Carré de Sainte-Maxime devient le territoire d’une performance fascinante entre danse indienne traditionnelle et expression contemporaine. Portée par la danseuse Shantala Shivalingappa, la pièce aSH (2018) clôt la trilogie que le metteur en scène Aurélien Bory avait consacrée aux danseuses depuis 2008. Après le flamenco et la danse japonaise, ce troisième tableau met en lumière la danse indienne dans une œuvre complète de danse et de théâtralisation des rites funéraires.

Dans une mise en scène dépouillée – plutôt rare chez Aurélien Bory -, le public découvre Shantala Shivalingappa, seule en scène et parfaitement hypnotisante. La danseuse, née à Madras en Inde mais qui a grandi en France, nous initie au kuchipudi, danse du Sud de l’Inde aux forts ancrages religieux, traditionnellement présentée dans l’enceinte des temples. On y retrouve toute l’essence des danses indiennes : agilité, fluidité, implication du corps entier et codification gestuelle, le tout rythmé par des percussions ; ici celles que Loïc Schild joue en live aux côtés de l’interprète. Shantala Shivalingappa y distille aussi sa perception aigüe de la danse contemporaine découverte très jeune auprès de Maurice Béjart, puis Pina Bausch et Sidi Larbi Cherkaoui entre autres.

 

 

Revenons à cette scénographie d’une incroyable inventivité théâtrale. L’écran de fond qui sert – d’abord classiquement – de support à la projection vidéo devient au fil du spectacle, la toile posée au sol pour accueillir une création graphique d’une poésie rare : Shantala Shivalingappa s’empare d’un pinceau géant, dessine une spirale occupant peu à peu tout l’espace avant de la saupoudrer de cendres (ces fameuses ashes en anglais), évocation des rites funéraires de crémation.

Œuvre singulière magistralement interprétée, aSH offre une fusion captivante d’expressions contemporaines et traditionnelles pendant une heure de spectacle dont on ressort alangui et imprégné de beauté. À découvrir lors d’une représentation unique le 04 mai 2024, au Carré de Sainte-Maxime.

© Claire Thiebaut pour Le Mensuel / Photo DR / avril 2024 

 

 

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