COUPS DE COEUR

« Acting » avec Kad Merad

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THEATRE


Aux oubliettes

Qui oserait tenter de faire croire – comme le chantait le personnage de Zero Janvier dans Starmania – qu’il n’a jamais rêvé secrètement d’être un artiste alors que dès notre plus jeune âge, et ce sans même en prendre conscience, c’est à se glisser dans la peau de l’acteur que nous jouons ? De pompier à princesse en passant par maîtresse d’école, gendarme, indien, cowboy ou maman, ce n’est finalement qu’une succession de rôles qui a toujours alimenté nos jeux d’enfants jusqu’à ce que l’adolescence pointe le bout de son nez et nous fasse tirer un trait sur des personnages que seule une poignée d’entre nous saura préserver au fil du temps… Très souvent à tort considéré comme une « race à part », l’acteur ne serait-il donc finalement pas que la projection visible et palpable de cette petite partie de nous – si naturelle et instinctive – que nous avons choisi de taire en grandissant ? Encore riche de cette âme d’enfant, Gepetto – un expert-comptable qui semble, au vu de la cellule dans laquelle il est enfermé, avoir perdu sa partie de gendarme et de voleur – n’a jamais vraiment cessé de s’imaginer en tête d’affiche et ce n’est pas l’arrivée de Robert – metteur en scène accusé de meurtre – qui va calmer ses ardeurs ! Comdamnés jour et nuit à la promiscuité, les deux hommes qu’évidemment tout sépare de prime abord finiront, comme très souvent au théâtre, par se découvrir quelques points communs. N’ayant pas grand chose d’autre à faire pour tuer le temps, le professionnel des planches  – incarné par Niels Arestrup – acceptera, comme un défi, de prendre en main ce novice – campé par Kad Merad – pour faire de lui le plus grand comédien de tous les temps ! Le poussant dans les extrêmes, lui enseignant l’art du faux et l’acceptation du ridicule, le maître du jeu – en l’entraînant sur le texte d’Hamlet – lui révèlera l’envers d’un décor parfois peu flatteur, les difficultés insoupçonnées d’un tel métier mais surtout l’importance de la transmission d’un savoir et la puissance de l’évasion même imaginaire… © Morgane Las Dit Peisson 


« Acting » avec Niels Arestrup, Kad Merad et Patrick Bosso • À Antibes du 02 au 04 février 2017 • À Hyères le 03 mars 2017

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