CONCERT

Thomas Mars du groupe Phoenix en interview et en concert au Nice Jazz Fest 2024 !

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« Notre relation est vraiment précieuse… » Thomas Mars / Phoenix

 

 

Habitués à parcourir le monde, les 4 versaillais ne dérogent, cette année encore, pas à la règle ! Suisse, Belgique, Danemark, Irlande, Suède ou encore Italie, aucune contrée ne résiste au charme so frenchy du groupe composé de Deck d’Arcy, Laurent Brancowitz, Christian Mazzalai et de Thomas Mars, la voix emblématique du quatuor… Pas même le Japon que Phoenix quittera juste à temps pour venir participer à la toute nouvelle formule du légendaire Nice Jazz Fest ! Unique date dans la région, le 22 août sera l’occasion – tant pour les aficionados de cet ensemble « vieux » de 25 ans que pour les moins experts – de vibrer au son percutant du morceau éponyme du dernier album Alpha Zulu mais aussi de (re)découvrir les 6 opus précédents dont l’inoubliable Wolfgang Amadeus Phoenix.

 

 

 

 


 

 

Thomas Mars du groupe Phoenix en interview

interview / concert / album / musique / indie pop / pop rock

 

 


 

 

 

Morgane Las Dit Peisson : Alpha Zulu est le 7ème album de Phoenix donc le répertoire devient dense pour la scène…

Thomas Mars : En effet, c’est le seul moment où c’est un peu tendu dans le groupe ! (rires) Plus sérieusement, c’est vrai que maintenant, nos 70 morceaux nous offrent une liberté incroyable au moment de mettre sur pied une setlist ! Je me rappelle qu’à nos débuts sur scène, il fallait trouver des combines pour faire durer le plaisir ! (rires) Avec le temps, c’est le problème inverse qui se présente : il faut faire des choix et des concessions… Mais ça reste un problème d’enfants gâtés ! (rires)

 

 

C’est encourageant de voir que c’est possible de rester soudés aussi longtemps…

Ça fait longtemps en effet qu’on fait de la musique ensemble car on a commencé très jeunes et on s’aperçoit que depuis un moment, ça frappe un peu plus les gens… Je crois que les nombreuses séparations de groupes comme Daft Punk ou les longues périodes off de certains comme Air ont mis en évidence notre longévité mais pour nous, c’est « facile » de rester ensemble. On a grandi tous les 4, on est amis et on n’a pas le projet d’explorer des choses séparément. Mais à force d’entendre les gens être surpris par notre équilibre à 4 pans, on s’est aperçu que ce n’était pas une normalité et que notre relation était vraiment précieuse.

On a toujours su rester soudés. Je vois Phoenix comme un noyau dur qui résiste à tout même si j’ai conscience que ça ne durera peut-être pas éternellement… Tous les groupes passent par des orages intenses et complexes alors on s’y « prépare » en espérant que ça n’arrive pas…

 

À une époque on l’on surconsomme et où l’on zappe très vite les choses et les gens, Phoenix est à contre-courant…

En toute honnêteté, je ne me laisse pas, par exemple, l’opportunité d’être « infidèle » car j’ai personnellement tout fait pour ne faire que de la musique dans ma vie. J’ai absolument éradiqué tout le reste afin que ce soit la seule issue possible… C’était risqué mais comme on était 4 à faire ce saut dans le vide, je n’ai pas vraiment eu peur. On a toujours su ce que l’on voulait faire donc on n’a pas tant de mérite que ça à rester ensemble, on a juste la chance d’avoir toujours envie d’avancer dans la même direction…

De la même manière, à chaque fois qu’on se lance dans un nouvel album, on suit notre instinct et on compose uniquement ce qu’on aimerait entendre… Bon, le paradoxe, c’est que finalement on ne l’écoute jamais puisque c’est le nôtre ! (rires)

 

 

Alpha Zulu c’est du Phoenix sans être une répétition des précédents albums… Vous avez un langage propre…

Le langage musical est moins mystérieux pour nous que pour un « non-musicien » mais à part Deck qui a eu une formation plus classique, on est tous autodidactes. On a eu l’avantage de ne pas avoir trop de recettes à appliquer dès le départ, on a pu conserver un certain mystère et s’approprier la musique pour se créer un langage rien qu’à nous.

D’ailleurs, cette magie de la création m’a souvent rendu curieux d’en savoir plus. Il y a un documentaire de Leonard Bernstein – The Unanswered Question – qui déploie une théorie sur la musique. Il y vulgarise parfaitement bien le langage musical en expliquant d’où il vient et comment on arrive à s’en servir pour communiquer et provoquer des émotions.

À un moment, j’ai même eu le sentiment que le mystère se dissipait trop… En réalité, on a envie de savoir et de comprendre mais le plus intéressant dans la création, c’est de jongler avec ces éléments-là tout en conservant une forme d’inconscient collectif… Si on calcule trop ce qu’on fait, ça perd énormément de son intérêt…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson à Cannes pour Le Mensuel / Photos K Buitrago & Shervin Lainez

 

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