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Interview de Christelle Chollet

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Christelle Chollet

en interview 

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Christelle CHOLLET

 
Dans son nouveau spectacle

 


« J’aime ne pas m’enfermer toujours dans la même chose afin de diversifier mon métier d’actrice »

 

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Si elle vous a fait hurler de rire dans « L’empiafée », vous ne serez pas déçus par les nouvelles aventures de son personnage haut en couleurs !
Mariée, maman et chef d’entreprise, elle ne s’est pas assagie pour
autant et on ne s’en plaint pas ! Reprenant ce qui avait fait le succès du premier opus,
Christelle Chollet
donnera à nouveau de la voix en revisitant une quinzaine de titres qui vous surprendront à coup sûr…
 

  


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Morgane L. : On vous retrouvera samedi 11 août 2012 à la Seyne sur Mer avec votre nouveau spectacle, après avoir joué « L’Empiafée » pendant cinq ans… Comment se sent-on quand un spectacle s’achève ?

Christelle Chollet : Ben, on se sent bien parce que le public a aimé et en demande un nouveau. Ça veut dire que ça a plu et qu’on a fait les choses comme il fallait, on ne peut-être que content !

Et comment appréhende-t-on la préparation du second lorsque le 1er a connu un tel succès ? Ça ajoute une certaine pression ?
On essaie de faire les choses encore mieux, d’être à la hauteur des attentes du public. Cette pression là est bénéfique : on ne s’arrête pas au « bien », il faut qu’on arrive au stade de se dépasser. Mais c’est vrai qu’il y a un petit « flip », surtout sur les premières ! On se demande comment on va être reçu, comment les gens vont prendre les choses, si il y aura des comparaisons avec le précédent spectacle… Je dit « on » parce que je travaille avec Rémy Caccia, auteur, metteur en scène du spectacle et avec qui je couche aussi, ça aide ! Il faut coucher pour réussir dans ce métier ! (rires) Mais on est très content parce qu’a priori, les gens préfèrent le nouveau spectacle et ça, c’est le plus beau compliment que l’on puisse nous faire. Ils nous parlent de « l’Empiafée » d’avant mais surtout du nouveau et ça c’est bien.

À l’origine, ce nouveau spectacle devait s’appeler « L’Entubée », vous avez changé le titre de peur qu’on ne le compare trop au premier ?

Pas uniquement… C’était plutôt que nous nous sommes posé la question du nom que nous allions donné au troisième si il y en avait un… Parce qu’à un moment quand même il faut que les gens arrêtent de m’appeler « L’Empiafée » dans la rue ! (rires) Je préfèrerais qu’ils m’appellent plutôt Christelle Chollet au lieu de « Tiens ? Bonjour l’entubée ». (rires) On a préféré utiliser le nom de Christelle Chollet pour que par la suite ce soit acquis. On a changé de braquet et on est parti dans le virage. Je crois qu’on a bien fait !
 

Le premier one-woman-show était sur le répertoire de Piaf. Ça n’a pas trop stressant de s’attaquer à un tel répertoire ?
Non, je ne me suis même pas posé la question, j’ai juste eu envie de faire rigoler avec ses chansons. Pour le deuxième, on s’est posé par contre beaucoup plus de questions que pour le premier même si finalement tout s’est imposé aussi naturellement et normalement que pour le premier. On se disait « mais évidemment c’est cette chanson là qu’il faut » et tout s’est mis au service du rire : le choix des titres et les textes. On a essayé d’avoir une ligne de conduite et ça va de Brel ou Bécaud à Lady Gaga. Le panel est large. Mais je ne dirai pas quelles chansons ont été sélectionnées parce que ça fait partie de la surprise que nous souhaitons conserver pour les spectateurs. Parfois, ils entendront la chanson qu’ils attendent et parfois pas du tout ! Et c’est ça qui les fait beaucoup rire. La surprise de la chanson ou de l’auteur joue beaucoup dans le déroulement du spectacle. Au début on s’était dit qu’on allait communiquer sur un répertoire mais on s’est vite aperçu qu’il valait mieux rester un peu vague…
 

Combien de titres au total ?
A peu près 13 ou 14, une quinzaine en gros.
 

Comment avez-vous réussi à faire un choix pour n’en sélectionner qu’une quinzaine ? Ce sont des titres qui vous ont marqué personnellement ?
Oui certains évidemment. Il y a des choses que je chante depuis longtemps et qui m’ont plu. Et puis il y a des incontournables, on ne peut pas passer à côté de certains artistes qui ont marqué la chanson française ou internationale. On avait envie d’en mettre pour tous les goûts, je ne vous dirai pas lesquels, ça reste la surprise, mais oui en tout cas ce sont de gros tubes. De toute façon, avec le premier titre du spectacle « L’Entubée » on avait cette ligne directrice. Les gens reconnaissent toutes les chansons et les chantent. C’est très agréable !
 

Vous chantez de tous les styles, des tubes d’hommes, de femmes avec des tessitures différentes, comment arrivez-vous à vous les approprier sur scène ?
Ça, c’est ma marque de fabrique, ça m’est presque naturel ! (rires) Quand je chantais dans les bals, les cafés-concerts il y a très longtemps, j’avais pris l’habitude d’adapter les chansons à ma voix, il n’y avait pas d’autres choses à faire. Les bals, en effet, c’est un vrai problème, les gens en général n’ont rien à faire de la chanson qu’ils entendent et il faut réussir à les accrocher… Et je crois que j’ai toujours aimé m’approprier les chansons des autres. C’est pour ça que je n’ai pas de répertoire personnel. Même si dans le spectacle il y a une chanson de mon répertoire, une chanson à moi… En même temps, je n’en ai qu’une seule ! (rires) Il suffisait de la mettre ! Mais tous les choix sont faits en fonction du rire. Dans un sketch revendicatif par exemple, vous faites rigoler avec du rap, ça s’adaptera mieux. Et comme les chansons deviennent elles-mêmes des sketchs on ne se pose pas trop de questions, il y a des choses qui viennent naturellement. Si ça marche on fait, si ça ne marche pas on défait… C’est comme le tricot ! (rires)

 
Cette fois-ci, quel est le fil conducteur ? On a toujours le même personnage ?
Oui, la dépanneuse de la chanson comme dans « L’Empiafée ». Dans le premier, elle venait de se faire larguer, elle n’avait pas d’enfant, elle était célibataire et se cherchait un mec. Là, dans le deuxième, elle s’est mariée, elle a eu un enfant, elle a monté sa propre entreprise donc elle a une vision différente des choses même si son personnage a toujours son mot à dire sur tout ! C’est une brailleuse de comptoir ! Elle a toujours des avis sur tout, comme toutes les filles en fait… (rires) Sur ça, elle n’a pas changé.
 

Allez vous continuer l’aventure avec elle ? Comme Noëlle Perna et Mado, ou vous craigniez un peu de vous enfermer dans votre personnage ?
Non, je n’ai pas vraiment peur de ça. Je me dis que tant que ça marche, que les gens ont envie de venir, c’est formidable. Mais j’ai aussi commencé à faire du cinéma, de la télé, j’ai tourné un téléfilm qui va sortir en septembre sur M6. Je ne me pose pas trop ces questions-là. Je me dis que si on me demande d’en faire un troisième, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. Par contre ce que j’aimerais bien faire après, c’est un vrai film musical avec ce personnage, avec ses chansons comme on a pu le faire sur Piaf. J’aimerais vraiment faire ça et je pense que dans quelques années ça sera vraiment une grande envie.
 

Jouer un personnage vous permet d’aller plus loin sur scène ? De faire ou de dire ce que vous ne vous permettriez jamais dans la vie de tous les jours ?
C’est la scène qui est libertaire surtout. Que ce soit à la télé ou au cinéma, vous n’avez jamais autant de liberté que seule sur scène face à un public qui vous écoute et que vous faites rigoler. Ça permet plein de choses mais en même temps, sur scène, c’est quand même moi, même s’il y a un personnage. Je ne suis pas comme Mado, par exemple. Elle, pour le coup, physiquement, on ne la reconnaît pas. Moi j’ai à peu près le même aspect et le même short ! (rires) J’ai vraiment envie de faire ce genre de spectacles pour tous les goûts et pour tous les gens qui veulent rire. C’est mon but. C’est un spectacle populaire pour faire rigoler les gens, je ne cherche pas plus loin. Les petits messages que je fais passer dans le spectacle ne sont pas dotés d’une idéologie politique même si ça n’empêche pas d’en mettre quelques-unes. « Populaire » signifie qu’on touche un peu à tout. On n’est pas enfermé dans un type de sketch. Rémy Caccia écrit sur tout, il est pluridisciplinaire et les gens aiment.
 

« Pluridisciplinaire » me rappelle que nous l’avions eu en interview pour le spectacle Scooby-doo justement…
Exactement et d’ailleurs il y a le deuxième opus de Scooby-doo qui est en train de se monter. Vous voyez comment ça se passe ! C’est en Egypte et du coup il y a des pharaons partout dans la maison ! Ma fille est super contente ! (rires) Mais c’est génial, c’est un super spectacle qui se jouera aux Folies Bergères en octobre, novembre cette année, à Aix en Provence en février 2013 et à Nice en mars 2013. C’est toujours la même équipe, ça va être très chouette !
 

C’est important pour vous de travailler avec Rémy Caccia ? Vous avez besoin de ce cocon pour bien avancer ?
J’ai travaillé avec d’autres auteurs ou metteurs en scène, au cinéma par exemple. Mais pour ce qu’on fait ensemble, les spectacles, les one-woman-show et pour les enfants, je ne pourrais pas travailler avec quelqu’un d’autre. D’ailleurs je dit toujours « on » quand je fais des interviews, car on est vraiment deux sur le truc, on est une vraie famille. On est plus que deux d’ailleurs puisqu’il y a toute l’équipe technique. On travaille avec nos musiciens qui sont formidables, Raphaël Avra qui avait déjà travaillé sur « L’Empiafée » et deux autres pianistes aussi, Brice Mirrione qui est de la région de Carqueiranne et Pascal Miconnet. On fait une belle équipe tous les deux, lui gueule, moi pas… (rires) et puis il est un peu mes phares, je ne peux pas rouler sans lui. Il a une vision globale des choses.
 

Vous apparaissez sur scène comme chanteuse et comique. Vous, vous vous sentez plus quoi ?
Je me sens plus comédienne comique, c’est ma vraie nature.
 

A quel moment avez-vous découvert votre force « comique » ? Car au début vous étiez pratiquiez plus la comédie classique ?
Quand j’étais au Conservatoire, j’essayais de faire la « jeune première ». Mais quand je passais une audition, tout le monde était mort de rire. Au début ça me vexait, je me demandais ce que je faisais de mal, et puis j’ai compris. Je n’avais pas cette nature-là. Moi, c’était plutôt les entremetteuses, les servantes et tout ce genre de rôles. Quand j’ai commencé à comprendre ça, ça a collé. Et puis après, évidemment je m’en suis servi et je n’étais plus engagée que pour ces rôles-là. J’ai joué une fois la « jeune première » aux côtés de Jean Marais dans « l’Arlésienne ». Mais j’ai vite compris où était ma place, on m’employait pour ça d’ailleurs ! Le one-woman-show, c’est à Rémy, encore une fois, que je le dois. Quand il m’en a parlé la 1ère fois, j’ai éclaté de rire ! Mais en fait j’avais vraiment envie de faire rigoler avec un spectacle sur les chansons de Piaf. Les gens me prenaient pour une sacré dingo, lui y compris d’ailleurs ! Et puis ça a fonctionné. Le comique, c’est une nature même si au commencement j’ai fait des études et que je suis allée au Conservatoire (dont je me suis faite virer… normal !). Et à côté de ça, je chantais pour gagner ma vie. Je faisais des bals, beaucoup de cafés-concerts, je chantais dans la rue, dans les restos, sur les terrasses. J’avais trouvé un guitariste pour m’accompagner et on faisait des tournées « au chapeau » ce qui me permettait de m’acheter mes chaussures favorites chaque mois ! (rires)
 

Ce doit être difficile d’oser faire ça ?
Au début oui, mais après c’est un apprentissage. Ça m’a d’ailleurs beaucoup servi pour la solidité de ma voix. Et ça m’a énormément appris puisque quand les gens mangent ils ne prêtent pas attention, il faut s’imposer et c’est une très belle expérience, une super école.
 

On le disait tout à l’heure, on vous a découverte au cinéma en juin dernier dans « Arrête de pleurer Pénélope ! », on vous y retrouvera bientôt avec « Hôtel Normandy » de Charles Nemes mais aussi à la rentrée sur M6 dans un téléfilm avec Michèle Laroque « La méthode Claire », qu’est-ce qui vous plaît tant dans cet exercice ? La différence de jeu ?
C’est la différence qui me plait. Faire quelque chose de différent, ça me booste, j’aime ne pas m’enfermer toujours dans la même chose afin de diversifier mon métier d’actrice. Cette diversité, c’est formidable ! Et ça permet aussi d’apprendre à jouer avec les autres. En one-man, on est seule sur scène… C’est très bien de passer de l’un à l’autre comme ça, c’est très complémentaire.

Qu’est ce qu’on peut encore vous souhaiter ?
Et bien Bercy, le Stade de France… (rires) Non, simplement continuer comme ça. Je suis très contente d’avoir des propositions, qu’on commence à s’intéresser à moi, c’est un bonheur. Et là, je suis très contente de jouer à la Seyne sur Mer. Mais si pour le coup je vais faire pipi dans mon short parce qu’il y a toute la famille de Rémy qui est ici et tous nos amis. Tout le monde va venir. Je suis très heureuse d’être là en vacances, en famille et sur scène…  



Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel

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