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INTERVIEW

Charlie Winston en interview

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Bien qu’il soit en train de finaliser la création de son prochain album Square 1, Charlie Winston n’a pas pu résister à l’appel de la scène cet été… Électron de plus en plus libre qui ne souhaite plus céder aux affres d’une industrie musicale aussi souffrante que parfois sans pitié avec ses artistes, le britannique – qui en était arrivé à vouloir abandonner la partie – est revenu avec un premier extrait intitulé The Weekend… Encourageant tous ceux qui l’écouteront à faire comme son compositeur, ce titre exaltant, positif et porteur d’espoir rappelle que l’on a tous en nous le pouvoir de nous libérer de nos chaînes pour essayer de nous réinventer…


CHARLIE WINSTON EN CONCERT

À NICE AU DIME ON FEST LE 04 AOÛT



« J’avais une envie viscérale de faire de la musique ! »


Morgane Las Dit Peisson : On s’est retrouvé une nouvelle fois au Mas des Escaravatiers…

Charlie Winston : Je suis sincèrement très heureux d’être revenu ici car c’est un endroit dont on se souvient vraiment… Il a quelque chose de très particulier et de spécial qui fait qu’on y trouve de véritables professionnels tout en ayant l’impression d’être comme à la maison ! (rires) On a d’ailleurs ouvert la bouteille de vin que j’avais signée lors de mon dernier concert… 

Ton nouvel album est presque terminé…

Avec Square 1 – qui sortira bientôt -, j’ai puisé dans les émotions que je ressentais à mes débuts lorsque je faisais de la musique tout seul… C’est plus organique et il y a quelques touches d’electro. En entrant en studio, je n’avais pas d’idée précisément arrêtée mais uniquement une envie viscérale de faire de la musique ! Alors, pendant une semaine, on a joué, joué et joué encore, sans aucune direction particulière, jusqu’à ce qu’une ligne se distingue naturellement. Ça n’a pas été un processus de création facile mais ça a été très enrichissant de faire un peu plus appel à nos instincts. Finalement, ça a été génial de concevoir ce nouvel opus comme ça.

Tu avais conçu Curiocity tout seul…

J’avais adoré travailler comme ça mais j’aime ne pas refaire constamment les mêmes choses et puis, je ressentais le besoin d’échanger avec les autres artistes qui ont contribué à enregistrer Square 1… J’ai écrit les chansons mais puisque les musiciens ont passé une semaine avec moi en studio à chercher la bonne direction pour ces nouveaux morceaux, ils étaient exactement sur la même longueur d’onde que moi au moment de l’enregistrement. Ça nous a permis d’être très efficaces car tout s’est passé avec une incroyable fluidité !

LA dernière fois tu semblais avoir envie de te diriger vers d’autres choses…

En effet, j’étais dans une phase où j’avais besoin d’une pause… Je me suis arrêté un petit peu mais quand j’arrête la musique, je finis, un peu comme un drogué, par ressentir un manque physique… Puis on a découvert que notre fils était épileptique et ça m’a, comme tout parent, paniqué ! Je ne sais pas si c’est en quelque sorte ce traumatisme qui m’a fait réaliser l’importance que la musique avait dans ma vie mais l’envie de jouer est revenue tout à coup ! 

Ta vision du travail a changé ? 

Je crois que cette expérience personnelle m’a permis d’ouvrir les yeux sur la façon dont je concevais mon travail en effet. On a beau connaître les pièges et se jurer de ne pas tomber dedans, on finit souvent par se laisser happer petit à petit… La pression de l’industrie du disque est colossale et, sans même t’en rendre compte, elle te fait perdre le sens même de la musique que tu fais. Ma plus grande résolution a donc été de fuir ce stress en recréant un esprit de groupe autour de ce nouveau projet, une sorte de petite famille où chacun gère sa propre tâche et où tous se soutiennent.

Cet album s’intitulera Square 1

En anglais, on a une expression qui dit « I’m going back to square one » et qui signifie que tu retournes à la case départ… Pour certains, c’est un peu négatif alors qu’à mes yeux, ça symbolise la page blanche et le renouveau qui me semble être inévitable pour un artiste qui crée un morceau. Les métiers artistiques offrent ce privilège inouï de n’avoir que de nouvelles expériences comme des portes ouvertes sur l’immensité du monde et c’est ça que voulais évoquer avec Square 1… 

© Propos recueillis par Delphine Goby O’Brien au Mas des Escaravatiers • Photos droits réservés


Interview parue dans les éditions n°394 #1, #2 et #3 du mois de l’été 2018 • 100 000 ex

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