COUPS DE COEUR

Sébastien Castro en interview pour sa pièce « J’ai envie de toi » !

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« N’y aurait-il pas un fond de sadisme en l’être humain ? » 

 

Comme tous les anciens maîtres du Boulevard, Sébastien Castro possède une personnalité, un jeu et un phrasé reconnaissables entre mille. Un air de Droopy désabusé bien connu des férus de théâtre qui vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc en devenant auteur de sa 1ère pièce. Une pure comédie où il campe un homme criblé de petites obsessions qui vont fortement contribuer à ruiner la soirée (presque) romantique de son voisin…

 


 

🎟️  Sébastien Castro pour « J’ai envie de toi » au Théâtre Intercommunal Le Forum de Fréjus le 18 décembre 2021

 


 

 

Morgane Las Dit Peisson : Tu as écrit ta toute 1ère pièce, J’ai envie de toi

Sébastien Castro : C’est à 100% une comédie car c’est un genre que j’adore, bien qu’il soit très décrié… C’est comme tout, quand c’est mal fait, ça peut être épouvantable ! En revanche, c’est comme tout aussi, quand c’est bien fait… (rires) Ça peut être délicieux ! J’ai essayé de travailler convenablement et de faire un Boulevard de qualité… En tous cas, j’y ai mis tout mon coeur !

 

 

Un héritage d’Au théâtre ce soir ?

J’espère ! En tous cas la référence me plaît beaucoup car c’est grâce à ce programme que j’ai découvert et aimé le théâtre. J’ai des souvenirs de Jean Poiret, Maria Pacôme ou Jacqueline Maillan dont on disait qu’ils pouvaient lire le Bottin en étant drôles malgré tout ! Si les textes étaient moyens, eux étaient excellents et si les textes étaient bons, ils devenaient incroyables ! Je n’ai pas la prétention d’être à ce niveau-là mais je suis sincère et j’adore ce que je fais. Alors si le public est au rendez-vous dans la salle, c’est l’énorme cerise sur le gâteau ! (rires)

 

 

Tu t’es entouré sur scène de comédiens que tu connais bien…

C’est vrai que j’avais envie d’être accompagné par des acteurs en qui j’avais une confiance totale. Ça rassure mais ça inspire également car j’ai réellement écrit les dialogues en pensant à eux. Ça m’a énormément aidé car ils ont des personnalités très fortes et parfois, j’avais presque la sensation que c’était eux qui me soufflaient les répliques ! Tout ceci est une imposture en réalité… (rires)

 

 

Tu avais déjà écrit ton one-man Toutes mes condoléances

Je pensais que ce serait beaucoup plus difficile d’écrire une pièce de théâtre que des sketches car ça ressemble à un énorme chantier mais maintenant que je me suis essayé aux deux, j’ai la sensation que c’est plus facile, pour moi, d’écrire une pièce. Il suffit finalement de ne trouver qu’une seule situation, des personnages et de tricoter le tout… Le plus compliqué dans tout ça est de ne pas s’essouffler et de trouver les ressorts nécessaires pour que ça rebondisse en permanence et qu’il n’y ait pas ce que l’on appelle de « ventre mou », de passages raplaplas. 

 

 

Tu as confié ta mise en scène à José Paul…

C’était capital à mes yeux de ne pas la faire moi-même sous prétexte que personne ne connaissait mieux la pièce que moi ! (rires) Je l’ai écrite et je joue dedans, j’ai estimé que c’était déjà pas mal car au bout d’un moment, on n’a plus assez de recul sur ce qu’on fait. José Paul a apporté un souffle nouveau grâce à son enthousiasme et surtout grâce à son regard aiguisé. Il a pointé du doigt les endroits qu’on pouvait encore creuser, ceux qui n’étaient pas assez compréhensibles ou crédibles. Il a été extrêmement vigilant car un spectateur rit beaucoup plus s’il croit et s’il accepte tout.

 

 

J’ai envie de toi

On est 6 comédiens accompagnés d’un personnage « mystère » et j’incarne le voisin de Guillaume, beau gosse célibataire de 35 ans qui fait régulièrement des rencontres sur des applications qu’on ne nommera pas… Il s’apprête à recevoir une certaine Julie qu’il n’a encore jamais vue en vrai et à qui il envoie tout de même un SMS plutôt limpide : « J’ai envie de toi ». Il est déconcentré par son cher voisin et se trompe évidemment de destinataire ! C’est son ex – Christelle – dont il a un mal fou à se dépêtrer qui va le recevoir et rappliquer au plus vite ! Et plus cette soirée va virer au cauchemar pour Guillaume plus le public, bizarrement – n’y aurait-il pas un fond de sadisme en l’être humain ? (rires) – s’amuse ! En toute franchise, voir des gens parfaitement heureux pendant 1h30 sur scène ça finirait par lasser non ? (rires)

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson au Festival de Ramatuelle 2021 pour Le Mensuel / Photos par Guillaume Malheiro

 


 

Interview parue dans Le Mensuel n°426 de décembre 2021

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