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INTERVIEW

Noëlle Perna en interview

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Alors que depuis cet automne elle est en plein peaufinage d’un nouveau spectacle – Certifié Mado – avec lequel elle s’apprête à vivre pendant environ deux ou trois ans ; qu’elle a sorti, en octobre dernier, La gazette de Mado la niçoise où son personnage s’est amusé à évoquer tous les sujets qui lui sont passés par la tête – de l’écologie au sport en passant par la cuisine -, et qu’elle gère toujours son désormais célèbre Théâtre des Oiseaux, Noëlle Perna n’a pas hésité à dégager du temps pour se lancer dans un nouveau projet ! Exclusivement imaginé pour les 40 ans du festival Performance d’Acteur de Cannes, cette création exceptionnelle conçue à six mains mettra évidemment en scène notre sudiste nationale mais aussi les Frères Taloche qui, quant à eux, viendront tout spécialement de Belgique pour se lancer dans une grande battle nord / sud…

 


« J’ai vraiment l’impression que c’est Mado qui m’entraîne et pas l’inverse… »


MORGANE LAS DIT PEISSON : Tu as l’air d’aller bien…

NOËLLE PERNA : Ah mais je suis obligée, ça fait partie du contrat ! (rires) Quand je sais que je vais jouer, de toutes façons, je vais bien ! Et puis, même si j’adore aller partout en tournée, il faut avouer que jouer « à domicile », c’est particulièrement agréable…

Peu importe où Mado se produit, c’est archi complet à chaque fois… 

Cette Mado finit d’ailleurs par m’étonner moi-même tant elle inoxydable ! (rires) On a l’impression que c’est un bulldozer qui avance sans encombre ! C’est un personnage unique, complètement hors mode dans le panorama de l’humour actuel et c’est sûrement pour ça que le public s’est autant attaché à elle. Malgré son look des années 50, elle ressemble aux gens qui se déplacent pour venir la voir car elle a les deux pieds dans le monde d’aujourd’hui…

Elle a toujours un avis… 

Ça oui ! (rires) Elle a toujours quelque chose à dire, quelque chose à faire, quelque chose à proposer et des conseils à donner à tout le monde ! Et dans le spectacle Certifié Mado, elle a décidé de répondre à toutes les questions que les gens se posent mais aussi celles qu’ils ne se posent pas ! Elle est intenable ! (rires)

Intenable et énergique car elle ne s’accorde jamais de pause… 

C’est vrai que Super Mado et Certifié Mado se sont enchaînés en moins de trois mois mais si ce n’était pas avec ce personnage là, ce n’est pas certain que j’arriverais à tenir un tel rythme ! C’est très étrange et ça peut sembler un peu schizophrène mais j’ai vraiment l’impression que c’est Mado qui m’entraîne et pas l’inverse…

C’est rassurant que tu ne lui ressembles pas… 

À qui le dis-tu ! (rires) La vie serait insupportable si j’étais comme elle ! Déjà, je suis beaucoup moins « rose » qu’elle et surtout, je suis beaucoup plus posée et timorée. Ce côté sûre d’elle est d’ailleurs un point que je lui envie peut-être un peu… D’où le nom de ce spectacle… Certifié Mado. ça signifie qu’elle assume qui elle est vraiment et c’est certainement l’une des choses que tout le monde désire le plus dans la vie. En avançant dans le temps, on devient de plus en plus nous-mêmes, c’est l’un des seuls avantages à prendre de l’âge ! (rires) On se parfait, on se rapproche un peu plus de soi, on prend de l’assurance et on s’affirme. 

Grâce à elle, la France entière porte un regard différent sur notre région…

C’est drôle parce qu’elle a un univers et des codes très marqués et pourtant, elle a réussi à « s’exporter »… Tout le monde aujourd’hui comprend « il me monte la bouffaïsse » ! (rires) À travers elle, j’ai l’impression que notre région a gagné en aura car elle a dévoilé un visage plus humain de notre Côte d’Azur qui a un peu trop tendance à être vue comme un endroit assez bling-bling. C’est un personnage populaire qui propose une vie de quartier et des racines bien ancrées, bien loin des flashs du Festival de Cannes ou des immeubles monégasques hors de prix…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson à Fayence • Photo droits réservés


Interview parue dans les éditions n°400 #1, #2 et #3 du mois de février 2019

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