CONCERT
Louane en interview pour sa tournée « Le club des sentiments » aux Nuits du Réal
« Même si je protège ma vie privée, tout est lié… » Louane
Après son concert en Principauté le mois dernier, Louane s’est confiée sur sa vision d’un métier intrinsèquement lié à une vie qu’elle passe, depuis 10 ans, sous le feu des projecteurs. Car depuis sa participation à The Voice en 2013, la désormais jeune femme ne nous a plus jamais quittés. Que ce soit au cinéma (avec La famille Bélier qui lui a offert son César du meilleur espoir féminin et dernièrement dans Marie-Line et son juge aux côtés de Michel Blanc), en radio ou sur scène avec ses 4 albums, l’artiste touche un public toujours plus large et sensible à sa sincérité sans faille. Alors qu’elle explore les sentiments sous toutes leurs formes dans son dernier album, Louane se transforme en bête de scène dès qu’elle retrouve son public en chair et en os… Un moment aussi intime qu’énergique à (re)vivre sous le ciel étoilé des Nuits du Réal le 05 juillet prochain !
Louane en interview pour sa tournée Le club des sentiments
interview / concert / album / musique / variété française
- ★ 05 juillet 2024 / 20:30 / Festival Les Nuits du Réal / Les Arcs-sur-Argens / Théâtre du Réal / ️Infos & billetterie ici !
- 19 avril 2025 / 20:00 / Aix-en-Provence / Arena du Pays d’Aix / ️Infos & billetterie ici !
Morgane Las Dit Peisson : Des concerts qui, comme à Monaco, s’enchaînent et sont pleins, en France comme à l’étranger…
Louane : C’est tellement incroyable… Je ne sais pas comment exprimer ce que je ressens, c’est une dinguerie ! (rires) Je crois que je ne réalise même pas ce que je suis en train de vivre…
On arrive à profiter de chaque moment malgré tout ?
À la fois je ne réalise pas et en même temps, quand je suis sur scène, je suis complètement dans l’instant ! Ça fait 10 ans maintenant que je fais des tournées et chaque concert compte, qu’il soit immense ou intimiste ; en théâtre comme à Monaco ou en festival comme aux Nuits du Réal ; en France, en Europe ou aux États-Unis. Chaque moment est hyper important pour moi… Je suis tellement reconnaissante et heureuse d’avoir la possibilité de faire ce métier, de rencontrer les gens et d’avoir cette connexion-là pendant les concerts… C’est ce qui me permet d’être bien ancrée dans le moment présent.
Et des dates prévues, pour l’instant, jusqu’au printemps 2025…
C’est sûr que dans un métier aussi instable, fragile et éphémère que le mien, savoir que je vais tourner jusqu’en 2025, c’est très rassurant et surtout hyper excitant ! J’aime tellement présenter des choses différentes que je suis toujours en train de retravailler le show en fonction des dates et des lieux. C’est trop cool car en termes de créativité, ça me permet de me lâcher, de m’ouvrir et de constamment faire des recherches. D’ailleurs, j’ai l’impression que cette tournée m’a énormément nourrie et qu’elle va apporter beaucoup de choses à mon 5ème album.
10 ans de carrière et d’expérience qui vous ont fait grandir sous les yeux du public…
Tout est imbriqué. Ma vie intime nourrit la scène, la scène inspire mon écriture, c’est un tout. J’essaye malgré tout de séparer ma vie perso de ma vie pro mais, à partir du moment où j’écris moi-même mes chansons, il y a forcément une forme de mélange qui se crée… Le public m’a accompagnée dans mon évolution, mes doutes, mes transformations donc quoi que je fasse, même si je protège ma vie privée, tout est lié. Il y a quelque chose de cyclique que j’aime bien dans tout ça car ça m’oblige à avancer et à me réinventer à chaque fois.
Vos albums ne se ressemblent pas et sont les témoins de vos évolutions…
Et le prochain ne ressemblera pas non plus à l’album Sentiments qui d’ailleurs ne se ressemble même pas à lui-même sur scène ! (rires) Aujourd’hui, ce qui est cool, c’est qu’on est dans une ère où il n’y a plus de règles dans la musique et où on peut faire absolument tout ce qu’on veut ! On a une liberté incroyable et j’en profite à fond parce que c’est d’une richesse exceptionnelle.
Auteure, compositrice et interprète, c’est une totale mise à nu…
Autant dans ma vie que dans ma façon de travailler la musique, je ne vois pas de retour en arrière possible, je ne pense plus pouvoir écrire différemment… Je suis arrivée à un stade où j’ai trop besoin de raconter ce que je ressens. C’est instinctif bien que ça ne soit pas toujours facile à assumer…
Dans mes chansons, je m’ouvre d’une manière très intense. À l’écriture, c’est très libérateur mais c’est tellement premier degré que parfois, au moment de livrer tout ça au public, je ne suis pas particulièrement à l’aise. Ça a été flagrant avec Secret et en même temps, je crois que c’est grâce à ce titre-là que justement, je me suis permise de m’ouvrir encore plus… Peut-être trop ! (rires) Il m’est souvent arrivé de me demander si j’allais assumer ce que j’avais écrit…
Mais c’est parce que c’est aussi personnel et sincère que ça parle à tout le monde. Secret reflète un peu nos mal-être à tous et ça rassure de savoir qu’on est dans le même bateau…
Si je peux rassurer les gens, tant mieux ! (rires) Parce qu’en effet, contrairement aux images que les médias ou les réseaux sociaux renvoient, on n’est pas au-dessus de la mêlée parce qu’on est connus… Tout n’est pas rose ni facile et même si on vit évidemment des moments extraordinaires, on est juste comme tout le monde, on a des joies, des souffrances, des doutes, des déceptions…
Se livrer soigne aussi un peu…
Ah mais complètement ! Écrire c’est comme aller voir un psy et d’ailleurs, même si ça me fait un bien fou de coucher ce que je ressens sur le papier, j’ai toujours besoin d’en voir un. Ça m’aide vachement et j’en parle ouvertement pour qu’il y ait moins de tabou face à ça. Pour moi, voir un psy c’est comme aller chez le dentiste ou le cardiologue mais je m’aperçois que c’est long à installer dans les mœurs… Une thérapie demande un travail et un investissement personnel colossal mais je suis consciente que c’est le plus grand luxe de ma vie.
On vous a vu grandir, mûrir et devenir maman…
Ma fille a changé toute ma vie, c’est la plus belle chose qui pouvait m’arriver ! Après, comme tous les gens qui travaillent, c’est une grosse question d’organisation mais je suis très épaulée. En revanche, ce qui est différent aujourd’hui, c’est que quand je rentre à la maison, je coupe vraiment et je suis à 100% avec elle. C’est hyper important d’avoir ces moments-là.
Dans l’écriture, sa présence a changé des choses ?
C’est assez fou parce que je ne m’y attendais pas mais oui, l’avoir à mes côtés a modifié ma façon de voir la vie et donc d’écrire… J’avais toujours un peu de mal avec ceux qui faisaient des chansons sur leurs enfants, comme s’ils les « utilisaient » mais dès qu’elle est arrivée, j’ai compris ! (rires) On ne se sert pas de ses enfants mais ils sont là et deviennent notre priorité, notre nouveau monde donc si on écrit sur soi, on ne peut pas ignorer leur présence et leur impact sur nos vies.
Avoir un enfant permet de garder les pieds sur terre…
Complètement ! Ma fille, c’est le concret, c’est la vraie vie ! D’ailleurs, je suis déjà très vigilante vis-à-vis de mon métier car celui-ci ne la fait pas grandir dans le même monde que moi, dans la même classe sociale que celle que j’ai connue enfant et je veux qu’elle ait les mêmes valeurs que celles que j’ai reçues…
© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo droits réservés / juin 2024
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