COUPS DE COEUR

Les Théâtrales d’Èze, un tout nouveau festival de théâtre créé par David Brécourt et la commune d’Èze

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Les Théâtrales d’Èze, le nouveau festival des Alpes-Maritimes

théâtre / festival / comédie / boulevard / drame / contemporain

 

 

 

Les Théâtrales d’Èze : Un festival imaginé par David Brécourt

Amoureux du théâtre depuis toujours, David Brécourt y a fait ses armes dès les années 80 entre classique et boulevard (on se rappellera entre autres des Enfants d’Édouard aux côtés de l’énergique Marthe Mercadier au début des années 90), soit bien avant que le grand public ne voie débarquer sa frimousse de beau gosse sous les traits du docteur Mondino dans la fameuse série Sous le soleil… Revenu à ses premiers amours en 2005 dans la toute première pièce de Philippe Lellouche Le jeu de la vérité, le comédien n’a depuis plus jamais quitté les planches ! Littéralement addict au « risque » de ce jeu sans filet, à l’intensité que peut représenter 1h30 de représentation et à l’immédiateté des retours du public, c’est avec passion qu’il a participé aux créations suivantes de son ami : le 2ème volet du Jeu de la vérité, Boire, fumer et conduire vite, L’appel de Londres ou encore Le temps qui reste.

 

 

Pas uniquement « abonné » à la plume lellouchienne, David Brécourt s’est également illustré, ces dernières années, dans des registres différents qui nous ont permis d’apprécier toute l’étendue de son talent. Dans un rôle de totale composition – froid, extrême et possessif – pour L’heureux élu, il a ensuite surpris et subjugué tant les spectateurs « lambdas » que « les gens » du métier en s’aventurant dans un seul en scène dramatique. Dans cette partition poignante de Gilles Segal – intitulée En ce temps-là, l’amour… – l’acteur campe Z – un rescapé des camps de la mort – qui, devenu grand-père, se décide à immortaliser les souvenirs de son « voyage » en train pour Auschwitz. Observant un père qui tente coûte que coûte d’inculquer la vie à son fils pendant ces 7 jours d’horreur, David Brécourt se glisse tour à tour dans les peaux de tous ces protagonistes avec une justesse et une vérité rarement égalées. Plus léger mais pas moins digne d’intérêt pour autant, il est revenu ces derniers mois à une comédie contemporaine – Brexit sentimental – aux côtés de Benjamin Boyer, Clémence Thioly et Mélanie Page (avec qui il foule les planches pour la 3ème fois).

 

 

Depuis quelques années déjà, piqué par le virus du théâtre et des tournées, David Brécourt ne cachait pas son rêve « d’un jour peut-être » mettre sur pied un festival consacré à cet art. Sous le charme d’Èze qu’il a découvert grâce à sa première épouse Dominique dont la famille a marqué l’histoire du village (son père Francis Blanche y est d’ailleurs enterré et jouit d’une placette à son nom), David – à force d’allers-retours pour y retrouver sa fille aînée – a fini par y être considéré comme un « gars du cru ». C’est donc tout naturellement que l’idée s’est imposée de donner naissance à cette envie de festival au sommet de ce petit coin de paradis à la vue imprenable !

 

 

Immédiatement suivi par l’adjointe à la culture – Céline Zambon -, ils ont tous deux su séduire les équipes de la mairie et de l’office de tourisme, à leur tour charmés par ce projet de grande envergure. Soutenu par son « grand-frère » le Festival de Ramatuelle à l’autre extrémité du département varois, il y a fort à parier que ce nouveau-né nommé Les Théâtrales d’Èze saura lui aussi se faire une place de choix auprès des touristes et des habitants, côté Alpes-Maritimes.

 

 

Les Théâtrales d’Èze : 4 soirées qui vont compter dans le « game »

Durant quatre soirs donc, du 05 au 08 août prochains, l’Oppidum du Col d’Èze se parera de ses plus beaux atours pour une toute 1ère édition que David Brécourt, en tant que directeur artistique, a certes voulu « de qualité » mais sans faire l’impasse sur l’aspect « humain ». Car si le choix de la programmation est bien évidemment essentielle pour inciter le public à faire le déplacement, la sympathie et la simplicité des comédiens à qui il aura à faire sur place sont des atouts majeurs qui lui permettront de passer une soirée inoubliable… Refusant de se confronter aux caprices de divas et aux grosses têtes qui prendraient soin d’éviter de rencontrer les spectateurs, David Brécourt a réussi à sélectionner des pièces dont le succès n’est pas à démentir et dont les interprètes sont aussi talentueux que populaires !

 

 

Sous la houlette du parrain Francis Huster (qui n’est pas à l’abri de nous préparer une petite surprise le 04 août en mise en bouche…), Les Théâtrales d’Èze s’inaugureront le 05 août 2023 avec une pièce que le programmateur connaît à la perfection pour l’avoir jouée des centaines de fois et l’avoir mise en scène dans cette nouvelle version : Le jeu de la vérité ! Menée tambours battants par les dignes successeurs de leurs parents (on y retrouve Sam, le fils de Philippe Lellouche et Salomé, la fille de David) ainsi que leurs compères Clément Moreau et Julien Crampon, celle-ci, faussement légère, nous incitera à réfléchir avec humour aux notions de tolérance, de préjugés et d’appréhension de la différence…

 

 

Et si l’amitié est au cœur de cette pièce mettant en scène un trio d’inséparables trentenaires, elle est tout aussi essentielle dans la seconde comédie qui se jouera le lendemain (le 06 août). Un conseil d’ami – portée par Juliette Meyniac, Marie Fugain, Manuel Gélin et Christian Vadim – nous entraîne en effet dans une histoire rocambolesque criblée de quiproquos causée par un ami qui, bien que pétri de bonnes intentions, ne s’avère pas nécessairement doué dans la notion de « conseil » ! Alors qu’Alain (Manuel Gélin) peine à se séparer de sa moitié tant par lâcheté que par gentillesse, Boris (Christian Vadim) lui préconise de s’inventer une fausse relation extra-conjugale, persuadé que c’est moins blessant d’être quitté pour quelqu’un qu’être quitté pour « rien ».

 

 

Changement d’ambiance pour la 3ème soirée qui, à l’inverse, nous exposera les inimitiés de deux frères que tout sépare et qui ne s’adressent plus la parole depuis des années (dans Au scalpel). Pourtant, un soir, le cadet (campé par Davy Sardou) débarque à l’improviste chez son aîné (Bruno Salomone)… Photographe au tempérament charmeur, léger et turbulent, le benjamin qui n’explique pas sa venue à son frangin – quant à lui chirurgien réputé, sérieux et plutôt taciturne – va – dans ce huis clos dont la tension se fait palpable -, de par sa simple présence déclencher une joute verbale qui ne laisse aucune place à l’improvisation ! Ciselés, vifs et tranchants, les dialogues s’enchaînent au rythme des rancœurs qui refont surface…

 

 

Pour finir en beauté, c’est le directeur artistique lui-même qui donnera de sa personne en compagnie de ses trois acolytes de jeu, dans Brexit sentimental. Une pièce à deux couples – un français et un anglais – qui, dans la nuit du vote du Brexit, vont voir toutes leurs certitudes vaciller. Plongés dans une véritable crise identitaire, ces quatre personnages vont s’interroger tant sur leur place dans la société que dans leur foyer. Partir ou rester tant en France qu’en ménage, la question est posée…

 

 

© Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo Syspeo Photo / Article paru dans Le Mensuel n°444 / Été 2023

 

Les Théâtrales d’Èze : La programmation en détail

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