COUPS DE COEUR

Laurent Gerra en interview aux RCC pour parler cinéma, gastronomie et nouveau spectacle

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« Je dois avouer que j’adore jouer les tordus ! » Laurent Gerra

Bien qu’assez timide et réservé, c’est sur scène que Laurent Gerra prend toute sa dimension depuis plus de 30 ans dans la peau d’un imitateur, humoriste et chanteur, capable d’apprivoiser toutes les voix de ceux qui font notre actualité et nos souvenirs… Doté d’une curiosité sans faille, ce féru de cinéma, de littérature, de muet, de musique, de viticulture et de gastronomie, s’illustre également désormais comme comédien. De retour cette année aux Rencontres Cinématographiques de Cannes, il y partagera avec le public sa passion du 7ème art…

 

 


 

Laurent Gerra en interview pendant les Rencontres Cinématographiques de Cannes

interview / spectacle / one-man / humour / cinéma / téléfilm / gastronomie

 

 


 

 

Morgane Las Dit Peisson : En spectateur aux Rencontres Cinématographiques de Cannes 2022…

Laurent Gerra : Je suis venu en ami aux Rencontres Cinématographiques de Cannes ! (rires) Avec Gérard Camy qui y œuvre, on partage le même amour du cinéma et c’est pour ça que je viens dès que j’en ai l’occasion. Ce sont de beaux moments où – comme le dit si bien le nom du festival – on fait de belles rencontres ! J’ai un tournage qui s’est décalé alors j’ai débarqué au dernier moment, mais l’année prochaine (ndlr : interview réalisée aux RCC 2022) j’y participerai plus activement ! (rires)

Passionné, malgré toutes « vos voix », par le cinéma muet…

Quand je rentrais de l’Olympia, bizarrement, je regardais un film muet… J’adore ça ! Je pense que c’est parce que mon grand-père me faisait voir Histoires sans paroles. Gamin, j’ai regardé des films muets drôles et poétiques avec Chaplin et, quand je fais François Hollande pendant 7 minutes sur scène sans ne rien dire, c’est je crois rendu possible grâce à cette culture-là.

Quand je vois le patrimoine de films muets perdus ou détruits, ça me rend dingue ! Ce sont des pans entiers d’une époque qui ont disparu avec eux. Je regarde régulièrement L’aurore, un film sublimissime de Murnau. Ça me passionne tellement que j’ai aussi participé à la restauration du dernier film muet français – Dans la nuit – réalisé par Charles Vanel. C’est une pépite qui n’a eu aucun succès parce qu’il a eu la malchance de sortir au moment où le parlant arrivait…

 

 

On vous connaît imitateur et humoriste mais vous œuvrez aussi devant la caméra dans des rôles sombres…

Il y a eu Une confession avec Catherine Frot, un film noir réalisé par Hélène Fillières. C’est une adaptation du roman de John Wainwright (un des romanciers préférés de Simenon) dans lequel je campe un personnage bien tordu et je dois avouer que j’adore jouer les tordus ! (rires) On était vraiment sur un polar psychologique. J’ai aussi incarné un abbé dégueulasse, une vraie saloperie dans Les combattantes et c’est vrai que je réalise que je n’ai jamais vraiment joué de rôles comiques… Dans Noir comme neige et Morts au sommet, je ne suis pas une ordure mais on reste dans du polar.

Passé côté flic dans ces unitaires…

Je suis du bon côté mais pas sympa pour autant ! (rires) J’aime bien ce personnage parce qu’il est froid et très cynique. Je trouve ça passionnant de devenir un être qui ne correspond pas à ce qu’on est dans la vie. Et puis, quand on est bien dirigé, ça devient presque facile de façonner cet « autre ».

Éric Valette, le réalisateur, m’a dit « Tu vois ce que tu es dans la vie ? Ce type, c’est tout le contraire » ! Et en effet, chez moi, j’ai des bouquins et des DVD partout, je vis entouré de livres, de musique et de cinéma alors que mon capitaine Meyer est strict, sobre, froid et axé art contemporain.

 

 

Ces Rencontres cannoises incitent à parler cinéma mais il y a la scène…

J’adore le cinéma mais aussi la bonne bouffe et le bon vin alors ça m’a donné l’idée de créer mon prochain spectacle Laurent Gerra se met à table autour du monde de la restauration. Je n’ai pas encore les dates mais j’y travaille très sérieusement et évidemment, la politique et ses casseroles ne seront jamais très loin… (rires)

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / novembre 2023

 

 

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