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JoeyStarr en interview pour parler série, télé, festival, théâtre, livre, gastronomie…

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« Si je ne sors pas de ma zone de confort, je ne sers à rien… » JoeyStarr

 


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La seule chose dont on peut être certain à son sujet, c’est qu’on le retrouvera en permanence où on ne l’attend pas… Rappeur dans NTM puis en solo, on l’a vu – en bientôt 40 ans de carrière – devenir producteur, compositeur de BO, metteur en scène au théâtre, auteur (son dernier ouvrage, le roman graphique Supertanker, est paru en octobre) et, évidemment, comédien tant sur les planches, qu’au ciné ou en télé. Parmi les projets qui lui tiennent particulièrement à cœur, on retrouve la série Le remplaçant qu’il a imaginée et dans laquelle il endosse le rôle principal. Amoureux du petit écran, c’est donc tout naturellement que JoeyStarr s’est engagé aux côtés du Festival de Télévision de Monte-Carlo en tant que Membre du Comité de Présélection. Et comme sa soif d’apprendre est sans faille, il s’est également frotté à la gastronomie, une passion qu’il partagera au Village du Nice Jazz Fest cet été !

 

 


 

 

JoeyStarr en interview pour parler série, télé, festival, théâtre, livre, gastronomie…

télé / série / festival / littérature / théâtre / gastronomie

Retrouvez JoeyStarr sur scène :

Retrouvez JoeyStarr en festival :

  • Au Festival de Télévision de Monte-Carlo : 13 > 17 juin 2025 / Monaco / Grimaldi Forum / infos ici !
  • ★ Accompagné de grands chefs à La Merenda : 24 > 27 juillet 2025 / Nice / Village du Nice Jazz Fest / infos ici !

Retrouvez JoeyStarr en librairies :

  • Supertanker : paru le 31 octobre 2024 chez Robert Laffont / 288 pages / 32.00€ / à commander ici !

Retrouvez JoeyStarr à la télé :

  • Série Le remplaçant : saison 03 / prochainement sur TF1

 

 


 

 

Le Festival de Télévision de Monte-Carlo, un évènement qui met à l’honneur la télé et les séries…

JoeyStarr : Je suis une vieille bête maintenant… Je suis né en 67 donc j’ai grandi avec la télé. Même si je suis évidemment allé au cinéma, elle était une fenêtre sur le monde installée dans le salon de mes parents. C’était une époque sans téléphone portable ni Internet, donc la télé avait une place centrale. J’ai presque envie de dire que c’était un membre de la famille ! (rires)

On appréciait déjà beaucoup les séries. On guettait Dallas, Chapeau melon et bottes de cuir – en noir et blanc – ou encore ChériBibi… C’était un autre temps !

 

Vous êtes à l’origine de la série Le remplaçant

En réalité, on est venu à moi avec une proposition mais, comme dans la vie en général, j’ai un problème d’enjeu et qu’on voulait m’inscrire dans un style de thriller, j’ai répondu que je n’étais pas emballé…

En revanche, j’ai eu envie de réagir à une actu du moment, celle de l’Éducation nationale malmenée par les différentes politiques. À ce moment-là, ce secteur recrutait et après seulement un stage, un diplômé pouvait se retrouver à enseigner sans expérience.

J’ai trouvé que ça pouvait créer des personnages assez intéressants et l’idée de la série est née comme ça dans ma tête. Les gens de la prod avec qui travaillait TF1 ont estimé que j’avais eu une bonne idée… Il faut savoir que j’ai beaucoup de fulgurances la journée ! (rires)

Il y en a beaucoup qui ne servent pas à grand-chose – ou alors à retardement -, mais celle-ci était à première vue plutôt pas mal ! Un pôle de scénaristes s’est mis en place et ça a pris forme.

 

 

J’imagine qu’on a envie de s’investir dans toutes les facettes du projet ?

Le remplaçant reste mon bébé effectivement, alors j’ai bien sûr envie de m’investir un peu dans tout, mais il faut être conscient de ce qui est le mieux pour le projet. Mediawan est venu se greffer et l’a, d’un seul coup, véritablement upgradé donc je continue à m’intéresser à tout en me retenant d’essayer de prendre le dessus.

Je participe surtout à faire attention à ce que le récit soit le plus proche possible de la réalité vécue par ces profs, ces élèves, ces parents et par l’ensemble de ce milieu.

Ce qui m’importe le plus, c’est que ça représente la vraie vie et effectivement, j’insiste à fond là-dessus pendant l’écriture. Je suis satisfait de notre travail parce que je trouve qu’on affine de plus en plus cette volonté avec le temps, mais je veille au grain…

 

 

Une troisième saison à venir signifie qu’on connaît bien les équipes, son rôle et qu’on est de plus en plus efficace…

Tout à fait et pardon pour l’expression, mais on a arrêté de se renifler le cul ! (rires) Tout se précise, les personnages prennent de plus en plus d’épaisseur… Au départ, la réf de Valeyre, c’était Le cercle des poètes disparus et Mel Gibson dans L’arme fatale. J’aimais ce personnage qui arrive et qui enfonce les portes partout où il passe, qui se bat tout le temps contre l’ordre établi à condition que ce soit toujours à bon escient.

 

Plus qu’apprendre une matière, Valeyre enseigne la vie…

Oui, il réveille le désir et la passion chez ses élèves mais chez ses collègues aussi… Ce n’est pas nécessairement l’image que tout le monde a de moi, mais il s’avère que j’ai des enfants et que c’est un sujet qui m’intéresse et me fait réfléchir.

Ma trajectoire a été un peu chaotique à l’école, mais eux sont conscients de l’intérêt de se rendre au temple du savoir. Moi, j’y allais uniquement parce qu’il fallait qu’on sache où j’étais, je n’avais pas le mode d’emploi…

C’est à nous, parents, de mieux accompagner nos enfants pour qu’ils comprennent qu’ils doivent étudier avant tout pour eux. Moi, on ne m’a pas expliqué que j’apprenais des choses pour plus tard…

 

 

La série prouve aussi que peu importe les armes qu’on a au départ, on peut s’en sortir à force de travail et de volonté…

C’est vrai qu’en sous-titre, il y a ces enfants qui vont être confrontés à leurs contemporains, parfois plus « chanceux » à la naissance. L’école, c’est leur premier pas dans un monde assez grinçant…

 

Et ça rappelle aussi le pouvoir des mots…

Le pouvoir des mots, pour moi, est un puits sans fond ! Je suis la preuve vivante de ce pouvoir-là ! Je me suis échappé de l’école après la troisième et aujourd’hui, les mots sont mon activité principale, que ce soit dans l’écriture, dans le rap ou dans le jeu.

Par les mots, on peut éviter certaines violences mais aussi en créer d’autres… Il suffit de voir la brutalité verbale et psychologique de la société dans laquelle on évolue… Mais c’est encore un autre débat ! (rires)

 

 

Il y a la série mais aussi le théâtre et la mise en scène…

Oui, je me suis lancé dans la mise en scène à Avignon pour Cette petite musique que personne n’entend de et avec Clarisse Fontaine mais aussi pour le projet Black Label, avec David Bobbé, dans lequel je joue.

 

Vous donnez l’impression de vous intéresser à tout…

C’est vrai que j’aime beaucoup de trucs différents, alors j’incite mes enfants à être curieux, à toujours s’inscrire dans cette posture où ne pas savoir n’est pas grave, mais où vouloir en rester là l’est.

Je suis artiste donc si je ne sors pas de ma zone de confort ou si je ne pars pas à la rencontre de doux dingues qui me proposent des projets inattendus, je ne sers à rien… J’ai connu le théâtre il y a peu de temps, ça a été une nouvelle sensation et sincèrement, je ne vis que pour ça ! J’ai envie d’apprendre et de découvrir le plus longtemps possible…

 

 

Le remplaçant va de poste en poste comme vous de projet en projet…

Inconsciemment, ce personnage a peut-être un peu hérité de ce côté-là… J’aime sauter d’un truc à un autre, je suis hyperactif donc j’ai besoin que ça s’enchaîne en permanence et en ça, Valeyre me ressemble assez. J’aime changer de registre, en allant du sombre à la comédie et lui, il a un peu de tout ça, donc je ne m’ennuie pas dans sa peau. Je n’ai de leçon à donner à personne, mais il me permet de faire passer mes idées grâce à un peu de « gaudriole »…

 

Clémentine Célarié est à vos côtés…

Elle n’est pas la seule mais il faut reconnaître que c’est une Rolls ! Elle a immédiatement apporté un rythme, une aura, elle nous a emmenés dans d’autres lectures du scénario… Être au contact d’une comédienne comme elle, ça nous pousse encore plus loin.

 

Jouer un rôle au long cours ressemble à l’exercice théâtral dans son approche ?

J’ai cru qu’au théâtre on jouait la même partition tous les soirs… J’arrive de la musique où, comme au théâtre, on a une mise en scène, mais bien que l’histoire et les mots soient les mêmes, on a les gens en face, on a l’humeur du moment et grâce à ça, on ne s’inscrit jamais dans une routine. Il y a plein de paramètres qui font que demain est toujours un autre jour.

Ce qui lie les deux exercices – théâtre et série – c’est en effet de pouvoir retravailler mon personnage au fur et à mesure mais surtout, ce sont les mots… Ce sont eux et les histoires qu’ils racontent qui me permettent, à chaque fois, de voyager sur place…

 

 

Vous êtes devenu un fidèle du Festival de Télévision de Monte-Carlo

Je suis très heureux de participer à ce festival parce qu’il défend une certaine qualité de productions télévisées, parce que c’est un moment d’échanges et de rencontres, et parce que je suis le premier européen racisé à faire partie d’un comité de choix de films pour les jurys… Ça me plaît ! Que demande le peuple ? Je suis dans l’ombre, mais pleinement là et puis, comme je le disais, j’ai grandi avec la télé, c’est un univers qui me passionne !

 

Comme vous aviez rendez-vous avec vos héros dans votre salon, vous faites à votre tour partie du quotidien des téléspectateurs…

Au départ, je n’avais pas demandé à rentrer dans le carré « magique » et surtout, si je repense à moi à mes débuts, je ne me serais jamais imaginé toucher toutes les générations, un peu comme le Père Noël ou Henri Salvador… Pourtant, on en est là ! (rires)

 

 

Télé, théâtre, musique et livres…

C’est vrai que je ne m’arrête jamais ! (rires) Pour le Code Pénal en Argot, c’est une idée qu’on a eue avec Polo Labraise, le coauteur. On s’était rencontrés il y a très longtemps pour une interview d’André Pousse. Il représentait toute cette génération avec entre autres Audiard, toute cette France avec ce bagout, ce langage très fleuri… C’est une discussion qui est née dans sa tête, entre un avocat et un client qui se retrouve coincé, de nos jours, en prison.

Je suis l’avocat et on a créé toute une fiction avec des articles du Code pénal qui correspondent à leurs échanges…

 

 

Est-ce qu’il y a un truc que vous rêvez encore d’essayer ?

Il y avait le roman graphique, c’est comme ça qu’on appelle les bandes dessinées maintenant… On a passé deux ans dessus et ça s’intitule Supertanker. Ça raconte 5 histoires autour de l’éthylisme… Des histoires humaines, réelles et à différentes époques. On les envoie en « toupie » mais elles sont reliées les unes aux autres par ce personnage Supertanker. Mais après, je trouverai sûrement encore autre chose… (rires)

 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo DR

 

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