INTERVIEW

Gil Alma en interview pour son spectacle « 200% naturel » et la série « César Wagner »

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Impossible de ne pas se rappeler de « Minou » dans la série quotidienne « Nos chers voisins » sur TF1 bien que Gil Alma ait, en parallèle et après la fin des tournages, toujours exercé son talent de comédien dans d’autres projets télévisés, cinématographiques et scéniques ! Arpentant en solitaire les planches depuis bientôt 10 ans, l’humoriste n’a en effet pas cessé de parcourir la France entière avec des one-man-shows qui ont achevé de lui attirer la sympathie d’un public charmé par tant de simplicité, de gentillesse et de naturel… Sur les routes avec son dernier né « 200% naturel » tout en préparant un spectacle en duo avec Benoit Joubert, Gil Alma ne devrait pas tarder non plus à retrouver le chemin des plateaux pour endosser à nouveau le personnage de « César Wagner » pour France TV…

GIL ALMA, « 200% naturel »

Les Sérénissimes de l’Humour / Monaco / 20 mars (ANNULATION COVID-19)

Peymeinade / REPORT COVID-19 du 04 avril à une date ultérieure encore inconnue à ce jour


« Je n’ai vraiment pas de filtre ! »


MORGANE LAS DIT PEISSON : Vraiment à 200% naturel ?

GIL ALMA : J’avais intitulé le précédent spectacle 100% naturel car c’est ce qui revenait le plus souvent dans la bouche du public et puisque j’ai décidé de le rester et qu’en plus, ce nouveau one-man parle pas mal d’écologie, 200% naturel m’est apparu aussi simple qu’efficace pour signaler à la fois la continuité et la nouveauté.

L’écologie…

C’est vraiment le « fil vert » de ce spectacle dans lequel je reviens de 2050 pour tirer la sonnette d’alarme… J’aborde évidemment ce sujet avec humour bien que vu l’ampleur des dégâts, ce ne soit pas facile d’en rire !

Ta vision de 2050 ?

Je lis les journaux, j’écoute les scientifiques du GIEC, j’observe nos comportements ainsi que ceux des hommes qui nous gouvernent comme Donald Trump et je suis persuadé qu’on va droit dans le mur ! Alors, en 2050, je pense qu’il fera très chaud et j’ai peur que l’Europe du Sud, l’Amérique Centrale ou l’Australie soient cramées comme un cul de niçoise ! (rires)

Ton intérêt pour la planète n’a pas influencé que ton écriture…

En effet, à mon échelle, j’essaye de changer des petites choses dans mon quotidien depuis une dizaine d’années… Je conduis par exemple une voiture électrique même s’il me faut 4 jours pour faire un Paris-Bordeaux ! (rires) J’ai arrêté de manger de la viande, j’ai installé des panneaux solaires, un composteur, un récupérateur d’eau, je trie comme un malade, j’essaye de choisir des produits bio et de saison… Je n’ai pas la prétention de tout bien faire mais en tous cas, je tente à mon petit niveau de m’améliorer. En parler dans un spectacle était important pour moi car ça peut donner l’envie à quelques personnes de modifier un peu leurs habitudes… Pour agir, il n’y a pas besoin de devenir extrême, le moindre petit geste compte !

Une prise de conscience venue crescendo…

Oui, je n’ai pas modifié radicalement mon existence mais au fil du temps, j’ai changé quelques petites choses ça et là… J’ai par exemple d’abord stoppé la viande rouge avant d’arrêter de manger les petits animaux mignons comme le lapin ou le canard jusqu’à m’attaquer au plus dur pour moi : le saucisson et le barbecue ! (rires) Ça manque évidemment un peu au début mais j’ai découvert d’autres saveurs, végétariennes, qui ne sont pas moins dignes d’intérêt ! (rires)

L’impact sur le public ?

Les gens sont contents qu’on aborde le sujet avec dérision car ça les aide à déculpabiliser d’une part et à ne pas se sentir trop stigmatisés d’autre part… Les humoristes ont souvent tendance à taper sur l’écolo tandis que là, on ne s’en prend à personne. Sensible ou non à la question de l’écologie, personne n’est montré du doigt car on est tous dans le même bateau ! (rires)

On dit de toi que tu es un mec normal…

(rires) Je crois que c’est le plus beau compliment que l’on puisse me faire ! Je n’ai jamais voulu être différent des autres et encore moins me sentir « au dessus »… Nos métiers font qu’on nous reconnaît dans la rue mais ça ne fait pas de nous des êtres supérieurs ou intouchables ! J’adore rencontrer le public à la fin, échanger avec lui, signer des autographes et faire des photos… J’en ai d’ailleurs fait un sketch ! (rires) Je lutte activement contre cette idée qu’il est normal qu’une personne « connue » ou « puissante » – qu’elle soit artiste, sportive politique, fortunée ou haut placée – finisse par prendre le melon ! Ce n’est vraiment pas une obligation et encore moins une conséquence « logique » !

Sur scène, tu parles de toi et de ta vraie vie…

Oui, je n’ai vraiment pas de filtre ! (rires) Je parle de ma femme, de mes enfants, je dis des trucs vraiment vrais, je ne ressens pas le besoin de cacher des choses même si bien sûr tout est un peu déformé et accentué par le spectre humoristique !

Une nouvelle série…

Je suis heureux que le pilote de César Wagner ait tant plu ! On a fait plus de cinq millions  de téléspectateurs et ça va nous permettre de continuer. La télé a réellement un pouvoir magique que j’ai eu la chance de pouvoir découvrir grâce à Nos chers voisins… Quand on était diffusés tous les soirs, on devenait tous les voisins des gens qui nous recevaient dans leur salon ! (rires) Dans la rue, je suis devenu un « poteau » à qui on vient taper la discute !

Dans César Wagner, tu es le personnage principal…

Je n’ai quasiment jamais rien refusé, mon but, en tant que comédien, a toujours été de travailler le plus possible mais là j’avoue qu’on m’a fait un magnifique cadeau ! Bien sûr c’est gratifiant de se voir confier un rôle d’une telle envergure mais par-dessus tout, il a été extrêmement intéressant à aborder… Des policiers dans des séries, il y en a des tonnes mais celui-ci a la particularité d’être aussi sensible qu’hypocondriaque ! Un flic capable d’avoir la larme à l’oeil, qui fait sourire et qui émeut tout en faisant son taf, ça n’avait jamais été fait et c’était un véritable régal à jouer !

C’est un personnage complexe et le fait que la série porte son nom était une grosse responsabilité alors j’ai énormément travaillé avant et pendant tout le tournage… J’ai eu tendance à m’isoler pour mieux me concentrer et répéter au maximum !

L’hypocondrie ?

J’avoue que ce n’est pas du tout dans ma nature, j’aurais plutôt tendance à être trop « dur » et pas suffisamment inquiet ! (rires) Par contre, Benoit Joubert – un ami humoriste avec qui je vais bientôt me retrouver en duo sur scène – et sa trousse de premier secours ont été une grande source d’inspiration pour ce rôle ! (rires) C’est assez drôle pour les gens qui ne sont pas directement concernés mais l’hypocondrie résulte d’une forte sensibilité et d’une angoisse sous-jacente qui font réellement souffrir ceux qui en sont atteints… La grosse difficulté, c’était de trouver le juste équilibre entre sincérité et drôlerie pour cet homme un peu renfermé, qui a du mal à aller vers les gens à cause de leurs microbes et de leurs miasmes…

Un jeu très riche…

Complètement car ce César Wagner est aux antipodes de ce que l’on pouvait attendre d’un Capitaine de gendarmerie fort, sûr de lui, autoritaire et invincible ! Dès la lecture du scénario, j’ai été passionné par sa complexité et le panel de registres qu’il offrait… Ça reste un polar mais il y a aussi de l’émotion, du comique de situation, c’est jouissif à jouer et je suis heureux que le public l’ait aussi ressenti ainsi… J’ai hâte de reprendre les tournages pour retrouver ce mec si attachant…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos Alcibiade


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Interview parue dans les éditions n°412 #1, #2, #3 et #4 du mois de mars 2020

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