COUPS DE COEUR

Avec « Falstaff », l’Opéra se fait comique et moderne à Nice et Antibes

By Claire Le Mensuel | 25 mars 2023

« Falstaff » de Guiseppe Verdi

spectacle / opéra

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15 avril 2023 / 20:00 / Antibes / Théâtre Anthéa

« Falstaff » : Intrigues et bouffonnerie à l’Opéra

L’Opéra de Nice et le Théâtre Anthéa d’Antibes mettent à l’honneur, en ce printemps, une facette presque méconnue du compositeur d’opéra Guiseppe Verdi (1813-1901) en proposant une adaptation de sa comédie Falstaff. Alors que de nombreux comédiens aujourd’hui ont encore une fâcheuse tendance à croire que s’illustrer dans un bon drame au cinéma reste le graal ultime, l’artiste italien aux compositions le plus souvent « tragiques » souhaitait quant à lui s’essayer à un registre d’aspect plus « léger » : la pièce comique. Parmi ses 26 opéras, cette œuvre de fin de vie – Verdi avoisinait les 80 ans – apparaît donc différente et inédite bien qu’à y regarder de plus près, comme dans évidemment toutes les meilleures comédies du monde, le drame et les questions existentielles ne sont jamais très loin…

Inspiré des Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare et créé en 1893, cet opéra-bouffe raconte l’histoire de Sir Lord Falstaff, un bonhomme guidé par sa passion pour la nourriture, l’alcool et les femmes, qu’on dit aussi menteur et vantard. Dans l’Angleterre du XV^ème siècle, Falstaff tente de séduire Alice Ford et Meg Page, deux bourgeoises qui, pense-t-il, lui permettraient d’éponger ses dettes. Il envoie à chacune d’elle la même lettre enflammée et n’hésite pas à les pousser à l’adultère mais, lorsque les deux femmes découvrent son plan, elles se donnent pour mission de lui rendre la monnaie de sa pièce en lui jouant un mauvais tour. Dans cette comédie sur l’amour, le désir et l’(in)fidélité, la farce est omniprésente et se traduit par un opéra fin et joyeux.

Façonné dans le majestueux opéra niçois par Daniel Benoin – comédien, directeur du Théâtre Anthea d’Antibes mais aussi et surtout metteur en scène – le Falstaff que vous pourrez découvrir à Nice et Antibes ce mois-ci a été « dépoussiéré » et modernisé par celui qui avait déjà adapté Nabucco et Macbeth, la pièce maudite dont on ne devrait jamais paraît-il prononcer le nom. Rapprochant de nous – autant dans le temps que dans l’espace – le propos de Falstaff, Daniel Benoin – accompagné de Daniele Callegari à la direction musicale – attire notre attention sur ce personnage plein de vie qui semble s’adonner à tous les excès dans l’espoir inconscient de contrer la mort en vivant le plus intensément possible.

Côté distribution, on retrouve le baryton Roberto de Candia dans le rôle-titre et, pour lui donner la réplique, la française Alexandra Marcellier dans le rôle d’Alice Ford, tandis que la mezzo-soprano russe Marina Ogii incarne quant à elle Meg Page.

Informations et billetterie sur le site de l’Opéra de Nice et du Théâtre Anthéa d’Antibes