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INTERVIEW

D’Jal en interview

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S’apercevant que la vie est trop courte pour ne pas tenter de réaliser ses rêves, D’Jal s’est donné corps et âme à sa passion, s’est attiré la sympathie du public en incarnant un portugais désormais légendaire et s’est attelé à donner vie à des dizaines de personnages qui représentaient, de par leurs différentes origines, la richesse du monde… Passant avec frénésie, dans son précédent spectacle, d’une identité à l’autre pour rendre hommage à une espèce humaine en laquelle il croyait profondément, le comédien, dans son nouveau seul en scène À coeur ouvert nous prouve que, malgré les épreuves de la vie, il n’a rien perdu de la foi qu’il avait en ses contemporains…

 

D’Jal dans À coeur ouvert  > Châteaurenard / 05 avril 2019 • Performance d’Acteur / Cannes / 18 avril 2019 • Sanary-sur-Mer / 23 mai 2019 • Marseille / 24 mai 2019 • Festival du Rire / Salle Félix Martin / Saint-Raphaël / 22 septembre 2019Marseille / Le Cepac Silo / 16 novembre 2019Toulon / Palais Neptune / 05 mars 2020 


« Ce spectacle est un hymne à la vie ! »


MORGANE LAS DIT PEISSON : Un retour au festival Performance d’Acteur…

D’JAL : C’est une joie de faire à nouveau partie de la programmation de ce festival à l’occasion de ses 40 ans et en plus, la date est déjà presque complète donc je ne peux qu’être heureux ! (rires) Et puis, très franchement, je crois que je me rappellerai toujours de ma première date à Cannes… C’était une soirée de folie et j’ai vraiment été impressionné par l’enthousiasme qui régnait dans la salle ! On m’avait dit que ça allait être une ville difficile et réservée et au contraire, je me suis retrouvé face un public hyper chaud à qui j’ai hâte de présenter mon nouveau spectacle !  

Un nouveau one-man que tu as peaufiné longtemps…

Avant d’attaquer les représentations intensives sur Paris, je suis parti en rodage dans plein de petites salles pour recommencer crescendo, presque comme si c’était une première fois. J’ai choisi de faire les choses à « l’ancienne » en partant seul, sans staff, pour pouvoir me remettre réellement en question. C’est essentiel, je crois, de ne jamais oublier de se mettre à nu et en danger… 

Dès avril, tu vas partir en tournée après des mois de travail…

Je ne voulais pas que ça aille trop vite car je savais exactement où je voulais que ce spectacle arrive. Je m’étais fixé un an et demi pour qu’il atteigne l’équilibre que j’imaginais et je me suis aperçu en cours de route que c’était allé beaucoup plus vite que je ne l’avais imaginé… Le rodage a été primordial mais le fait de jouer chaque soir sur Paris pendant des semaines a apporté une incroyable densité au spectacle. Avoir la chance d’être sur scène régulièrement permet de tout améliorer en un temps record ! 

Amoureux de la scène…

J’ai toujours autant, si ce n’est encore plus, de passion pour le jeu ! D’ailleurs, j’ai vraiment désiré affiner mon travail de comédien car ce spectacle, À coeur ouvert, comporte, au delà du rire habituel, une grande part d’émotion et je ne voulais ni surjouer, ni tomber dans le pathos… Il fallait que ce soit hyper fort et sincère à certains moments puis drôle tout de suite après… Quand j’évoque, par exemple, le cancer de ma mère, je ne cherche pas à faire pleurer dans les chaumières mais juste à en parler sans tabou parce que je ne peux pas me livrer sans aborder cette épreuve… Ça a été un véritable challenge mais je suis comblé en observant les réactions du public ! Ce spectacle est un hymne à la vie et je suis bien conscient que je n’en ferai jamais un second comme ça…

Se livrer c’est exorciser…

Très sincèrement, même si c’est un métier de partage, je le fais avant tout pour moi, pour me faire du bien, pour être heureux, pour me faire ma propre psychanalyse… Je crois qu’on a tous un problème, qu’on est tous parfois un peu dépressif et moi j’ai la chance de pouvoir essayer de soigner ça en m’amusant sur scène ! (rires) Ça me libère de mes démons, de mes peurs et de mes chagrins… Ce n’est pas toujours facile à faire et ça ne l’a pas été d’incarner Lassana – un myopathe qui a changé ma vie – pour lui rendre hommage… J’essaie juste de ne pas tricher… 

Être sincère et bon…

Parfois on me reproche mes bons sentiments mais je suis persuadé que c’est de ça dont on a viscéralement besoin ! On se cache en permanence derrière la haine et le repli sur soi mais l’être humain a besoin de gens qui le poussent vers le haut et qui lui ouvrent le coeur. La vie, à mes yeux, c’est du partage… On est là trop peu de temps pour ne pas en profiter et ne pas essayer de s’aimer et de s’amuser. Je sais que ce n’est pas toujours facile et ça ne l’est pas plus quand on est humoriste mais j’ai décidé de travailler sur moi pour tendre vers cet esprit là…

L’expérience a eu un impact sur ce second spectacle ?

Dans mon premier one-man, je voulais absolument faire le show, profiter de la scène et provoquer le rire à tout prix sans toujours m’attacher au fond car je m’imaginais que les gens ne poussaient la porte d’une salle de spectacle que pour oublier leurs soucis mais avec l’expérience, j’ai compris qu’être un showman n’obligeait pas à n’être que drôle ! J’ai alors choisi de me permettre beaucoup plus de nuances dans le jeu même si dans ma tête, je reste profondément un enfant de cinq ans ! (rires)

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos Renaud Corlouer

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Interview parue dans les éditions n°402 #1, #2, #3 et #4 du mois d’avril 2019

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