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David Brécourt Interview

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David BRÉCOURT
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Interview de David BRÉCOURT

« Boire, Fumer et Conduie Vite » à Cagnes sur Mer le 30 novembre 2011 et à Sanary sur Mer le 03 décembre 2011
Réservations en ligne

Il faut bien reconnaître que nous ne sommes pas égaux face à la nature… On dit souvent que les femmes « mûrissent » moins bien que la gente masculine et le fait de rencontrer David Brécourt n’a fait que confirmer la règle ! En prenant quelques années depuis ses débuts dans la fameuse série télévisée « Sous le Soleil », le beau quadra s’est bonifié et a gagné en assurance. Les ferrus de théâtre que vous êtes très certainement le connaissent depuis longtemps puisque même s’il a gagné le coeur des français en interprétant le rôle du docteur Baptiste Mondino aux côtés de la sublime Tonya Kinzinger, c’est sur scène qu’il excelle.
C’est accompagné de Philippe Lellouche, Christian Vadim et de Vanessa Demouy, qu’il vous a séduit ces dernières années sur les planches dans « Le Jeu de la Vérité » et c’est toujours avec ce « cocon » amical et professionnel qu’il a choisi de récidiver dans une pièce à succès « Boire, Fumer et Conduire Vite »…

« On a de belles années devant nous ! »

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BRECOURT_affiche
Morgane L. :
Le pitch de « Boire, Fumer et Conduire vite » pour ceux qui ne connaissent pas encore ?

David Brécourt : C’est l’histoire de trois mecs qui se retrouvent en garde à vue le soir du 31 décembre pour des délits vraiment mineurs !
L’un conduisait à 58 km/h au lieu de 50, l’autre, (moi en l’occurrence) a fumé une cigarette dans un lieu public et le troisième s’est retrouvé en état d’ébriété sur la voie publique !
Voilà… Ce sont des choses qui arrivent ! Ça m’est d’ailleurs arrivé et à Philippe aussi pour avoir fumé une clope à Roissy… Ce qui lui a rapporté huit heures de garde à vue !
Moi, j’étais en vélo, j’avais un peu bu et je me suis retrouvé à faire de la garde à vue pour ça… C’est quand même assez hallucinant ! Je n’avais pas pris ma voiture exprès ce soir-là pour être prudent et les flics m’ont arrêté en me disant que je sentais l’alcool !
Ça m’a valu une petite garde à vue… peut-être parce qu’il y a eu aussi un peu de rébellion ! (rires)
Dans la pièce aussi il y en a un refus d’obtempérer.

Pour moi, ce n’est pas possible de vivre ça pour si peu, on ne met pas les gens en garde à vue pour avoir fumé une clope… Ça me paraît dément ! Pour moi, c’est réservé aux voleurs, aux violeurs, aux criminels… enfin, en tout cas, c’est le sujet de la pièce.
« Boire, Fumer et Conduire vite » dénonce le principe de précaution et tous les interdits qu’on se prend dans la gueule maintenant… On est désormais très loin de l’insouciance des années 70 et c’est un peu dur.

Donc Philippe a écrit cette pièce suite à ce qui nous est arrivé en dénonçant tout ça avec beaucoup de drôlerie et… Vanessa arrive !

Elle joue l’avocate commise d’office qui va justement nous dire qu’on s’est tout de même engueulés avec les flics, qu’il y a eu rébellion… On en discute avec elle avant de basculer dans un autre univers… Mais ça, je ne peux pas le raconter, il y a un coup de théâtre… donc il faut venir voir la pièce !

L’intérêt plus personnel de la pièce c’est que ce coup ci, on ne se connaît pas du tout.
Dans « Le Jeu de la Vérité », on montait en scène tous les soirs en étant une bande de potes, on poursuivait notre relation sur scène alors que là, on ne se connaît pas, on apprend à faire connaissance pendant la première demi-heure et s’est devenu un exercice assez marrant à faire !

Vanessa Demouy arrivait déjà en dernier dans la 1ère pièce. On a l’impression qu’elle joue un rôle de révélateur à chaque fois, qu’elle pousse toujours ces trois hommes dans leurs retranchements…

Oui tout à fait… Ses rôles nous poussent à dire des vérités sur le couple, des vérités sur l’amitié, des vérités sur la vie… C’est étrange d’ailleurs parce que Vanessa dit que Philippe ne sait pas écrire pour les femmes… Je ne suis pas vraiment d’accord avec ça… Je pense qu’avec trois mecs il faut automatiquement du répondant et je trouve que ce qu’elle joue est passionnant à chaque fois.
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Elle jouait une handicapée dans « Le Jeu de la Vérité », c’est fabuleux à faire… c’est un rôle très prenant comme dans le film « Intouchables » qui vient de sortir. Ce que joue Cluzet, comme ce qu’a joué Vanessa, ce sont des rôles très, très forts.

C’est vrai que là encore, dans « Boire, Fumer et Conduire vite », elle arrive tout à coup, en avocate, et au bout de vingt minutes, ce ne sont plus les trois mêmes mecs qui étaient en train se raconter des conneries. D’un coup, il faut faire gaffe, il y a du respect, c’est une belle fille qui se retrouve en tôle avec nous donc tout ça va découler sur des discussions sur la vie, sur les rapports hommes / femmes…
Je pense que dans la quatrième pièce, il est possible que ce soit pareil et qu’on garde ce même type de schéma.
 


Il y a déjà l’idée d’une quatrième pièce ?

Il y a des pistes mais il n’y a encore rien de sûr. Là on veut vraiment faire un truc spécial, la quatrième risque d’être forte, encore plus forte ! Mais toujours ensemble, toujours tous les quatre. On avait éventuellement émis l’idée de faire « rentrer » quelqu’un…
Peut être en faisant apparaître nos femmes dans une histoire… Mais finalement, on s’est dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne, c’est bien comme ça !
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Comment expliques-tu vos succès à répétition avec ces pièces ?

Je crois que c’est juste une question d’empathie et de sympathie aussi… Les gens se sont un peu attachés à nous…
Je ne sais pas pourquoi, c’est un coup de chance, c’est du hasard… On s’entend tous super bien et je crois que tout simplement ça se sent…
Dans la salle, les gens ressentent ça.

 


BRECOURT128Les sujets choisis aident énormément à l’engouement et à l’identification… Dans « le Jeu de la Vérité », on se demande tous comment on réagirait en voyant débarquer un ami d’enfance en fauteuil roulant… Doit-on faire comme si de rien n’était, doit-on en parler…

Oui… Qu’est ce qu’on ferait…? Mais finalement, on s’est aperçu qu’on finissait par l’oublier de toute façon, ce fauteuil… C’est ça qui était très joli sur scène en jouant cette pièce, au bout d’un moment on l’a oublié et Vanessa est redevenue une personne comme nous.

Philippe Lellouche ose toucher à tout ce qui nous agace et à tous ces interdits qui nous gâchent la vie dans « Boire, Fumer et Conduire Vite » mais avec beaucoup de finesse et sans mauvais goût, ce qui est de plus en plus rare…

Oui ça c’est vrai ! (rires) Même si dans « Le Jeu de la Vérité » il y avait un petit peu de vulgarité… Ça allait parfois vers la facilité mais, il s’est vite ressaisi dans « Boire, Fumer… » !
C’est intelligent ce qu’il écrit. Il y a du recul, c’est très contemporain, c’est très actuel… La preuve, les interdits, c’est ce que l’on vit en ce moment.

 


Oui on se sent traqué et angoissé à notre époque…

Oui… traqués, c’est ça. Et il y a cette espèce de peur partout…
Les gens ont peur de tout maintenant, même moi je suis conscient que j’ai des trouilles de tout. On a peur de tout, de manger, de mal manger… C’est vrai, on n’a plus le droit de baiser… Ça fout la trouille. Ce manque de liberté, c’est terrible.

 


Tout est effrayant comme cette dernière étude qui démontrerait que la sédentarité favorise le développement des cancers…

Oui j’ai lu ça aussi c’est complètement dément.
« Eviter de grignoter entre les repas », j’entends souvent ça à la radio ! Là je me dis que c’est complètement dément, si on n’a même plus le droit de manger une pomme à quatre heures de l’après midi… j’abandonne !
Et tout est comme ça, on nous fait peur dans tous les domaines.

Et puis, il y a le cancer qui est là aussi, omniprésent… C’est assez effroyable. On a peur de crever mais on a peur de vivre, on a peur d’être heureux… J’ai peur de ça, peur de me lâcher et souvent je ne me lâche pas à cause de ça. Je suis en retenue tout le temps.

J’ai des enfants donc c’est difficile de leur inculquer quelque chose par rapport à ça, il ne faut pas qu’ils reproduisent le même schéma. Mais peut être qu’avec eux ce sera pire dans vingt ans, je ne sais pas…

On est dans une drôle de mutation en ce moment. On est dans une période difficile et très triste je trouve.


Pour en revenir à la pièce et sans dévoiler le coup de théâtre, est-ce que ces trois personnages vont ressortir différents de cette expérience ?

Oui je crois oui, mais on ne peut pas en dire plus ! (rires) Il faut venir ! Mais oui, ils sortent ébranlés, mais… (rires) C’est difficile d’en parler je ne peux pas dire grand-chose… non je ne peux pas dire grand-chose là… Il faut le voir pour le croire !
 
Le Jeu de la Vérité » était la toute première pièce de théâtre de Philippe, tu n’as eu aucune appréhension, aucune hésitation à te lancer dans cette aventure ?
Oh non ! Étonnamment non… On se connaissait un peu, on ne s’appréciait pas beaucoup dans le métier avant, c’est drôle d’ailleurs et puis tout c’est fait comme ça, par un hasard incroyable.
On c’est rencontré à la campagne, nos enfants étaient dans la même école et des amis nous avaient invités à dîner. Je leur ai pourtant dit que je ne l’aimais pas et que je n’avais même pas envie de le connaître ! Et lui ne m’aimait pas non plus pour le coup ! (rires)
On s’était rencontré à l’époque quand je jouais dans « Sous le Soleil » à St-Trop et que lui tournait une autre série avec la même production. On habitait donc dans les mêmes « Pierre & Vacances » à Grimaud.
 

Et puis quand on s’est réellement « rencontrés » à ce dîner, il m’a dit qu’il écrivait une pièce et on s’est tout de suite entendu…
En fait, avant ça, on ne se connaissait pas. On avait des aprioris mais on n’avait jamais parlé ensemble. Il m’a dit qu’il était en train d’écrire une pièce, qu’il avait écrit quelques pages, qu’il fallait que je les lise, que les pages venaient les unes après les autres. J’ai attendu qu’il finisse et on a fait une lecture deux ou trois mois après.

Les gens étaient déjà morts de rire dans la salle et puis voilà c’est parti comme ça…
Zéro doute ! Philippe est quelqu’un qui a zéro doute, c’est quelqu’un d’intelligent, de cultivé, qui a plein d’idées et quand il se lance dans quelque chose il ne se pose pas de questions ! Ça c’est merveilleux ! Moi je m’en pose des questions, lui… il fonce !


Vous êtes très complémentaires…

Exactement, en fait on est très complémentaires tous les trois. Je ne parle pas de Vanessa car c’est différent vu qu’elle est mariée avec Philippe…
Tout va super bien, on s’entend très bien mais c’est un rapport qui est par logique différent. Mais nous, les trois mecs, on est tellement différents les uns des autres que c’est très curieux qu’on se sente tellement bien ensemble !

Christian Vadim, tu le connaissais d’avant ?

Non, on se croisait de temps en temps et on a fait connaissance comme ça… C’est vraiment incroyable d’être aussi liés…
 

Timide non ?
Christian a une manière de cacher sa timidité qui est différente de la mienne. C’est vrai qu’il est un peu timide mais lui pour la faire passer, la camoufler, il va faire la grosse voix ou il va se la raconter un peu mais, il fait des progrès… (rires) On progresse tous les trois, c’est fou !
 

Ça fait un moment que vous travaillez ensemble ?
Oui, ça va faire six ans et demi ou sept ans qu’on travaille ensemble. On a calculé qu’on en était à peu près à 1400 représentations… c’est quand même énorme ! C’est un truc de fou !

On a même joué « Le Jeu de la Vérité 2 » tout en ayant un gros clash tous les trois ! Je suis allé jouer autre chose avec Claire Keim à la Comédie des Champs-Elysées, je les ai prévenus un peu tard… on a donc eu un gros conflit mais en définitive ça nous a fait vachement de bien. Ça a été très bénéfique parce que dans toute amitié c’est bon qu’il y ait un clash aussi…
Tout ça pour dire que même dans la « Vérité 2 » on ne s’adressait pas la parole et pourtant, quand on rentrait sur scène, c’était incroyable il y avait une espèce de magie qui opérait et en ressortant de scène, on ne se parlait plus, on se disait à peine « salut, à demain… »
Mais la sympathie qui existait entre nous survivait quand même sur scène…  


BRECOURT318Ça n’a pas duré ?
Non, ça a duré trois mois… Ça a été un peu pénible d’ailleurs ! (rires)
Ça arrive inévitablement mais le principal c’est que maintenant avec ce qui nous arrive, tout se passe bien. On vient de tourner en Bretagne un long métrage, le premier film de Philippe, qui va sortir en mars ou avril.
Là on reçoit bonne nouvelle sur bonne nouvelle, on gravit les échelons, on a de belles années devant nous…
 

Étant amis dans la vie, ce n’est pas trop difficile de travailler ensemble ?
Oh non, c’est un plaisir ! C’est super, ça facilite tout… on se retrouve, on fait des diners et puis surtout on éprouve du plaisir à se retrouver.
A chaque fois c’est une aventure, on ne fait que rire, on se fend la gueule tout le temps !

C’est merveilleux, on fait notre boulot même si je ne considère pas vraiment ça comme un travail. C’est une telle passion que je prends du plaisir tout le temps ! Quand on se retrouve on se fend la gueule tout le temps, on se charrie, il y a beaucoup d’humour… C’est une ambiance superbe.
Et puis il y a le succès qui est là, les salles sont pleines, c’est incroyable. Quand on arrive et qu’on voit tout ce public qui vient pour nous, car maintenant c’est pour nous, c’est un pur bonheur.
Autant « Le Jeu de la Vérité » c’était un peu une découverte. Les gens venaient parce que je venais de la télé, parce que Vanessa aussi, parce que Christian est le fils de Deneuve, mais maintenant ils viennent parce qu’ils avaient adoré « Le Jeu de la Vérité » et qu’ils veulent voir la suite.  


Qu’as-tu pensé de Vanessa Demouy sur scène ? Elle est assez impressionnante…

Vanessa n’avait pratiquement jamais fait de théâtre. Moi, j’en avais fait quand même beaucoup avant, Christian aussi.
Vanessa… Elle progresse, elle fait son petit bonhomme de chemin, elle gravit tout doucement les étapes et elle progresse. Elle est très timide, elle a du mal, elle a des « casseroles » comme moi pour travailler dans le métier.
Moi, vu que j’ai fait pas mal de théâtre avant, une fois que je suis sur scène, je m’en fous, mais elle, elle a peur, elle est encore un peu réservée, on va dire. Mais elle progresse de jour en jour, c’est super.
C’est une co-équipière géniale.
 

Ça doit être difficile de repasser des séries TV au théâtre ? Comment as-tu réussi à ne pas t’enfermer dans « Sous le soleil » ? Peu en sont sortis…
J’ai commencé ma carrière télévisée et théâtrale dans les années 80. C’est sûr que les séries peuvent être à double tranchant mais même si on est peu, je ne suis pas le seul à en être sorti. Il y a Grégory Fitoussi, Arnaud Binard… il y en a quelques uns quand même… pas beaucoup, c’est vrai.
Je crois qu’on est trois mecs de la série à continuer à travailler, enfin à continuer à en vivre, à bien bosser… effectivement on n’est pas beaucoup !
 

Tu te doutais de ces difficultés en démarrant « Sous le soleil » ?
 
Je le savais que ça allait être difficile de m’en sortir, je le savais pertinemment !

Alors comment as-tu réussi à ne pas t’enfermer dans ce rôle de médecin, dans cette série là ?

Peut-être aussi parce que je me sens bon acteur, sans vouloir me lancer des fleurs. (rires)
Les gens qui m’ont vu dans « Sous le soleil » me disent « on vous a vu, on vous aime bien, vous êtes un très bon comédien… », ça fait très plaisir.
Avec des scénarios qui étaient de temps en temps un peu (voire très) alambiqués et pas évidents à jouer, avec mes partenaires, surtout avec Tonya on arrivait à en faire quelque chose de pas mal, on les travaillait, on essayait de donner quelque chose de bien.
Ça peut être quitte ou double mais ça nous a fait connaître.
 
« Les Enfants d’Edouard » et tes autres expériences théâtrales t’ont aidé à ne pas tomber dans ce piège…
Oui… « Les enfants d’Edouard » une pièce de Marc Sauvageon avec Marthe Mercadier… pas beaucoup de gens l’ont vu, c’est marrant que tu me parles de ça, surtout que tu es jeune, c’est étonnant. (rires) Après il y a eu « L’Avare » avec Faré, c’était génial, « Scapin » avec Smaïn, « Viens chez moi, j’habite chez une copine » avec Thomas Longman, Alexandre Brasseur, « La Mamma » avec Maurice Barrier et Rosy Varte. Il y en a eu… « La trilogie de la villégiature », « La maison de poupée », pas mal de trucs.
C’est vrai que la série m’a fait du mal au niveau du métier… Au niveau des castings, il y a des gens du métier qui continuent à ne pas vouloir me voir. Bon, maintenant je suis passé à autre chose, avec le film qui va sortir. Dans ce film je joue un truc assez spécial, je pense que je vais marquer des points…

Ce premier de film de Philippe Lellouche ?

J’y joue un « idiot du village » ! Je suis presque méconnaissable, les gens ne vont pas me reconnaître.
On l’a tourné cet été, il devrait sortir vers le mois de mars et il s’appelle « Nos plus belles vacances ». Il y a Gérard Darmon, Julie Gayet, Julie Bernard, il y a toute la troupe, on est tous les quatre et c’est donc Philippe qui l’a réalisé. Il y a également Bruno Lochet, Jackie Berroyer, Nicole Kalfan, il y a du monde. C’était vraiment une belle aventure !
 

L’adaptation du « Jeu de la Vérité » était en projet ?

Elle a été en projet pendant très longtemps, ça ne s’est plus fait, et là on est très chaud de le refaire, c’est en pourparler. On devrait peut-être la tourner dans trois ou quatre mois…


Il y a des difficultés particulières de passer d’une pièce à une adaptation cinématographique ? Des différences de jeu ?

Je ne l’ai jamais fait alors là, je ne peux pas dire, ce serait vraiment une première !
Déjà on a très envie de reprendre « Le Jeu de la Vérité » au théâtre parce que cinq ans, après avec un peu plus de maturité, en se connaissant encore mieux et en étant maintenant de vrais copains, on déménagerait, ce serait dément. C’est pour ça qu’on va le faire en film. Sauf que ce n’est plus des quadras, faut rajouter cinq ans de plus, ce n’est plus quarante mais quarante-cinq ! (rires) On sera entre les quinquas et les quadras !


Il n’y a jamais eu de compétition entre vous quatre ?

Ah non, il n’y a pas de compétition.
Là tu verras dans la pièce, c’est Christian qui a le beau rôle, c’est lui qui fait rire, il est formidable, il a fait un très gros travail là-dessus. De temps en temps j’ai l’impression « qu’on lui sert les vannes » mais c’est un tout. Je n’ai aucune jalousie par rapport à ça, il le fait très bien et plus il le fait bien, plus je suis content.
On avance ensemble, on est en confiance, on s’entend bien, le climat est bon, c’est vraiment génial. C’est sûrement qu’on est « bons ».

BRECOURT_troupeTes projets ?
En projet, on a le tournage du « Jeu de la Vérité » qui devrait se faire, je touche du bois, et on a une quatrième pièce qui serait pour septembre 2012 ou janvier, on verra.
 C’est vrai qu’on se dit avec Philippe qu’il vaut peut-être mieux d’abord écrire un truc « béton », l’oublier quelques mois, puis y revenir encore plus fort.
Mais s’il a le pitch, l’histoire, on peut monter ça très vite, en général on monte ça en un mois. Mais il y a peut-être d’autres choses.
Mais il faut appeler mon agent, c’est lui qui s’occupe de ça. (rires)
D’ailleurs on a tous le même agent maintenant, c’est très pratique ! C’est une vraie équipe avec notre metteur en scène Marion Sarrault… C’est une belle équipe !
 

« Le Jeu de la Vérité 2 » ?

C’était la suite avec deux coups de théâtre. En fait Vanessa nous cachait qu’elle avait eu un enfant avant de se marier, un enfant de huit ans qu’on ne voit pas mais qu’on attend à la fin de la pièce et puis on apprend qu’elle est enceinte de Philippe.

Moi dans la pièce j’avais pris 35 kilos avec un faux-ventre, je ne faisais que bouffer sur scène, c’était drôle ! Je me mettais ça tous les soirs, je bouffais des chouquettes, des madeleines tout le temps !
En fait dans la deuxième pièce, on se retrouve pour le mariage, le jour de la cérémonie et on est tous en queue de pie.

La pièce est sortie en DVD mais pas avec moi car je n’ai pas pu faire la tournée. Je tournais alors une série « Adresse inconnue » à Lille et je suis parti deux fois 4 mois pour le tournage de la dizaine d’épisodes.
Je n’ai repris « Le Jeu de la Vérité 2 » qu’au Théâtre des Mathurins où je l’ai joué trois mois à peine… Je ne l’ai pas joué beaucoup.


As-tu déjà eu l’envie de passer derrière la caméra ?

Non, ce qui m’amuserait c’est de mettre en scène au théâtre, ça, ça m’intéresserait. J’ai plusieurs idées, ça a failli se faire il n’y a pas longtemps mais si ça ne s’est pas fait c’est que ce n’est pas encore le moment, on verra.

Ce qui m’intéresserait peut-être plus encore serait de faire travailler les jeunes de 20 ans, les mettre sur la bonne voie.
J’ai l’impression qu’ils choisissent ce métier pour être « connus », ce ne sont pas vraiment des passionnés, ils n’ont aucune culture, ils ne connaissent absolument pas le théâtre classique, ils ne vont jamais au théâtre, ils veulent être « stars ». C’est affolant !

Il y a des réalisateurs avec qui je tourne qui me disent « quand on caste des mômes, ils ne savent pas pleurer, ils ne savent pas rire, ni montrer une émotion, il n’y a rien, à part quelques-uns bien-sûr.
Alors j’ai l’idée de peut-être ouvrir un jour une école de théâtre et puis avoir des copains autour de moi comme professeurs et travailler avec eux, oui peut-être monter une école…
Je ne sais pas, ça m’amuserait peut-être plus que la mise en scène, je ne sais pas, on verra ça…

Pièce « Boire, Fumer et Conduire Vite »
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel

Montage vidéo par Aurélien Didelot

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