INTERVIEW

Camille Lellouche en interview

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Malgré un nom qui pourait porter à confusion, la demoiselle n’a rien à voir avec les homonymes qui sévissent eux aussi dans le monde du spectacle… Découverte par un large public en 2015 grâce à sa participation à l’émission The Voice, Camille Lellouche a créé la surprise en proposant au public non pas un concert comme on aurait pu s’y attendre, mais un spectacle dans lequel certes la jeune femme chante mais joue surtout la comédie. Car si elle possède une voix, elle a également le prévilège d’avoir autant d’humour que de capacité d’observation ! Devant le succès de ses vidéos humoristiques, c’est sur scène qu’elle a osé se lancer pour laisser libre cours à ses envies de danse, de chant, de musique et d’interprétation…

 

À St Raphaël au Festival du Rire le 21 septembre 2017, à Hyères le 13 octobre 2017, à Carnoux
en Pce
le 16 février 2018, à Vitrolles le 17 février 2018, à Marseille le 16 mars 2018


« Face au public, je me rappelle pourquoi j’ai choisi d’être là… »


 

Morgane Las Dit Peisson : Vous êtes en pleine tournée…

Camille Lellouche : C’est vrai qu’une tournée c’est quelque chose d’intense mais ce que je trouve génial, c’est que plus tu joues, plus tu t’améliores… C’est un excellent exercice, stressant mais excellent ! (rires) Il m’arrive comme tout le monde d’être persuadée que je n’arriverais jamais à monter sur scène le soir mais dès que j’y mets les pieds, ça annule mes angoisses et tout à coup, face au public, je me rappelle pourquoi j’ai choisi d’être là. Je n’ai pas l’air au premier abord mais je suis très traqueuse au point d’être parfois tétanisée et dans ces cas là, seule l’énergie des gens arrive à me transformer.

Il y a une sorte de timidité et de pudeur derrière le trac…

C’est peut-être en partie pour ça que je fais des personnages… Il y a certes un peu de moi dans chacun d’eux mais les créer me permet de ne jamais me livrer totalement ou trop directement. Ce n’est pas Camille Lellouche sur scène, ce sont avant tout des femmes qui viennent de milieux sociaux différents et que j’ai envie de présenter à travers leur point commun principal : la solitude. Qu’elles soient  riches, pauvres, moches, minces, grosses, intelligentes ou un peu simplettes, elles sont seules. Je ne sais pas exactement pourquoi j’ai tant besoin de leur donner la parole – ça doit sûrement faire écho à quelque chose de personnel – mais d’une certaine manière, elles me protègent.

Il faut les aimer pour les incarner…

Depuis toute petite, j’aime regarder les gens, leurs gestes, leurs comportements et toutes les natures me passionnent… J’aime jouer une petite fille, une bourgeoise, une racaille, une bobo ou une femme du nord parce qu’en effet, je les aime vraiment toutes. Elles sont très touchantes avec leurs qualités et leurs défauts… Je pense que c’est un métier où l’on aime beaucoup plus les gens que soi-même et c’est pour ça qu’on a un si grand besoin d’être aimé… Même si on est bien avec nos amis et nos familles, on en veut toujours plus et on a besoin de voir les gens heureux, émus et souriants. En tous ca, moi, j’ai besoin de voir toutes ces émotions pour être heureuse.

Humoriste, comédienne mais aussi chanteuse…

À la base je suis chanteuse et ça s’entend d’ailleurs pas mal dans le spectacle ! (rires) Je crois que je n’aurais pas vraiment pu faire les choses autrement car j’ai besoin d’être sur scène et d’y être libre de chanter, danser ou jouer la comédie. J’ai dit à ma production que je jouais également du piano et du violon et que je voulais faire rire les gens tout en faisant tout ça. J’ai eu la chance qu’elle accepte de me suivre. J’aime les shows à l’américaine mais je sais qu’en France, on a encore du mal à admettre qu’une personne sache faire plusieurs choses donc je suis consciente que ce n’est pas facile à vendre ! (rires) 

Internet a été un révélateur ?

J’ai eu beau faire beaucoup de choses avant, ce sont vraiment les vidéos postées sur le web – comme celle de la cousine de Kim Kardashian – qui m’ont permis de rencontrer le public. C’est une véritable cagole, un cliché de la nana du Sud mais ce n’est pas péjoratif de ma part car sans ce type de personnages,  je n’aurais jamais eu le cran de me lancer comme humoriste. Sincèrement, c’était déjà tellement dur dans la musique que tout recommencer à zéro pour faire rire les gens me décourageait un peu. 

Incarner différentes personnes c’est vivre plus et plus fort ?

C’est étrange mais oui je crois qu’interpréter plein de personnages me donne l’impression de pouvoir vivre plus longtemps. Plus jeune, je  passais d’ailleurs mon temps à changer de coupe de cheveux, de couleurs et de style peut-être par peur de passer à côté de quelque chose. J’aime par-dessus tout la vie mais je suis consciente de sa fragilité alors j’évite au maximum les sujets trop négatifs comme la mort, la maladie et la vieillesse face auxquels je ne sais pas encore vraiment comment réagir…

Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos droits réservés

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