INTERVIEW

Alex Jaffray en interview

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Depuis une quinzaine d’années maintenant, son visage fait partie du quotidien d’environ 800 000 personnes qui, dès le réveil, comptent sur lui et ses camarades de Télématin pour les aider à débuter la journée du bon pied mais bien que cette activité soit la plus médiatisée de celles auxquelles il s’adonne, elle est loin d’être la seule ! Musicien passionné et compositeur à l’imagination sans bornes, Alex Jaffray confectionne en toute discrétion de nombreuses mélodies qui accompagnent nos vies et nos envies du matin au soir. Illustrant des spots publicitaires, apportant de l’impact à un générique d’émission ou soulignant les émotions et les actions d’un film avec sept petites notes de musique qu’il maîtrise à la perfection, cet hyperactif à l’esprit bouillonnant a décidé d’ajouter une nouvelle corde à son arc en se lançant sur les planches ! Dans un stand-up musical où l’on retrouve les ingrédients de son succès matinal, Alex Jaffray, armé d’une volonté tant comique que pédagogique, s’amuse à décortiquer la musique ou à donner les clés de la fabrication d’un tube tant et si bien qu’on se sentirait presque, en ressortant, expert en la matière !

Alex Jaffray sur scène dans « Le son d’Alex » : Marseille / 26 & 27 mars • Aix en Provence / 05 & 06 avril

Alex Jaffray sur france 2 dans Télématin chaque mercredi et vendredi ainsi qu’un lundi sur deux

 


« Je vis un rêve de gosse ! »


MORGANE LAS DIT PEISSON : On vous voit le matin à la télé mais vous parcourez aussi les routes…

ALEX JAFFRAY : En effet, en ce moment entre les chroniques et les petits voyages pour présenter mon premier spectacle, les semaines se retrouvent bien chargées mais je ne vais pas m’en plaindre car je vis un rêve de gosse ! (rires) J’ai l’impression d’être une rock star de pacotille quand je pars des studios de France 2 sur mon petit scooter pour aller prendre un avion pour Toulouse ou Marseille ! (rires)

Ça oblige à être aussi matinal que noctambule…

C’est bien là le problème ! (rires) Je me lève hyper tôt le matin pour l’émission alors que les concerts se déroulent le soir et qu’étant professionnel en toute circonstance, je ne peux décemment pas partir comme un voleur à la fin… Ça m’oblige à voir les musiciens, à boire des coups… Et je le regrette amèrement le lendemain quand je suis en direct sur le plateau et que ma maman, qui regarde l’émission, ne se prive pas de me remonter les bretelles à distance ensuite ! C’est la double peine ! (rires)

On connaît « bien » le chroniqueur mais ce n’est qu’une infime partie de votre travail

Je crois d’ailleurs que j’ai toujours fait un peu trop de choses en même temps ! (rires) Mon « vrai » métier depuis vingt-cinq ans, c’est de faire de la musique de films, de pubs ou de génériques. De Scènes de ménages à On n’est pas couché en passant par la pub Citroën ou le film L’Arnacoeur, on accompagne – avec mon agence Start-Rec – les gens dans pas mal de petits moments de leurs journées sans qu’ils sachent qui l’on est !

La musique est une forme de langage…

Quand j’étais petit, j’étais dyslexique et c’est la musique qui m’a beaucoup aidé à raconter des histoires… Elle a souvent remplacé les mots qui ne venaient pas donc je la considère effectivement comme un langage à part entière. D’ailleurs, quand je rencontre des musiciens étrangers, on s’aperçoit qu’en jouant, on se comprend…

Dans votre chronique télé vous nous donnez l’impression d’être intelligents en vulgarisant la musique...

C’est le plus beau compliment que l’on puisse me faire car j’ai été prof et j’ai toujours adoré la transmission… C’est d’ailleurs la raison de la naissance du stand-up Le son d’Alex. Plus qu’un besoin de faire le malin sur scène, j’aime donner l’envie aux gens de faire de la musique ou simplement d’en écouter et de leur rappeler que contrairement à ce que beaucoup pensent, elle n’est pas réservée à une élite. 

Vous voir arriver sur scène n’est pas choquant car dans vos chroniques,  on ressent l’envie du jeu…

Le terme est important car dans « jouer de la musique » ou « jouer la comédie » il y a cette dimension ludique que l’on retrouve d’ailleurs dans toutes les langues et c’est essentiel de ne pas perdre ça de vue ! Je suis assez en colère contre les conservatoires qui finissent par dégoûter leurs élèves en leur inculquant tous les trucs les plus chiants avant de leur laisser « jouer » d’un instrument ! C’est primordial de conserver la notion de plaisir et d’instinct…

Un plaisir que vous partagez désormais sur scène en « musi-comédien »…

Le fait d’être seul sur scène pendant 1h20 sans coupure me fait, je l’avoue, encore un peu peur mais je suis ravi car ça ressemble vraiment à ce dont j’avais envie ! Et puis, ça fait du bien de sortir de temps en temps de sa zone de confort pour se réinventer un peu…

Sur scène, vous êtes face au public…

C’est une grande découverte pour moi car en télé, même si je fais la pire vanne, les copains à côté sont sympas et font semblant de rire mais là, je suis confronté aux réactions d’un vrai public et ça change la donne ! C’est beaucoup de travail et de stress mais je crois que la scène mérite qu’on se fasse un peu mal…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos Franck Harscouet

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Interview parue dans les éditions n°401 #1, #2 et #3 du mois de mars 2019

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