CINÉMA

Juliette Delacroix en interview pour « Une histoire d’amour » au cinéma

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« C’est un film très visuel, très beau»

 

On vous a souvent parlé d’Une histoire d’amour et pour cause ! Depuis sa création en 2020, la pièce imaginée par Alexis Michalik n’a cessé de se jouer et se rejouer au point d’avoir deux troupes mobilisées pour assurer toutes les représentations ! Les amateurs du style de cet auteur et interprète y ont retrouvé les ingrédients phares de ce génie contemporain : du fond, de la fluidité, de l’originalité. Dans une mise en scène chorégraphiée – qui lui a valu un Molière – où chaque tableau s’enchaîne dans un tourbillon, le créateur déroule une douzaine d’années de la vie de Katia et de ses proches. De sa rencontre avec Justine (pour qui elle acceptera de porter un enfant) aux retrouvailles avec un frère devenu alcoolique parce qu’elle recherche – se sachant condamnée par un cancer – un tuteur pour sa fille, Alexis Michalik n’a pas opté pour la facilité. Comme un condensé de vie avec ses peines, ses injustices et ses joies, son chef d’œuvre théâtral a bouleversé un public conquis par la richesse des émotions qui se bousculent en 1h30 !

Désormais adaptée au cinéma par l’auteur lui-même, l’histoire de Katia s’apprête à vivre une nouvelle aventure mais – contrairement à son 1er long-métrage Edmond, lui aussi tiré de sa pièce de théâtre – avec la même distribution que sur les planches. S’étant battu pour que l’équipe d’origine – cinématographiquement bankable ou non – conserve ses rôles, le réalisateur – qui incarne William, le frère – offre à la douce et talentueuse Juliette Delacroix son tout premier (et certainement pas le dernier !) grand rôle au cinéma…

 

 


 

Juliette Delacroix pour « Une histoire d’amour »

interview / cinéma

  • 12 avril 2023 / sortie nationale en salle

 

 

 

Morgane Las Dit Peisson : Ton rôle est passé du théâtre au cinéma…

Juliette Delacroix : C’est vrai que ce sont 2 entités très différentes… Au théâtre, il faut faire appel à l’imaginaire parce que tu es dans un lieu unique et que les possibilités ne sont pas infinies. Le cinéma apporte vraiment quelque chose de plus à ce niveau-là et complète à merveille la pièce. On a tourné en 31 jours dans 54 décors… Ce qui te laisse imaginer le rythme de tournage ! (rires) Mont-Saint-Michel, Paris, Corse… Ça a été très, très intense mais la récompense, c’est la beauté des images ! Elles sont somptueuses ! 

 

 

Tu as pu faire évoluer Katia dans son univers… 

J’ai pénétré l’appartement de Katia, Marika (ma partenaire de jeu qui incarne Justine) a découvert sa voiture… On a vu se matérialiser plein d’éléments qu’on n’avait que dans nos têtes depuis le début de la pièce en 2020 et là, tout a pris corps. C’est un film très visuel, très beau et en même temps extrêmement fidèle à la pièce. On passe d’une époque à une autre et il y a ce qui a toujours fait le succès d’Alexis Michalik : du rythme ! 

C’est magnifique sans être contemplatif, il a encore réussi un tour de force ! (rires)

 

 

Une direction d’acteurs à la Visconti… 

Il a ce côté-là, ce sens du détail… Il ne va pas seulement créer son décor « égoïstement » en tant que réalisateur.  Il va évidemment penser au rendu mais aussi aux comédiens. Il est très généreux car tout a été minutieusement choisi pour qu’en arrivant sur le plateau, on se sente déjà le personnage… Il y avait dans « mon » appartement, en plus du bordel de Katia, de ses canettes de bières vides et de son mégaphone pour la « Manif’ pour tous », une cinquantaine de vrais journaux de Libération… Alexis les avait ajoutés au décor parce qu’il savait que mon papa y travaillait… En plus de son talent, c’est pour ça que si c’est plaisant et émouvant de bosser avec lui…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson aux Rencontres Cinématographiques de Cannes pour Le Mensuel / Photos Arnaud Juherian

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