CONCERT

Soprano en interview et en tournée avec son prochain album « Chasseur d’étoiles »

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« On ne sauve pas des vies quand on chante ! »

 

Alors que ses shows en stade sont en train de se mettre en place pour l’année à venir et que son nouvel album Chasseur d’étoiles ne sortira que le 03 septembre prochain, Soprano n’a pas désiré attendre plus longtemps pour retrouver son public en chair et en os ! En festivals cet été, ce passionné aussi rêveur que bosseur dévoilera un aperçu de l’univers astronomique qu’il a commencé à façonner depuis plusieurs mois déjà…

 


 

🎟️ Soprano en concert au Festival de Nîmes le 11 juillet 2021 • au Martigues Summer Festiv’Halles de Martigues le 24 juillet 2021 (les places du 25 sont rapatriées sur le 24) • à l’Orange Vélodrome de Marseille le 18 juin 2022

 


 

Morgane Las Dit Peisson : Déjà bientôt 2 ans se sont passés depuis notre dernière interview dans tes bureaux marseillais…

Soprano : Ce qui est bon signe, c’est qu’on est toujours là ! Avec la période qu’on vient de traverser, on peut s’estimer chanceux ! (rires) Par contre, je ne sais pas si c’est l’âge ou ces étranges mois de coupure mais j’ai l’impression que c’était hier… En fait, le temps passe vraiment vite… Je ne vais pas dire que le Covid a été une chance mais si je devais en tirer quelque chose de « positif » ce serait la notion de temps. Comme tout le monde un peu partout sur la planète, je me suis retrouvé chez moi à vivre à un rythme moins intense et à pouvoir profiter de ma famille. D’ailleurs, ça a fait tout drôle à mes enfants de me voir aussi souvent… Pas sûr qu’ils aient été aussi heureux que moi ! (rires)

 

 

Prendre le temps, ça change la vision des choses…

Exactement ! J’ai pu partager un temps précieux avec mes proches mais aussi regarder des films ou lire des livres que j’avais mis de côté depuis longtemps. Ça ne paraît pas comme ça mais l’air de rien, ça inspire, ça fait réfléchir, ça permet de voir les choses avec un peu plus de recul. Nous, les artistes, on n’est pas plus sensibles que les autres, on a juste une capacité à exploiter cette sensibilité-là pour retranscrire des émotions qu’on ressent tous. Donc ce qu’on vit depuis un an et demi dans le monde entier influence évidemment ce qu’on propose au public… J’écoutais le nouvel album de Clara Luciani et ça m’a frappé d’entendre qu’elle comme moi et comme beaucoup d’autres artistes, on avait inconsciemment ressenti le besoin qu’avaient les gens – dont nous – de lâcher prise, de sortir, de bouger, de danser et d’essayer de voir la vie du bon côté !

 

Soprano en interview

 

Voir tout s’arrêter est le pire des cauchemars pour un artiste…

C’est notre plus grande hantise mais je dois avouer que contrairement à beaucoup de mes amis qui font le même métier que moi, j’ai une chance immense parce que je suis vraiment passé entre les gouttes ! J’ai la baraka je crois ! (rires) Ma précédente tournée s’est arrêtée en décembre 2019 et on avait prévu de créer le nouveau show pour 2022 donc je n’ai pas du tout le droit de me plaindre ! J’ai pu avancer comme je l’avais prévu sur mes nouveaux morceaux et maintenant, je n’ai qu’une hâte, c’est de pouvoir retrouver les gens en vrai en festivals pour voir comment ils réagissent à ce nouvel univers qu’on est en train de créer !

 

 

 

Un univers que tu as commencé à annoncer dès la réédition de l’album Phoenix en 2019, en le renommant Du Phoenix aux étoiles

J’aime bien raconter des histoires et m’inventer des univers différents d’album en album mais j’aime aussi qu’ils soient reliés les uns aux autres. Dans la réédition Du Phoenix aux étoiles, on trouvait en effet déjà le morceau Chasseur d’étoiles parce que je savais exactement à ce moment-là où je voulais aller avec le prochain qui sortira le 03 septembre et qui portera d’ailleurs ce nom-là ! On ne croirait pas comme ça mais je suis quelqu’un d’organisé ! (rires)

 

 

Après l’Everest et le vol du phoenix, tu pars donc à la conquête de l’espace ! Toujours plus haut mais avec toujours autant de simplicité, d’empathie et de bienveillance…

(rires) Je ne vais pas te mentir, je suis super heureux quand un album est un succès et qu’on peut se permettre de créer des spectacles pour jouer dans des stades ! Comme la plupart des gens, j’en veux toujours plus, j’ai besoin de faire toujours mieux et de ne pas me reposer sur mes acquis mais je ne pourrais pas le faire au détriment des autres. Pour être heureux dans ma vie, j’ai sincèrement besoin de sentir que tout va bien pour les gens que j’apprécie et surtout, je veux pouvoir continuer à me regarder dans un miroir. On ne sauve pas des vies quand on chante, on donne juste un peu de plaisir, on soulage peut-être un peu les âmes mais on n’opère pas à cœur ouvert ! Accueillir des milliers de gens dans une salle de concert ne doit jamais nous laisser croire qu’on est supérieur à qui que ce soit… On en avait pas mal parlé dans la précédente interview, j’attache beaucoup d’importance à l’exemple, qu’en tant qu’artiste, on représente pour les jeunes générations. Je veux vraiment pouvoir leur démontrer qu’on peut atteindre ses buts sans écraser personne, en étant droit dans ses bottes, en soutenant ses « collègues » et surtout sans prendre le melon ! (rires)

 

 

En parlant de ceux qui sauvent des vies, bien avant le Covid et les applaudissements aux fenêtres, tu rendais hommage À nos héros du quotidien

Avec la crise, on a tous pris conscience du problème qu’on ne voulait pas voir jusque-là… Les soignants n’ont pas attendu la pandémie pour tirer la sonnette d’alarme, ils sont plusieurs fois descendus dans la rue mais comme souvent, quand on n’est pas face à une urgence, on n’écoute pas vraiment. Je suis hyper admiratif de tous ces métiers dont le but est d’aider ou de sauver les gens ! On devrait tous se sentir tout petits face à des infirmiers ou des pompiers…

 

 

L’album à venir – Chasseur d’étoiles – ouvre le champ des possibles car ces astres sont autant le symbole des êtres disparus que celui des rêves et de la conquête de l’espace…

C’est vraiment ça ! Quand j’ai commencé à imaginer cet univers, j’y ai vu tout le potentiel de sujets à traiter ! Et puis, pour nous qui sommes des enfants des années 80, c’est plein de nostalgie et de bons souvenirs ! C’est E.T., Star Trek, Star Wars, c’est l’évasion, l’aventure, le mystère mais c’est aussi l’humour avec La soupe aux choux ! (rires) Et puis c’est, bien sûr, la musique d’Émile & Images avec Plus près des étoiles !

 

 

D’ailleurs « ça passe crème » cette reprise du refrain d’Émile & Images dans Près des étoiles !

Mais ça passe crème aussi quand tu dis que « ça passe crème » ! (rires) Je voulais à la fois m’amuser et poser le décor. Oser afficher les références avec lesquelles je me suis construit. On peut faire du rap et assumer pleinement d’aimer le son des années 80 ! (rires) C’est frais, joyeux et plein d’espoir ! Quand on parlait de ne pas prendre la grosse tête, ça en fait partie… Il ne faut jamais rien snober ni renier et surtout, il faut apprendre à ne pas se prendre trop au sérieux ! Ça n’empêche pas de bosser sérieusement…

 

Tes clips sont justement très travaillés, très scénarisés. On a de réels courts-métrages…

Je suis heureux que ça se ressente parce qu’avec mon équipe, on a vraiment tourné ces clips avec le plus grand soin ! On s’est attaché à chaque détail, jusqu’aux prénoms des enfants comme Rocky et son petit chien Balboa. On a la référence aux Inconnus grâce à la super participation de Didier Bourdon, on a les posters sur les murs, les vélos comme dans E.T., l’extra-terrestre, les talkies-walkies, les K7 audio et puis le vaisseau, les astronautes… Entre le bond dans le passé et la conquête de l’espace, c’est visuellement hyper riche et intéressant à travailler !

 

 

Ce sera aussi l’occasion de créer des shows assez exceptionnels tant cet été qu’en 2022 en stade…

Alors là, j’avoue que nos seules limites seront financières ! (rires) Parce qu’en effet, des idées, on en a qui fusent dans tous les sens ! (rires) Si je pouvais, j’arriverais en fusée sur scène mais la prod me répète souvent de me calmer ! (rires) J’ai l’impression de redevenir un gamin quand je laisse mon imagination divaguer, il y a tellement de choses à faire sur le thème de l’astronomie… Alors j’entre souvent en négociation pour grappiller un peu de budget ! (rires)Quand je vois qu’un titre comme le dernier, Dingue, fonctionne bien auprès du public, je reviens à la charge pour qu’on réinvestisse dans le spectacle ! (rires)Je veux vraiment offrir du rêve au public, qu’il oublie tout le temps du concert et qu’il se surprenne à s’évader… Pour les festivals de Nîmes et de Martiguesen juillet, l’idée est de l’embarquer à bord de notre vaisseau jusqu’à l’atterrissage prévu le 03 septembre prochain !

 

 

Tu aimes inventer des atmosphères, raconter des histoires et tu as déjà goûté au cinéma en apparaissant dans le film des Déguns, ça ne t’a jamais donné l’idée de te lancer dans un long-métrage ?

On ne peut rien te cacher ! (rires) On est en plein dedans depuis un bon moment déjà. On travaille beaucoup sur ce projet mais rien n’est encore acté donc je ne peux malheureusement rien dévoiler… J’avance prudemment et tranquillement car c’est un milieu que je connais beaucoup moins et où j’ai des tonnes de choses à apprendre mais c’est justement ça qui est passionnant !

Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos Fifou


Interview parue dans Le Mensuel n°422 d’été 2021

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