CINÉMA

Essayer d’être « Normale » n’est pas un jeu d’enfant

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« Normale » d’Olivier Babinet

cinéma / comédie dramatique

  • 05 avril 2023 / sortie nationale en salle / avec Benoît Poelvoorde, Justine Lacroix, Joseph Rozé

 

« Normale » : Un film où paradoxalement, l’histoire est originale

Normale c’est l’histoire de Lucie, une ado qui jongle en permanence entre sa vie à l’école et sa vie à la maison. Plutôt « normal » en effet nous direz-vous ? Pour que ça le soit, il faudrait mettre de côté que l’enfant a perdu sa mère alors qu’elle était toute petite et que le seul membre de la famille qu’il lui reste – son père – est atteint de sclérose en plaque… Pour couronner le tout, une assistante sociale doit leur rendre une « petite visite » à domicile pour vérifier que tout va pour le mieux… Alors Lucie se plie encore plus que d’habitude en quatre pour rendre le petit cocon qu’elle partage avec ce père malade et original un peu plus « ordinaire » aux yeux de cette femme qui doit passer juger, sur une inspection, de la qualité de leurs existences…

 

 

Le réalisateur – Olivier Babinet – a voulu donner au personnage de Lucie (campé par la jeune et talentueuse Justine Lacroix) un rôle d’ado qui, pour s’éloigner des responsabilités qu’elle s’auto-confie, écrit un roman autobiographique lui permettant de coucher sur papier ses rêves et ses histoires fantastiques. Véritable exutoire pour ses frêles épaules d’à peine 15 ans, l’onirisme qu’elle développe lui permet de s’éloigner d’un quotidien certes pesant mais que le cinéaste n’a pour autant pas dépeint comme « malheureux« , ne faisant ainsi pas d’elle une Cosette des temps modernes !

Quant à William, le père un peu singulier, c’est Benoît Poelvoorde qui a été choisi pour l’incarner. Il y apparait fragilisé par la maladie handicapante qui le ronge mais aussi passionné de bouquins de science-fiction, de films d’épouvante et de moto… Un gars qui, sous des apparences de « beauf » mal fagoté, cache une sensibilité forte et un amour paternel incommensurable !

Le film, adapté de la pièce The monster in the hall de David Greig, est une ode à l’imaginaire de l’adolescence et à la fantaisie que même des destins compliqués peuvent abriter…

 

 

© Delphine Goby O’Brien pour Le Mensuel / Photo DR / Article paru dans Le Mensuel d’avril 2023

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