COUPS DE COEUR

Jean-Luc Lemoine en interview pour son spectacle Liquidation et la pièce Le prénom

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« Je ne suis qu’un lanceur d’alerte ! » Jean-Luc Lemoine

 


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Sur les routes avec son one-man « Liquidation », Jean-Luc Lemoine – l’esprit plus aiguisé que jamais – s’interroge sur ce que nous sommes devenus et force est de reconnaître que, si le résultat (par son filtre) est évidemment drôle, le constat n’est, quant à lui, pas foncièrement rassurant… En parallèle, ce passionné de travail, de scène et de bons mots a cédé aux avances de l’inoubliable pièce « Le prénom » ! Dans la peau de Pierre, l’universitaire de gauche (un tantinet jaloux tout de même de la réussite de son beau-frère capitaliste), le comédien va indéniablement enrichir le personnage de son petit air pince-sans-rire et facétieux… 

 

 


 

 

Jean-Luc Lemoine en interview pour la pièce Le prénom et le spectacle Liquidation

interview / théâtre / tournée / spectacle / humour

 

 


 

 

 

Morgane Las Dit Peisson : En tournée et en Liquidation ?

 

Jean-Luc Lemoine : C’est inquiétant, mais je pense que la société dans laquelle on vit est en liquidation… C’est de ça que parle ce spectacle et en fil rouge, je me demande si tout n’est pas mis en œuvre pour qu’on soit, tous, de plus en plus teubés ! C’était le moment de faire un petit constat et de réfléchir à la raison pour laquelle on en est arrivé là…

 

On va percer le mystère ?

 

Je n’ai pas cette prétention-là, je ne suis qu’un lanceur d’alerte ! (rires) Je pointe du doigt certaines choses et chacun en fait ce qu’il veut. Il y a beaucoup de points de vue – que les gens partagent ou non – dans ce que je déroule, mais je ne donne pas de leçons. Dans le précédent spectacle, je me demandais si on pouvait encore rire de tout tandis que dans celui-ci, je suis passé au stade suivant… Je m’interroge sur notre capacité  à simplement dialoguer les uns avec les autres. Est-ce que chacun va rester dans sa communauté ou dans son groupe, c’est ça mon inquiétude. Le débat autour de « rire de tout » est déjà dépassé…

 

 

Plus on peut communiquer, plus on se replie sur soi…

 

Oui, on vit une période assez schizophrène où les gens se renferment sur eux, sont de plus en plus sensibles dans la vie de tous les jours et, en même temps, sont très contents d’aller voir des spectacles d’humour où ils savent qu’ils vont se faire trasher, voire insulter ! Ils payent même cher leur place au premier rang pour ça… On leur ferait ça gratuitement au bureau, ça les rendrait dingues ! (rires) C’est un dérèglement de tout ce qu’on a connu et c’est ça qui m’intéresse.

 

 

Une époque étrange qui a vu arriver des brouteurs… 

 

(rires) J’étais obligé de l’intégrer au spectacle tellement j’ai reçu de témoignages sur cette « rencontre » avec Chantal ! Les brouteurs me passionnent et j’avoue éprouver un plaisir coupable à les faire tourner en bourrique ! (rires) Ça prête à sourire, mais on s’aperçoit malheureusement que c’est un vrai sujet de société. L’idée n’est pas d’avoir un regard condescendant et de traiter de crétins ceux qui se font arnaquer, parce qu’à différents degrés et à différents moments de fragilité, on peut tous se faire avoir, ça fait partie de notre quotidien de devoir nous méfier. Il n’y a pas de jugement de ma part, juste une grosse inquiétude.

 

En parallèle, on te retrouve au théâtre dans Le prénom

 

Je pars sur les routes avec une super équipe, je suis heureux, vraiment ! C’est Éric Laugérias qui nous met en scène, Cartman, Aurélia Ciattoni, Laurence Pierre, François Raison et moi. Cette pièce est un bijou – déjà devenu un classique -, une merveille absolue de précision et de finesse. Moi qui aime les mots, c’est un cadeau de pouvoir la jouer ! Je me suis replongé dans le texte, sans re-regarder les précédentes interprétations, pour trouver ma propre musique…

 

 

Une pièce enlevée et bavarde…

 

C’est vrai que le texte est dense et très calibré, c’est un petit défi en soi de l’apprendre, mais, puisque tout a un sens et qu’aucun mot n’est inutile, ça pénètre, ça infuse… Ce que je me suis surtout demandé, c’est si les gens allaient encore avoir envie de la voir après toutes les représentations et le film ! C’est quand on voit les nombreuses dates prévues qu’on se rend compte qu’elle fait réellement partie du patrimoine. C’est une pièce culte qu’on va énormément s’amuser à jouer ! 

 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson à Lorgues pour Le Mensuel / Photo Philippe Fretault

 

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