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Interview de Arthur H
Arthur H
aux Voix du Gaou
« On ne peut pas toujours vivre dans l’angoisse du futur… »
Arthur H, je dois l’avouer, est un être très surprenant… On aurait pu craindre de se rerouver face à un artiste fermé et désabusé jouant au poète incompris mais comme avec son album « Baba Love », l’homme se positionne sous un angle inattendu. Personnage qui interpelle par son talent d’écrivain autant que par la qualité de sa recherche musicale, il est également une personnalité qui, loin d’être énigmatique comme certains se sont amusés à la dépeindre, est passionnante…
Morgane L : Beaucoup disent que l’album « Baba Love » a marqué un tournant dans votre carrière ?
Changer d’équipe par besoin d’autre chose ?
Je trouve que c’est une forme de politesse élémentaire par rapport aux gens d’essayer de se renouveler et parfois, on prend trop d’habitudes alors on est obligé d’être un peu plus « radical » en changeant les choses…
Une volonté de se mettre en danger ?
Plutôt de se mettre dans l’inconfort. Me retrouver face à des types inconnus c’est inconfortable et en même temps c’est très stimulant. C’est ça que je cherchais !
Comment avez-vous choisi votre équipe et vos invités ?
Jean-Louis Trintignant, par exemple, c’est quelqu’un que j’adore, que je souhaitais fréquenter. J’avais envie d’être à côté de lui, d’apprendre de lui, de rigoler avec lui. Du coup j’ai écrit une sorte de conte poétique sur un gars qui monte dans la montagne et qui rencontre plein de femmes. Ça lui a plu alors on est parti dans la montagne tous les deux… (rires)
Le duo avec votre soeur Izia ?
J’avais envie de lui écrire une espèce d’hymne rock. Izia m’avait invité sur un de ses concerts et on avait constaté que nos voix plutôt marchaient bien ensemble alors on s’est dit : « Allons y gaiement, fonçons dans le tas ! » (rires)
Et un peu comme pour Jean-Louis, j’ai écrit une chanson pour être avec elle, pour la voir… Juste pour le plaisir de chanter ensemble.
Que signifie « Baba love » ?
Quand on est « baba » c’est qu’on est stupéfait, qu’on n’a plus vraiment les mots et d’ailleurs on n’a plus besoin de parler ! C’est un état amoureux comme ça, un moment très agréable…
« Baba love » dans le sens « à la renverse » alors ?
« Baba » dans le sens au delà des mots, quand on bafouille, qu’on n’arrive pas à parler et c’est très bien ! (rires)
C’est donc un album très optimiste, c’est rare pour un poète…
Ben oui je suis très positif ! (rires) Surtout sur scène j’ai envie que les gens ressortent avec plein d’énergie. Un concert, c’est comme une petite bulle d’air frais où l’on respire un peu d’oxygène.
C’est important à notre époque ?
Je pense que le monde est beaucoup moins sombre qu’on ne le croit, par contre il est très chaotique, c’est sûr. Il n’y a pas beaucoup de repères auxquels se raccrocher, du coup il y a énormément de stress et je pense que la musique fait beaucoup de bien, elle fait bouger le corps, elle apporte un nouveau souffle.. On en a besoin pour se détendre un minimum ! On ne peut pas toujours vivre dans l’angoisse du futur, ce n’est pas possible.
L’intérêt de participer à un festival comme les Voix du Gaou ?
C’est autant un évènement social que musical. Tout le monde se rencontre, il fait chaud… Il y a quelque chose de très joyeux qui flotte dans l’air. Par contre, au niveau de la musique il faut y aller à fond la caisse parce que les gens ne sont pas très concentrés. C’est un public qui n’est pas toujours très facile puisqu’il n’est pas toujours venu pour nous donc il faut y aller entièrement. C’est une heure où il faut tout donner dès le départ, il ne faut pas perdre de temps. Quand on est bien dedans dès le départ, les gens sont accrochent tout de suite et ça marche. C’est explosif, c’est joyeux !
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