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FESTIVAL RIRE 2011 – TEX – Interview-V-

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TEX
Festival du Rire 2011
« Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux ! »

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TEX
Festival du Rire de Fayence 2011

Tex, c’est quelqu’un que nous pensons bien connaître puisqu’il partage notre quotidien télévisuel depuis plus de 10 ans…?
Ce qui ne l’empêche pas de nous surprendre !
Sur scène, il se transforme en une multitude de personnages hauts en couleurs, attendrissants, caricaturés et pourtant criants de vérité.
Rencontre d’un homme qui a conquis le coeur des français…

« Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux ! »



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Morgane L : Ce spectacle ?
 
Tex : C’est un ramassis de mes 20 ans de carrière, j’ai beaucoup joué ici à Saint-Raphaël dans ce festival, qui doit bientôt fêter ses 8 ans, j’ai d’ailleurs créé mon dernier spectacle à Saint-Raphaël. C’est pour ça que j’ai une tendresse particulière pour ce festival qui se délocalise sur Fayence désormais.

Ce spectacle, c’est un mélange en réalité de 20 ans de scène, mais les premiers trucs du tout début ont un peu disparu, il y a surtout des extraits des deux derniers spectacles.
Au fur et à mesure, ce spectacle va s’inventer, mais en ce moment, on est surtout sur la création du suivant, le 8ème, dont je vais commencer à amener des nouveaux sketches après ma saison au théâtre.

En ce moment, je prépare une pièce. Je suis à fond dedans depuis un mois, j’ai 120 pages de texte et deux heures de présence sur scène… je dois sortir seulement deux fois 2 minutes ! Cette pièce s’intitule « La symphonie des faux culs ». C’est une pièce mise en scène et écrite par Olivier Le Jeune, avec Gilles Détroit, Julie Arnold, Johanna Seror et mon pote Manu (Emmanuel Donzella).

 

Votre rôle dans cette pièce ? 
Un chef d’orchestre. Je suis un chef d’orchestre qui est amoureux de sa violoniste, qui est près à quitter sa femme et c’est à ce moment-là que sa femme arrive.

Il y a plein de quiproquos avec en particulier quelqu’un qui voulait prendre sa place à défaut de lui prendre sa femme, mais évidemment, à la fin tout rentre dans l’ordre.
En gros, je viens de vous expliquer ce qu’était le boulevard ! D’une manière ferme et définitive puisque c’est toujours à peu près comme ça ! (Rires) Il y a quelques portes qui claquent, quelques douches qui coulent et il y a quelques notes de musique qui s’égrènent au fil du temps qui passe.

 

Vous la jouerez en province ? 
Beaucoup en province, uniquement en province d’ailleurs. Cette pièce a 80 dates de tournée, qui sont sur le Facebook que je vous propose de rejoindre d’ailleurs, « Tex Officiel » !
Mi-octobre, on fait les premières dates et on termine fin juin, donc il faut tenir 80 dates sur les 8 mois, donc ça va être un gros, gros rythme !

 

FestivalRire_TEX_0063itwDonc vous allez tourner avec votre pièce de théâtre et votre one-man ?
Plus la création d’un nouveau spectacle, plus les enregistrements des « Z’amours », plus tout ce qu’on va me proposer et je me suis aussi arrangé pour partir en vacances au milieu.

Il faut être bien organisé ! C’est de tout repos !  Par exemple, aujourd’hui, c’est matinée à Fayence, soirée à la Gare de Lyon et le lendemain, répétitions !
C’est sans arrêt mais je n’ai pas envie d’avoir du repos, on a toute la nuit pour se reposer ! (Rires)

 

Le prochain spectacle ? 
Je ne peux pas encore vous dire, je suis vraiment en recherche, je vais faire une compile de toutes ces réflexions que je me fais à longueur de temps, des vannes qui me traversent, je vais voir aussi ce que les auteurs vont m’apporter et puis on verra, parce qu’il faut pouvoir passer après DSK, ce n’est pas facile ! (Rires)
Anne Sinclair, voilà une femme qui aime son mari !

 

La mise en scène et l’écriture ? 
L’écriture, je la travaille un petit peu avec des auteurs, parce que c’est plus facile quand les mecs vous amènent des bonnes vannes à ajouter dans le spectacle. Je dois avouer que j’ai créé quasiment 80% voire 90% des sketches sur scène avec les gens et cet après-midi, je vais encore inventer des choses !

J’invente tout le temps sur scène, c’est ce qui me passionne, c’est pour ça que je pense que j’ai déjà intuitivement la matière du troisième spectacle.

 

C’est grâce au métier d’animateur radio et télé ? 
Je pratique en permanence, c’est grâce à la scène que je suis arrivé à ce métier d’animateur.
Ce n’est pas de l’insolence, c’est de la présence et de la répartie. Il ne faut pas trop aller vers l’insolence, mais en tous cas, les gens qui viennent voir ce spectacle ne peuvent plus regarder les « Z’amours » de la même façon.
Ce n’est pas du tout le même dossier ! (Rires)

Face à des inconnus tous les midis, vous êtes obligé d’improviser ? 
C’est un exercice pas si difficile que ça, et puis pour moi, ce ne sont pas totalement des inconnus parce que très vite, en trois phrases, les gens se dévoilent…
Ils me donnent déjà des rails. Ce n’est pas la même chose qu’une véritable inconnue sur laquelle on arrive et qu’on ne connaît pas du tout.
Les rails, on sait déjà que c’est sur les « Z’amours », tout qu’on sait déjà c’est qu’on va parler de ça, donc à partir de là, ça ouvre déjà pas mal de voies…

 

Ces gens que vous rencontrez vous donnent de la matière pour les sketches ? 
Oui, ils me donnent de la matière… Je devrais peut-être travailler différemment, je suis peut-être un peu feignant… D’une certaine manière, je me laisse imprégner par ça, je me débarrasse, je me relaisse imprégner et je me re-débarrasse, alors que si je me laissais totalement imprégner, je pourrais avoir de la matière pour un nouveau spectacle assez vite…
Mais c’est aussi une manière de ne pas tourner en rond en permanence sur la même lessive ! C’est pour ça que c’est intéressant de changer de tambour de temps en temps, et de ne pas s’entendre raisonner toujours sur les mêmes choses.

Après, sur la création d’un spectacle, il faut avoir des urgences, il faut avoir des envies, il faut avoir des choses à dire… Ce n’est pas évident non plus de trouver le bon rendement, ce n’est pas si facile que ça et c’est pour ça que je ne suis pas dans l’urgence de la création de ce nouveau spectacle.
Ça va peut-être venir, j’ai le pressentiment qu’il faut que je le fasse mais je ne suis pas encore dans l’urgence !

 

FestivalRire_TEXitw_0153itwCet après-midi, vu que c’est un « Best of », il n’y a pas vraiment de fil conducteur, qu’allons-nous voir ?
Malgré tout, ce « Best of » est construit sur une direction bien particulière puisqu’il reprend des grands pans de certains spectacles, et puis il y a le cheminement de tout ce que j’ai fait, c’est-à-dire que j’explique aux gens ce que j’ai fait pour arriver sur scène, comment ils m’ont retrouvé à la télé, comment eux étaient quand ils étaient jeunes et comment ils seront quand ils vont vieillir…

Ce sont des grandes cartes comme il y a dans les écoles primaires : tu sais, la vache, le lait, le fromage, le pré, la panse et à côté, il y a toute la France avec la Loire qui prend sa source au Mont Gerbier de Jonc, ce sont des grands panneaux comme ça qui proposent un spectacle qui parle à tout le monde. C’est très rassembleur et ça fait chanter les couleurs !

 

FestivalRire_TEX_0093itwVous aimez incarner des personnages ? 
Oui, pour moi c’est ce qui est vachement intéressant !
C’est jouer la comédie qui est intéressant et en même temps parler aux gens, essayer de leur faire comprendre que de toute façon, la vie c’est du théâtre, que tout ça n’est qu’illusion. Il faut faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux ! La vraie vie, c’est l’élégance du soleil et de la vigne vierge, c’est tout ! (Rires)

 

Un personnage vous a suivi tout au long de ces années ? 
Non, je me suis débarrassé au fur et à mesure justement de ça…
J’aurais pu refaire le baba cool parce que les gens le demandent mais je ne me sens pas obligé de faire ça, je ne me suis pas enfermé dans un personnage.
Beaucoup d’humoristes se retrouvent esclaves de leurs personnages, moi non. J’en fait plein et je veux surtout que les gens voient un beau tableau, qu’ils arrivent à voir toutes les palettes de tout ce que je sais faire, donc pour ça, je ne m’enferme pas dans un personnage.

 

Quels types de personnages ? 
Il y en a plein de vieux en ce moment, je ne sais pas pourquoi, peut-être que je me sens vieillir ! (Rires)
Il y a un vieux chanteur qui chante du rock ‘n’ roll, des chansons qu’on dit d’hôpitaux comme « les jolies coloscopies de vacances », « auprès de ma sonde », Johnny chante « auspices 2000 »… Ce sont des chansons de vieux et des films de vieux comme « le scanner de la peur »…
C’est plein de jeux de mots autour du vieillissement de la population il y a aussi une réalité théâtrale sur le Vieux et toute la difficulté à rester debout avec toute la mosaïque, ça tombe bien puisqu’on est à Fayence ! (Rires)
FestivalRire_TEX_0101itwParce qu’avec l’âge on perd un peu la mosaïque : on perd un peu le piano, « tu perds un peu les tifs sur le caillou, ça ressort par le pif et les oreilles », c’est comme ça…
C’est la déliquescence du corps, c’est terrible mais ce sont nos clients ! (Rires)

 

Les projets ? 
Le nouveau spectacle, le théâtre et j’espère que la télé va me proposer de nouvelles choses…
Personnellement, je leur en ai proposées quelques-unes : deux jeux, une émission et des petites pastilles humoristiques…
Tout ça, c’est dans leurs cartons mais ils ne savent même pas que c’est dans leurs cartons… C’est ça le monde de la télévision !

 

Comment se passe la création d’un jeu ? 
On arrive avec un jeu, on le propose, on le pilote, une fois qu’on l’a piloté, on le regarde, on le remodifie… Il y a beaucoup de gens qui travaillent sur un jeu. Ce qui est important, c’est la mécanique, il faut qu’elle soit facile à comprendre et adaptable ensuite à l’image, c’est beaucoup de travail. C’est plus compliqué qu’on ne croit mais moi ça va, je suis bien dans ma petite case, dans mon coin, pour l’instant c’est très bien comme ça et je remercie la chaîne de me faire confiance.

 

Les « Z’amours », ça fait une quinzaine d’années ? 
Oui, je vais entrer dans ma 13ème année d’exploitation. Ça va, ça roule, c’est peut-être une émission qui passera comme ça, pendant des années, je serai peut-être pendant 25 ans l’animateur de ce jeu mais ça ne m’empêchera pas de faire du théâtre, du one-man-show… donc c’est très bien !

 

FestivalRire_TEX_0131itwLe rythme est éprouvant ?
C’est un équilibre pour moi… À partir du moment où je vais travailler une semaine par mois, pendant les trois autres semaines, je ne sais pas comment font les gens du cinéma, mais moi, il faut que je sois occupé.
Donc je fais du spectacle, du théâtre et puis, j’ai eu la chance de descendre hier à Saint-Tropez pour les voiles, j’ai vu mes amis, aujourd’hui je fais un spectacle, demain je suis dans le train…
Je suis un vagabond, j’ai toujours aimé ça. Je fais ça depuis 20 ans et ça me plaît.
Tous les mecs qui ont commencé à faire des voyages ne peuvent plus s’en passer, je suis un marin du spectacle… (Rires)
Quelle belle formule !

 

Vous avez toujours fait ça ? 
Oui, dans les petits café-théâtre au début en partageant la recette et puis maintenant sur des dates qui sont payées de manière un peu plus conséquente pour parler uniquement de cet aspect mais j’ai toujours fait ça depuis bientôt 25 ans.

 

Un message pour les jeunes talents ? 
Tout simplement, qu’ils aillent au bout de leurs rêves mais surtout qu’ils se donnent le maximum d’armes pour aller le plus loin possible.

Au début, il faut pouvoir percer les murailles, donc si tu y vas juste avec une petite chignole… Il ne faut pas rêver, il faut agir, c’est ça que je leur dirais…


  
Propos recueillis et photos réalisées par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Montage vidéo : Aurélien Didelot
Interview réalisée pendant le Festival du Rire de Fayence 2011

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