INTERVIEW

Angèle en interview

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Derrière la jeunesse et la candeur de sa gueule d’ange, Angèle démonte un à un tous les préjugés dont on pourrait l’afflubler… Car bien que jeune, jolie, blonde et belge, l’auteure, compositrice, musicienne et interprète a déjà, avec seulement trois morceaux, laissé entrapercevoir un échantillon de sa culture, de son savoir- faire et de son tempérament. Bardée d’idées et d’observations sur la société d’aujourd’hui, l’artiste s’interroge sur des thématiques actuelles telles que le féminisme, l’obsession de l’apparence ou encore le poids de l’argent dans nos rapports humains. Dans son dernier clip intitulé La thune, la chanteuse nous invite dans un univers à la Orange mécanique qui laisserait sous-entendre que la violence de ce long-métrage n’était peut-être rien à côté de celle que l’on s’inflige quotidiennement nous-mêmes…


ANGÈLE EN CONCERT

À PUGET SUR ARGENS AU MAS LE 25 JUILLET

À NICE AU FESTIVAL CROSSOVER LE 23 AOÛT

À CHÂTEAURENARD LE 14 DÉCEMBRE

À MARSEILLE LE 15 DÉCEMBRE

À LA CIOTAT LE 14 MAI



« Je ne peux pas m’empêcher de garder un oeil sur tout ! »


Morgane Las Dit Peisson : On te verra cet été en pré-tournée dans des festivals en plein air…

Angèle : C’est vrai que les dates de tournée en salles fermées et celles que l’on programme sur les festivals ne se préparent pas du tout de la même manière. Il y aura d’ailleurs une grande différence scénique entre cet été et cet hiver de par les atmosphères des lieux et la sortie de l’album qui se fera entre deux. 

Des concerts sans album…

J’avais trop envie d’aller sur scène alors quand j’ai senti que j’en avais l’occasion grâce aux très bons retours que j’ai eu du peu de morceaux que j’ai dévoilés pour le moment, je n’ai pas hésité un instant ! (rires) Se produire en concert s’apprend, ça exige de l’expérience alors même si les premières dates ont été très chouettes, je reste persuadée qu’il est essentiel d’en faire plein pour être au top à la sortie de l’album ! Cet été, ce sera un premier « jet » mais il y aura encore une autre histoire à raconter dès cet automne…

Un album quasi prêt…

Il reste encore quelques petits détails à affiner du côté de l’enregistrement et de la production mais les chansons existent et ont déjà commencé à vivre sur scène ! (rires) C’est d’ailleurs un peu la cause du retard qu’a pris la sortie car donner naissance à un album est quelque chose de très laborieux et parfois douloureux… À force de travailler, retoucher et vouloir faire constamment mieux, on se retrouve à avoir des difficultés à prendre des décisions définitives qui seront figées et inchangeables. J’ai une idée assez claire de ce que je veux et tant que je n’ai pas le résultat escompté, je ne sais pas me résigner… 

Tes clips sont de véritables courts-métrages… 

Ça fait plaisir car j’y ai apporté grand soin et c’est réellement vers ce rendu que je voulais tendre… J’ai beau savoir que je ne peux pas tout contrôler, je ne peux pas m’empêcher de garder un oeil sur tout ! (rires) J’avais des envies très précises pour les photos, les vidéos ou encore les pitchs et c’est ce qui a permis au réalisateur de La thune par exemple, de comprendre parfaitement mon univers et de me proposer des idées qui collent à la perfection avec ce que je souhaitais exprimer…

L’esthétique occupe une grande place dans ce projet…

C’est en effet un aspect non négligeable pour moi car j’ai tendance à avoir une vision un peu plus d’ensemble que simplement musicale. Malgré ça, je reste persuadée qu’il faut être très prudent avec l’image car on a tendance, aujourd’hui, à lui accorder beaucoup trop d’importance et c’est ce que traite, en partie, La thune

Il y a beaucoup d’humour et d’autodérision…

Ce projet portant mon prénom, il aurait été impensable qu’il ne soit pas proche de ce que je suis dans la vie… L’humour occupe une place importante  chez moi alors dès La loi de Murphy, il s’est imposé dans mes textes et dans mes clips ! J’aime que tout ne soit pas lisse et qu’il y ait différentes lignes de lectures ainsi, chacun peut y piocher ce qu’il souhaite.

Je veux tes yeux évoque un besoin d’attention…

Exactement… On vit dans une époque où l’on s’épie mais où l’on ne se regarde plus vraiment… J’en parle beaucoup dans l’album car bien que ça puisse paraître léger comme thème, je trouve que ça rend compte du drame que l’on vit tous… Paraître heureux, on le voit sur les réseaux sociaux, est devenu plus important que d’être profondément bien dans sa peau et dans sa vie. C’est très inquiétant et pourtant, j’ai conscience d’en être complètement victime aussi !

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos Charlotte Abramow


Interview parue dans les éditions n°394 #1, #2 et #3 du mois de l’été 2018 • 100 000 ex

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