INTERVIEW

Agustìn Galiana en interview

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Venu de la péninsule ibérique il y a environ 5 ans sans parler un seul mot de français, Agustìn Galiana est  la preuve vivante que « quand on veut, on peut »… Comédien dans une Espagne frappée de plein fouet par la crise économique qui ne lui offrait que très peu d’opportunités professionnelles, le jeune homme a en effet eu le courage de tout reconstruire à l’étranger plutôt que de courir le risque d’attendre vainement que les choses s’arrangent miraculeusement. Connu désormais pour ses rôles dans les séries Chefs et Clem mais aussi pour sa victoire lors de la huitième saison de Danse avec les stars, l’artiste a choisi de dévoiler une nouvelle facette de sa personnalité en proposant au public un premier album qui verra le jour à la fin de l’été. Nostalgique, sincère et mélancolique tout en étant baigné de rythmes latino et sublimé par de la guitare sèche, celui-ci – porté par les titres Carmina, C’était hier et plus récemment T’en va pas comme ça – a réussi le pari de marier, musicalement, la vision fantasmée que l’on a de son pays natal à une modernité qui  évite de sombrer dans une caricature ou un folklore poussiéreux…


AGUSTÌN GALIANA

PREMIER ALBUM À PARAÎTRE LE 17 AOÛT



« Je dois admettre que la vie m’a fait une magnifique surprise ! »


Morgane Las Dit Peisson : Ton 1er album n’est pas encore sorti…

Agustìn Galiana : J’ai réellement hâte que le public puisse le découvrir et qu’une tournée débute même si, pour patienter, j’ai beaucoup de choses à faire entre les plateaux en radio, la promo ou encore la préparation des clips… Je n’avais pas du tout envisagé que sortir un album puisse représenter autant de travail ! (rires) Il y a les enregistrements en studio bien sûr mais aussi une somme incroyable de décisions à prendre constamment ! Photos, graphisme, choix des arrangements, réunions d’équipe, stratégies de communication, web… C’est passionnant même si je dois reconnaître que ça prend un temps que je n’avais pas mesuré. Par contre, quand on a de bons retours du public, ça fait encore plus plaisir !

Une passion, certes, mais avant tout un métier…

Exactement ! Les gens s’imaginent parfois à tort qu’un artiste est un être différent des autres, intouchable et imperturbable alors que c’est juste un homme ou une femme qui a fait de sa passion son métier et qui cherche à toucher les gens en leur procurant du plaisir… Un chanteur ou un comédien n’est rien de plus ni de moins qu’un boulanger qui prépare avec amour une bonne pâte à pain. Les paillettes et les sourires devant la caméra ne sont que la partie que les gens voient mais ce qui est véritablement passionnant, c’est tout le travail artisanal qui se passe en coulisses et l’investissement personnel que n’importe quel projet requiert.

Le clip de T’en va pas comme ça vient de paraître…

Oui et j’en suis très heureux car je le trouve à la fois magnifique et très proche de la personne que je suis intérieurement. Le réalisateur a su cerner, dans l’histoire qu’il raconte, ma personnalité et l’importance que j’attache à la famille et à l’amitié… Toute l’équipe a fait un travail formidable, autant pendant le mois de préparation que pendant les deux jours de tournage. La seule chose que je regrette un peu, c’est que le public ne puisse pas voir toutes ces personnes – électriciens, caméramans, accessoiristes… – qui ont fourni un boulot de dingue ! Si le résultat final est essentiel, le processus de création est quant à lui vital pour un artiste… Je trouve ça vraiment beau de voir l’union de tous ces différents talents qui oeuvrent ensemble pour aller dans le même sens…  

Travailler en France…

À part des artistes déjà reconnus en Espagne comme Julio Iglesias ou Victoria Abril, des comédiens ou chanteurs espagnols et débutants n’avaient jamais trop percé en France donc je n’étais vraiment pas certain de réussir à travailler quand je suis arrivé. Entre les séries, Danse avec les Stars et désormais l’album, je dois admettre que la vie m’a fait une magnifique surprise ! (rires) Je me sens très bien accueilli, ça fait chaud au coeur surtout qu’à mon arrivée, je ne parlais même pas la langue !

Alors pourquoi la France ?

Pour plusieurs raisons… Déjà, ça avait l’avantage d’être à côté de l’Espagne donc rentrer à la maison n’était pas trop compliqué et puis mon père était professeur de français…. Il ne m’a jamais parlé dans cette langue alors je crois que j’ai inconsciemment voulu me rapprocher de lui en l’apprenant… J’ai toujours fantasmé sur ce pays mais c’est sur place, il y a un peu moins de six ans que j’ai dit mes premiers mots. L’autre raison est qu’en Espagne, la crise économique a gelé pas mal de projets, en particulier dans le cinéma donc soit j’attendais indéfiniment qu’on m’appelle, soit je prenais les choses en main en partant…

Jouer et chanter…

Je vois ces deux activités comme un seul et unique métier qui s’exprime de deux manières différentes… D’un côté on est protégé par un rôle et de l’autre, on choisit de se mettre à nu bien que, dans le premier cas, on donne tout de même toujours de soi…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos Fifou


Interview parue dans les éditions n°394 #1, #2 et #3 du mois de l’été 2018 • 100 000 ex

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