COUPS DE COEUR

Benoît Solès en interview pour la création de la pièce « Killer Joe »

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« Je suis constamment dans le truc d’après » Benoît Solès

 


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Hyperactif, boulimique ou addict… Ce qui est certain, c’est que Benoît Solès est passionné par tout ce qui touche à l’art du jeu. Écriture, mise en scène, adaptation et interprétation, rien ne lui résiste à force de travail bien sûr, mais aussi – bien qu’il soit trop humble pour l’admettre – de talent ! Alors que sa Machine de Turing (dont il va définitivement confier le rôle à un autre acteur) se joue sans discontinuer depuis 8 ans tout en s’étudiant à l’école, et qu’il n’a cessé d’écrire depuis – La maison du Loup, Le secret des secrets -, qu’il vient de signer le livret d’un spectacle musical et qu’il se frotte à Devos à ces heures perdues, c’est en « simple » comédien qu’on le retrouvera sur les planches en cette rentrée. Sous les traits du personnage principal imaginé par Tracy Letts en 1993, il apparaîtra en flic tueur à gages dans la pièce – en création à Antibes – Killer Joe

 

 


 

 

Benoît Solès en interview pour la création de la pièce Killer Joe

interview / théâtre / tournée

 

 


 

 

 

Morgane Las Dit Peisson : Nouveau look, avec une petite moustache…

 

Benoît Solès : Je ne sais pas exactement ce qu’elle avait en tête mais une amie m’a dit que je ressemblais à un acteur porno allemand… (rires) Je tiens à rassurer ceux qui auraient la référence, c’est uniquement pour la pièce Killer Joe qu’on va créer à Anthéa en septembre ! Je réalise que c’est devenu une habitude d’y aller car depuis Turing, il y a eu La maison du loup et Le secret des secrets

 

Pour une fois, on va te retrouver dans une pièce que tu n’as pas écrite…

 

Killer Joe est en effet une pièce américaine de Tracy Letts, adaptée par Patrice Costa. Je vais jouer avec Olivier Sitruk – vieille connaissance et grand ami avec qui j’avais partagé la scène dans Rupture à domicile -, Pauline Lefèvre, Rod Paradot et une jeune comédienne qui s’appelle Carla Muys. J’y incarne un tueur à gages… C’est jouissif ! (rires)

 

 

En parallèle, tu es sur d’autres fronts…

 

Disons que c’est rythmé en ce moment ! (rires) Mais j’aime ça, ça maintient en forme et je reste conscient que c’est une chance quand ça se passe comme ça ! La machine de Turing repart – c’est complètement dingue – pour une 8ème année au Théâtre Michel à Paris dès le 25 septembre, avec un nouvel interprète qui va me remplacer. Il s’agit de Brice Hillairet que beaucoup de gens ont pu voir dans Hedwig, une magnifique comédie musicale.

Et l’autre grosse actualité, c’est Le fantôme de l’Opéra que j’ai adapté. C’est une production française qui n’est pas l’adaptation de la comédie musicale américaine ; un véritable spectacle musical où ça chante, ça danse et ça joue. La mise en scène est signée Julien Alluguette et on y retrouvera des artistes géniaux déjà passés par Les Misérables, Les Dix Commandements ou Mamma Mia ! Je n’ai fait que le livret, mais participer à ce genre de projet est une toute nouvelle aventure, donc c’est intéressant.

 

 

Et quand il te reste une soirée de libre, tu rejoins les comédiens d’Il a la côte Devos !

 

Voilà ! Pour être sûr de ne jamais m’ennuyer ! (rires) Je suis le joker sur cette production et je suis honoré de l’amitié et de la confiance que Daniel Benoin m’accorde. Je remplace de temps en temps ceux qui ne peuvent pas venir et eux-mêmes ne sont pas figés. Tout le monde participe en fonction de ses disponibilités et je trouve ça très joyeux parce qu’on ne sait jamais qui on va retrouver. À Mandelieu cet été, ça a été une joie de revoir Patrick Chesnais, Julie Ferrier ou Mathilda May…

 

Un spectacle hors norme et hors mode qui fait toujours le plein…

 

Le spectacle fait un vrai carton et je trouve ça extraordinaire d’entendre ces textes de Devos d’une part, et de voir l’impact qu’il a encore sur les gens d’autre part… Comme tous les vrais « grands », Devos est intemporel, même si ses textes datent de plusieurs années et même si la société a évolué. On s’aperçoit chaque soir que les gens adorent retrouver sa musique, son esprit et ses jeux de mots, qui ne sont pas simples à dire, surtout avec un rythme très soutenu. Il ne s’agit pas de l’imiter, mais j’ai l’impression qu’on ne peut pas prononcer ses mots sans suivre son tempo. C’est un exercice redoutable !

 

 

Toutes les générations se déplacent…

 

Ça m’a beaucoup surpris et impressionné parce que je pensais ne retrouver que la génération qui a connu et aimé Devos. Mais beaucoup de jeunes viennent le découvrir et c’est hyper touchant. C’est chouette…

En fait, tu te rends compte que dans l’humour, il est à mi-chemin entre ce qu’on appelle le sketch de situation et à personnage, comme Muriel Robin le fait, par exemple, et le stand up où l’on s’adresse directement au public. C’était hyper moderne comme forme car il était à la fois dans des situations – souvent ubuesques et kafkaïennes – et, en même temps, il interpellait les spectateurs.

C’est là qu’on se rend compte qu’on a rarement inventé quelque chose. Le stand up a une âme qui vient des États-Unis et on connaît maintenant bien ce style, souvent copié et parfois pas bien imité mais il y a dans la tradition française, notamment des sketches que faisaient Poiret ou Serrault, où ils jouaient des personnages tout en improvisant avec le public.

 

 

Les textes et les comédiens inspirent…

 

Ça inspire toujours de fréquenter des gens qui ont du talent, voire du génie. Ça peut faire un peu peur. On peut se sentir tout petit à côté mais il ne faut jamais oublier que ça nourrit… En ce moment, j’écris une nouvelle pièce et le fait de dire ces mots drôles de Devos sur ce rythme qui n’a rien à voir avec ce que j’essaie de faire, ça ne m’apporte que de bonnes choses… Ça m’évade, ça me confronte, ça me met en difficulté et ça m’apprend, en permanence…

 

 

Tu trouves encore le temps de dormir ?

 

Je dors très bien, mais je travaille beaucoup ! (rires) Je suis malheureusement célibataire pour tout te dire, alors j’ai beaucoup de temps pour moi et je le consacre à mon métier… Je suis un passionné, je ne sais pas si je suis doué ou talentueux – ce n’est pas à moi de le dire – mais ce qui est certain, c’est que je suis un travailleur. J’aime ça, j’aime y passer du temps, chercher, me tromper  – pas trop j’espère (rires) – et avancer…

Je suis constamment dans le truc d’après. Entre assister aux répétitions du nouvel acteur qui va reprendre Turing, faire les miennes pour Killer Joe et regarder comment se monte Le fantôme de l’Opéra, j’ai de quoi m’occuper mais non, ça ne m’a inconsciemment pas suffi alors j’écris la prochaine pièce… (rires) Sûrement parce que je ne considère pas ça comme un effort, mais juste un pur bonheur.

 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson aux Nuits de Robinson de Mandelieu pour Le Mensuel / Photo DR

 

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