COUPS DE COEUR

Keziah Jones va enflammer les scènes du Mas des Escaravatiers et du théâtre Lino Ventura

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« L’étendue de mes influences est tellement large… »  Keziah Jones

 


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Keziah Jones, père du blufunk (mélange de blues et de funk, mais aussi de rock et d’afro-beat) sera sur la scène du Mas des Escaravatiers le 04 juillet, (puis au théâtre Lino Ventura de Nice le 11 octobre 2025) pour y présenter Alive and Kicking, un album sorti en janvier, plus de 10 ans après le précédent.

Retour sur scène donc après une longue pause durant laquelle il a passé du temps au Nigéria, son pays, à construire une maison et un studio. Une interruption nécessaire pour prendre du recul et se concentrer sur les chansons qu’il voulait désormais proposer tout en observant l’évolution de l’industrie musicale, en particulier la montée en puissance de la musique nigériane.

Envoyé loin de son Lagos natal pour étudier en Angleterre à l’âge de 8 ans, Keziah Jones – tout juste majeur – donna ensuite de la voix (et de la guitare) dans les rues et métros de Londres et de Paris pour gagner diffuser se faire connaître. Et la recette fut visiblement la bonne, puisqu’il découvrit le succès international avec sa chanson Rhythm is love à seulement 24 ans.
Aujourd’hui, il renoue avec ses premières amours et inspirations et offre un album essentiellement composé de titres live.

 

 


 

Keziah Jones en interview pour sa venue au Mas des Escaravatiers

interview / concert

 

Une longue pause…

 

Keziah JonesJe n’ai jamais cessé de jouer de la musique, mais je ne la publiais pas, je souhaitais me concentrer sur ce que je voulais faire vraiment, après de nombreuses années de tournée. Et puis l’industrie de la musique a subi de multiples changements, alors j’avais besoin de faire une pause.

J’ai toujours laissé du temps entre deux albums, en général plus ou moins quatre ans, car j’aime prendre mon temps pour créer et trouver de nouvelles idées, mais cette fois c’était effectivement plus long ! (rires)

M’établir à Lagos était important, car je voulais être proche de ma famille après toutes ces années à voyager. J’en ai aussi profité pour construire ma maison et y ajouter un studio de musique. Je l’ai imaginée de sorte qu’elle soit confortable pour composer, pour travailler. Mon groupe de musiciens est à Lagos, donc c’est agréable de se voir là pour jouer ensemble.

 

Dans Alive and Kicking, ton nouvel album, tu as essentiellement voulu présenter des titres en live…

 

Alive and Kicking est une sélection des chansons des précédents albums, que nous avions joués sur scène au fil des années et que les gens aiment beaucoup. Se produire en live offre une liberté. C’est l’essence même et l’aboutissement d’un titre. Voilà pourquoi j’ai principalement voulu inclure des titres live (enregistrés à Lagos). D’ailleurs, à l’origine l’album se nommait « Live and Kicking » pour évoquer le fait que les chansons étaient justement live. Mais puisque cela faisait longtemps que je ne n’étais plus monté sur scène et que je m’étais éloigné du public, mon manager a ajouté un « a » pour faire le mot « alive » (vivant) !

On a également enregistré de nouveaux titres, tels que Melissa, dont le clip a été fait près de Montpellier, et Rainy Saturday et aussi des reprises. Below The Funk (Pass The J) est une chanson de Ricky James et The Bed’s Too Big Without You une reprise de The Police.

Alive and Kicking me permet de conclure ce que j’ai fait auparavant. Je me dis que cette ère est achevée et que je peux désormais me concentrer sur ce sur de nouvelles choses !

 

De nombreuses influences…

 

Enfant, j’ai écouté beaucoup de musique nigériane, mais aussi afro-américaine. Et quand je suis arrivé au Royaume-Uni, l’album The Police, Regatta De Blanc était à la radio non-stop.

La musique britannique était l’une des influences majeures de cette époque en fait !

C’était ce mélange de genres post-punk avec Blondie, The Police… et cette chanson « The Bed’s Too Big Without You » m’a, depuis le départ, énormément plu. D’une part, car j’adore les paroles, mais aussi grâce à la ligne de basse qui est incroyable. J’ai toujours voulu faire ma propre version de ce titre. J’avais une version acoustique depuis des lustres, mais, cette fois, je souhaitais l’enregistrer d’une autre façon.

Mes deux précédents albums étant orientés vers le Nigéria et ce qui se passait en Afrique de l’Ouest musicalement, j’ai désiré là vraiment me concentrer sur mon inspiration de toujours : le musicien nigérian Fela Kuti. Au cours de ces 10 années, il est devenu encore plus important pour moi.

Les gens ne connaissent pas forcément l’étendue de mes influences qui est tellement large, ainsi cet album était aussi l’opportunité de le montrer !

 

 

Dans la nouvelle génération, qui aimes-tu écouter ?

 

J’aime essentiellement ceux qui jouent d’un instrument ! (rires) On les trouve principalement dans le monde du rock ou du blues.

Malheureusement la plupart des musiques que l’on nous propose dorénavant sont faites par des studios ou des ordinateurs – et certaines choses sont bien sûr géniales – mais, en règle générale, je reste sur ce qui me passionne vraiment, qui est le Jazz.

Il y a un jeune américain que j’apprécie beaucoup, Chief Adjuah, qui joue un excellent jazz, il y a aussi MonoNeon, un bassiste qui fait plutôt du Modern Jazz.

J’écoute – entre autres – ces gars, car ils font de la très bonne musique, contemporaine et instrumentale… à la différence de beaucoup d’autres choses que l’on nous sert !

 

 

La guitare, ton instrument de prédilection ?

 

Absolument !

Mais je joue aussi de la basse, de la batterie, des percussions, du piano, un peu de clarinette !

Dans les écoles où je suis allé, on faisait du piano, mais chez moi, mes parents n’étaient pas vraiment intéressés par la musique, donc avoir cet instrument à la maison aurait été inconcevable.

Alors, la guitare a été un élément libérateur pour moi. Je me souviens être en train de me balader dans la rue et voir dans une vitrine une guitare pour 20 pounds et me dire, « eh, pourquoi tu ne l’achèterais pas ?»… C’est un instrument que tu peux emmener partout, qui est léger. Dès que j’ai commencé à en jouer, j’ai eu l’impression de comprendre différemment la musique, ça m’a aidé à composer, ça m’a vraiment libéré !

 

 

Un rituel pour composer ?

 

Comme j’ai toujours une guitare avec moi, je compose beaucoup grâce à elle. Mais j’ai également un carnet sur lequel je note tout, pour façonner les textes et j’assemble les deux. Les chansons viennent clairement de différentes manières. Parfois elles naissent d’un coup, mélodie et paroles ensemble. D’autres fois, tu dois travailler beaucoup sur la musique, puis longuement sur les textes avant de les réunir, mais vraiment, le top c’est quand tout se cale parfaitement au même moment ! (rires)

Et quand l’album est se le point de se finir, je dois être satisfait, je dois pouvoir écouter avec du recul en tant que musicien et compositeur et apprécier. Si c’est le cas, alors j’estime que c’est bon, que l’album est terminé !

 

 

Le plaisir de faire une tournée et de retrouver le public français est intact ?

 

Je suis un artiste qui aime la scène, j’adore être en tournée ! Je trouve qu’un album te donne juste une partie des choses, que tu dois faire les chansons live pour en livrer l’entièreté. Les tournées permettent cela. J’ai débuté ma carrière en jouant live et c’est de cette façon que je veux continuer à proposer ma musique. C’est ainsi que tu perçois le mieux la puissance du Blufunk. J’aime toutes les facettes du live, car chaque concert est différent, tu ne verras jamais deux fois la même prestation.

J’ai commencé à jouer dans la rue, et mon job à ce moment-là était de te convaincre de t’arrêter pour m’écouter et me donner une pièce ! J’ai conservé cet état d’esprit sur scène. Je veux te persuader que tu dois rester ! C’est un aspect, un challenge qui me passionne vraiment.

Et puis j’ai une relation ancrée depuis longtemps avec le public français. Celle-ci remonte au temps où je faisais de la musique dans les rues de Paris et où tout s’est enclenché pour moi.

Je me suis produit dans beaucoup d’endroits partout en France, avec des jauges différentes, allant de grands festivals à des petits clubs . Mais le plus excitant est vraiment les festivals et les concerts en extérieur. J’adore ça ! Alors, je me réjouis de venir au Mas des Escaravatiers que je ne connais pas encore, et à Nice cet automne !

© Propos recueillis par Delphine Goby O’Brien pour Le Mensuel

 

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