COUPS DE COEUR

« L’âge fragile » de Donatella Di Pietrantonio, fresque familiale et fait divers

By  | 

L’âge fragile de Donatella Di Pietrantonio

roman / thriller / littérature italienne

 


Votre évènement n'apparaît pas dans l'agenda de notre appli ?

Soumettez-le nous GRATUITEMENT ici !


 

L’âge fragile de Donatella Di Pietrantonio : Quand la vie vacille

 

Lucia, kiné qui n’a jamais quitté son petit village des Abruzzes, vit entre un père autoritaire qui veut lui transmettre un bout de terre en altitude, au lieu-dit Dente del Lupo – sans valeur marchande mais à l’histoire chargée – et sa fille, Amanda, partie en « capitale lombarde » pour ses études. Alors que cette dernière revient s’installer au village après avoir subi une agression, elle reste enfermée dans sa chambre. Son mutisme et sa détresse ravivent en Lucia un passé douloureux qu’elle croyait enfoui… 

 

Donatella Di Pietrantonio

 

Trente ans plus tôt, alors qu’elle n’avait pas accompagné son amie d’enfance – Doralice – comme d’habitude au camping où elles passaient leurs étés – préférant aller sur la côte -, un drame s’est produit. Inspiré d’une histoire vraie, le récit de la romancière (qui a remporté les prix Strega et Strega Giovani, l’équivalent de nos prix Goncourt) nous plonge dans une nuit effroyable où deux jeunes filles vont être tuées par balle en montagne après que l’une des deux a été violée, et où l’amie de la narratrice a été blessée. Le coupable, un berger de 21 ans, sera condamné et le petit camping déserté… Jusqu’à ce qu’un promoteur, de nos jours, veuille le racheter pour y installer un complexe touristique.

 

 

Si leur adolescence est morte cette même nuit, la culpabilité est quant à elle toujours vive pour Lucia qui ne se pardonne pas plus de ne pas avoir été présente à l’époque, qu’elle ne l’a été aux côtés de sa fille, qu’elle n’a pas rejoint à Milan.

Avec une grande finesse, Donatella Di Pietrantonio livre un roman (le 3ème traduit en français), comme une fresque familiale, tout en tensions. Une histoire de mémoire, de terre, de transmission et de ces vies qu’on ne peut certes pas réparer, mais qu’on peut essayer de reconstruire.

 

© Textes Jean-Louis Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo DR

 

↵ Retour vers la rubrique « lecture »

 

You must be logged in to post a comment Login