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INTERVIEW

Xavier Deluc en interview

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Si c’est par le cinéma qu’il a entamé sa relation avec le public, c’est par la télé qu’un lien indéfectible s’est tissé entre eux… En devenant Martin Bernier il y a 13 ans pour la série Section de recherches, Xavier Deluc ne s’attendait pas à imposer ce personnage parmi ceux les plus regardés du PAF et pourtant, sa brigade méditerranéenne réunit en moyenne chaque jeudi 5 millions de téléspectateurs ! Un épisode nécessitant environ dix jours de tournage, il va sans dire que l’emploi du temps du comédien ne lui laisse que très peu de créneaux disponibles pour se consacrer à d’autres projets, pourtant, douze ans après son premier long-métrage en tant que réalisateur, l’artiste est bien décidé à préparer le second…

 

 


« C’est plus qu’un rôle pour un comédien, c’est une tranche de vie… »


MORGANE LAS DIT PEISSON : De plus en plus de tournages se font dans le Midi…

Xavier Deluc : Il y a Section de Recherches bien sûr mais c’est vrai qu’on remarque que plusieurs séries, téléfilms et longs-métrages se tournent dans la région PACA. Même les films asiatiques commencent à investir le terrain ! (rires) En termes de logistique c’est en général plus pratique pour les équipes car il pleut un peu moins qu’ailleurs et puis ça permet de bénéficier d’une belle luminosité et de splendides décors naturels comme la Méditerranée, les villages perchés ou encore l’Estérel…

Section de Recherches en est déjà à sa 13ème saison…

C’est toujours impressionnant de se rendre compte de cette longévité… Quand on a débuté, sincèrement, on ne pensait pas vraiment à ça, on espérait faire une saison ou deux même si secrêtement on rêvait que ça dure au moins trois ou quatre ans ! (rires) Mais les téléspectateurs ont été si nombreux, la chaîne si enthousiaste et la production si désireuse de continuer qu’on en est arrivé à tourner la 13ème saison… (rires) On travaille vraiment dans des conditions idéales et l’ambiance dans l’équipe est tellement bonne qu’on aurait envie que ça ne s’arrête jamais ! Donc on en profite au maximum jusqu’à la fin parce qu’il arrivera bien un moment où le capitaine Martin Bernier devra prendre sa retraite…

un personnage récurrent de série a une relation particulière avec le public…

C’est vrai qu’on entretient avec les téléspectateurs un rapport assez particulier quand on incarne un personnage récurrent. On joue dans leur salon alors même si on ne fait pas partie de la famille, on occupe, j’ai l’impression, une place singulière… On le voit dans la rue, les gens sont toujours bienveillants et ça fait chaud au coeur ! Parfois, c’est amusant car certains nous mettent même en garde contre d’autres personnages ou nous préconisent de faire attention à notre santé comme si le capitaine Bernier et le lieutenant Auriol existaient réellement ! (rires)

Un personnage de série exige un travail différent de la part de l’acteur car il évolue sur des années…

Effectivement, un personnage comme celui de Bernier, c’est plus qu’un rôle pour un comédien, c’est une tranche de vie. On vieillit avec lui, on l’enrichit de nos expériences personnelles mais ça ne le rend pas prévisible ou ennuyeux pour autant puisqu’il ne dépend pas que de celui qui l’incarne mais aussi des auteurs qui lui inventent toutes sortes d’histoires ! C’est une performance pour un acteur car au fur et à mesure des années, le personnage mûrit, vieillit, change de grade, déménage, divorce, tombe amoureux… Et à chaque fois, il faut essayer de se projeter dans cette nouvelle situation tout en préservant son identité de départ et en respectant ce que le public en attend… C’est un travail très différent de celui que demande un film ponctuel.

Les séries policières ont le vent en poupe…

Je ne saurais pas trop expliquer en détail pourquoi on est tous autant attirés par les polars mais je crois qu’une des raisons qui nous anime c’est le suspens, la curiosité… On a tous, devant une enquête, envie de trouver la solution de l’enigme avant le personnage !  (rires)

En tournant dans des polars, vous êtes confrontés aux pires scénarios…

Il y a parfois des sujets qui sont bouleversants, surtout quand ça touche les enfants et même si on sait pertinemment qu’on est en train de tourner un épisode, ça peut nous retourner les tripes… On ne peut pas complètement oublier que nos fictions ne font que s’inspirer de la réalité… 

Les comédiens sont les visages de la série mais il y a dans l’ombre des dizaines de personnes qui s’affairent…

C’est très juste ! On est toute une équipe réunie dans un seul but : faire un film. Chacun vient avec son talent, ses envies et ses compétences et ça va du réalisateur au maquilleur en passant par l’électricien, le photographe, le perchiste, les figurants ou le cuisinier du catering ! Quand on voit un épisode à la télé, on ne peut pas – et il ne faut d’ailleurs pas – s’imaginer les dizaines de détails auxquels chaque maillon de la chaîne aura dû être attentif pour que chaque scène devienne crédible à l’écran. Je suis peut-être un peu fleur bleue mais je crois que voir autant de gens différents unir leurs savoir-faire dans un but commun est l’aspect de ce métier qui m’impressionne et m’émeut le plus…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pendant un tournage à Saint Raphaël Photo JLParis / Auteurs Associés / TF1

Facebook de Xavier DelucFacebook de Section de RecherchesReplay • interview de Franck Sémonin


Interview parue dans les éditions n°402 #1, #2, #3 et #4 du mois d’avril 2019

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