INTERVIEW

Tristan Lopin en interview

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Attiré depuis l’enfance par le monde de l’art, c’est en réalisateur que Tristan Lopin se rêvait avant de finalement bifurquer vers le métier de costumier pour le cinéma. Contrairement à beaucoup donc, bien que le goût de raconter des histoires ait toujours été présent chez lui, ce n’est pas sous les feux de la rampe qu’il s’imaginait un jour pouvoir communiquer avec le public jusqu’au jour où une simple rencontre suffise à lui faire prendre conscience de son potentiel d’humoriste et de comédien. Désormais pleinement à l’aise sur les planches pour s’adresser directement aux spectateurs tout en leur interprétant des personnages, l’énergique humoriste à l’esprit bouillonnant leur propose de découvrir d’autres facettes de lui régulièrement sur Youtube dans des vidéos qui traitent sans tabou de l’actualité la plus abjecte comme la dépénalisation des violences domestiques en Russie…

À Cannes le 17 avril 2017

 


« Presque tout a déjà été traité, ce qui change, c’est juste l’angle d’attaque et la manière d’en parler… »


 

 

Morgane Las Dit Peisson : Vous jouez jusqu’au 1er avril sur Paris au rythme de trois soirs par semaine…

Tristan Lopin : Oui et c’est hyper agréable car ça permet au spectacle de vivre au sens premier du terme. Jouer plusieurs fois par semaine offre la possibilité de retoucher, d’ajouter, de tester et d’ajuster pour tenter d’améliorer encore et toujours le spectacle. 

Et entre deux il y a des dates en région comme à Toulon et à Cannes…

J’adore sincèrement jouer mon spectacle en dehors de Paris ! Déjà parce qu’il faut reconnaître que le public parisien – ce n’est pas une légende – est un peu difficile… (rires) Il a énormément de choix tous les soirs alors, même si ce n’est pas calculé, il nous le fait un peu sentir… Ça ajoute une certaine pression que l’on ne retrouve pas ailleurs. Quand un artiste se déplace, il se sent plus « attendu » car le public est impatient et surtout heureux de le voir ! En province, un spectacle est un véritable rendez-vous tandis qu’à Paris, c’est souvent une simple sortie.

Le spectacle Dépendance affective est une évolution de Tristan Lopin pense comme une nana ?

C’est tout à fait ça, Dépendance affective est une évolution de la première version Tristan Lopin pense comme une nana. La trame est restée grosso modo la même mais depuis sa création il y a deux ans, pas mal de choses ont changé dans les sketches et je trouvais que ce nouveau titre correspondait beaucoup plus à mes propos sur scène. C’est plus compliqué qu’il n’y paraît de choisir un titre de spectacle car, avec l’affiche, c’est le tout premier contact que l’on a avec des gens qui – on l’espère – deviendront des spectacteurs… Alors c’est important de ne pas se tromper ! (rires)

C’est votre premier one man show…

Avant de me lancer sur scène tout seul, j’étais costumier pour le cinéma donc je ne me destinais pas du tout à ça ! (rires) Pour mon plaisir, j’écrivais pour un blog un peu dans l’esprit de Sex and the city et  c’est Bérengère Krief qui, après l’avoir lu, m’a mis en tête de monter sur scène alors que jusque là, ça ne m’avait jamais effleuré l’esprit ! Je me suis alors mis à écrire des textes dans l’optique de peut-être un jour oser les interpréter, j’ai pris des cours du soir à l’école de one-man-show de Paris et un an plus tard, j’ai rencontré Yoann Chabaud qui m’a proposé de me mettre en scène… Tout est venu assez naturellement finalement…

Quelle est l’histoire que raconte Dépendance affective ?

C’est inspiré de « faits réels » exacerbés… (rires) L’histoire débute avec une rupture amoureuse et ses conséquences sur la vie de tous les jours. Ça raconte la première fois que l’on se fait larguer et comment le monde s’écroule autour de nous qui croyions que ce premier amour serait indubitablement le dernier. On a tous ou presque vécu ça et pourtant on n’en parle que très rarement tant ça nous a fait – hommes, femmes, homos ou hétéros – souffrir. Car si on souffre d’avoir été quitté, on souffre également d’avoir vu nos espoirs et nos idéaux s’effondrer.

On est tous nés avec le modèle des amours idéaux des contes de fées…

C’est exactement ce que je dis à un moment du spectacle, j’ai grandi dans l’univers des princesses de Disney alors s’apercevoir qu’un premier amour ne dure pas toujours et qu’un prince n’est pas toujours charmant, ça met une grosse claque ! (rires)

Régulièrement, on peut voir des vidéos qui n’ont rien à voir avec le spectacle sur votre chaîne Youtube…

Le seul vrai point commun entre les vidéos et le one man, c’est peut-être que je parle très vite et que du coup, c’est assez rythmé ! (rires) Mais sinon, j’essaye vraiment de dissocier les deux car l’actualité que je traite sur Youtube ne pourrait pas s’intégrer dans le déroulé de l’histoire que je raconte sur scène. Et en même temps, je n’avais pas envie de me priver de certains sujets ou d’attendre un prochain spectacle pour les aborder alors l’immédiateté d’Internet, pour ça, est extraordinaire !

Votre imagination est assez débordante…

C’est peut-être à l’origine une certaine nature mais c’est surtout dû à la pratique de l’écriture car plus on écrit et plus les idées jaillissent… C’est une véritable gymnastique ! (rires) Ce que j’aime, c’est prendre un thème ou une idée et dérouler le fil au maximum pour voir où ça va m’amener car il ne faut pas se voiler la face, presque tout a déjà été traité, ce qui change, c’est juste l’angle d’attaque et la manière d’en parler.

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson 

Interview n°1003

 

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