COUPS DE COEUR

Suzane en interview pour son nouveau titre « Clit is good » et son concert au Festival Crossover !

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« Composer et écrire, c’est un réel engagement ! » Suzane

 

Après avoir marqué les esprits dès la sortie de son premier album Toï Toï, Suzane a poursuivi son chemin créatif avec 5 titres inédits présents sur sa réédition mais aussi avec un tout nouveau morceau – Clit is good – qui ouvre la voie d’un prochain opus qui verra le jour, quant à lui, à la rentrée ! En attendant, la jolie rousse s’offre un tour de France qui passera par Carros le 10 juin et qui s’achèvera par Nice le 11 septembre prochain. Toujours aussi franche, sans tabou, passionnée et concernée, Suzane, artiste libre et complète, s’écoute, se savoure et s’analyse sans jamais aucune lassitude…

 

 


 

🎟️  Suzane en concert avec « Toï Toï 2 » et « Clit is good »

  • 10 juin 2022 / Forum Jacques Prévert / Amphithéâtre Barbary / Carros / 20:00 / 25.00€
  • 11 septembre 2022 / Festival Crossover / Théâtre de Verdure / Nice / 18:00 / 39.50€

 

 


 

« Voir dans la salle des visages familiers et se sentir soutenue par le public sudiste, ça n’a pas de prix ! » Suzane

 

Morgane Las Dit Peisson : Tu seras en concert à Carros le 10 juin et tu achèveras ta tournée à Nice le 11 septembre prochain…

Suzane : Ce n’est pas mon Avignon natal mais ça reste le Sud donc ce sont des dates de tournée que j’affectionne particulièrement ! D’ailleurs, je suis tellement attachée à cette région que je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire un petit clin d’œil dans le titre La vie dolce ! (rires) Quand je viens en tournée dans le coin, c’est comme si je rentrais jouer chez moi, c’est hyper agréable ! En général, en plus, ma famille et mes amis ne sont jamais très loin quand je passe par là donc je sais à chaque fois d’avance que je vais vivre des moments magiques ! Voir dans la salle des visages familiers et se sentir soutenue par le public sudiste, ça n’a pas de prix !

Bien sûr, il n’y a pas une date de tournée qui n’est pas importante mais celles-ci ont un petit goût particulier. Il y a un supplément d’âme que je ne peux pas contrôler alors il est hors de question que je me rate ! (rires) Mais j’essaye, rassure-toi, de donner le meilleur de moi-même à chaque fois quand même ! (rires)

 

 

« Ce que je vis est un cadeau du ciel ! » Suzane

 

Dans La vie dolce tu dis que « les jours de tempête » tu as « l’azur dans la tête ». Depuis 2019, tu ne cesses d’enchaîner les périodes en studio, en tournée et en promo. Le succès est magnifique mais peut parfois paraître un peu « empoisonné » quand il t’éloigne autant des tiens ?

C’est évident… Il y a toujours le bon côté des choses et puis « l’autre » ! (rires) Il faut savoir l’accepter mais c’est vrai qu’il y a, malgré le bonheur que c’est de vivre ce que je vis, des moments un peu plus durs à supporter. Quand je sais qu’arrivent des anniversaires ou des fêtes de famille auxquels je ne peux pas assister, ça me fend le cœur parce que dans l’absolu, il n’y a rien de plus important que mon père, ma mère et mes frères et sœurs… Malheureusement ça se produit tout le temps parce que la passion de la scène, le fait de faire ce que j’aime et le privilège d’avoir un public qui répond présent font que malgré tout l’amour et tous les regrets du monde, je ne peux pas manquer ces rendez-vous. Ce que je vis est un cadeau du ciel qui mérite ces concessions ! Quand on rêve de connaître la vie d’artiste, on ne pense pas aux sacrifices qu’elle implique…

En tournée en ce moment justement avec un tout nouveau spectacle…

Oui, je suis repartie avec joie sur la route avec Toï Toï 2 (la réédition du 1er album) mais aussi avec le titre Clit is good qui annonce la sortie du prochain. J’ai eu envie de prolonger la vie de Toï Toï qui est malheureusement « né » en plein Covid ! À peine sorti, toutes les Fnac fermaient… Donc pour un 1er opus, ce n’était pas l’idéal ! (rires) En revanche, les confinements ont permis aux gens de le découvrir tranquillement donc tout n’a pas été perdu ! (rires)

C’est incroyable pour moi aujourd’hui de me dire que cet album est devenu disque d’or malgré le contexte compliqué donc je ne peux que remercier toutes ces personnes qui ont pris la décision de l’acheter, le temps de l’écouter et, parfois, de me faire des retours. Ça m’a donné beaucoup de force pour écrire la suite que je prépare depuis un an et demi ! C’est un 2ème bébé que j’ai hâte (et un peu peur…) de dévoiler !

 

 

« Mes chansons sont mes angoisses, mes excitations et mes insomnies… » Suzane

 

Après un 1er succès, ça a été compliqué de se reconcentrer sur la création sans se laisser influencer par les attentes du public ?

J’ai la sensation que ça a été assez fluide et naturel. J’essaye de continuer à travailler comme je le faisais avant que le public n’écoute mes morceaux, sans trop de pression… Je suis consciente de faire désormais partie d’une industrie et de ne pas pouvoir m’endormir sur mes lauriers mais plutôt que d’être un frein dans la création, j’ai l’impression que ça m’a apporté beaucoup de rigueur. Composer et écrire, c’est un réel engagement, on se donne entièrement à ça ! Quand je suis dans cette phase de création, c’est matin, midi et soir, ça m’obsède ! Mes chansons sont mes angoisses, mes excitations et mes insomnies… Elles sont « moi » à l’instant où je les écris alors je me suis écoutée moi-même sans trop me préoccuper de ce que l’on pouvait attendre de moi parce qu’en réalité, je ne sais pas vraiment faire autrement.

J’ai essayé d’utiliser ma voix dans toutes ses nuances, de creuser et d’explorer les mélodies, de m’ouvrir à l’harmonie mais surtout d’écouter les airs que j’avais dans la tête pour les en ressortir le plus spontanément possible, comme je l’avais fait la première fois. 

Avec le prochain album, j’ai pris un gros tournant alors peut-être que le public qui me suit déjà sera étonné mais le but d’un artiste n’est pas de lui resservir constamment la même recette parce qu’elle marché une fois ! On ne joue pas nos vies donc c’est important d’accepter de se mettre un peu en « danger ». J’espère bien sûr que tous les gens qui ont aimé Toï Toï continueront à me suivre et que d’autres prendront le train en marche mais la musique n’est pas une science exacte, c’est ça qui rend l’expérience aussi exaltante !

 

 

« J’ai écouté la femme que je suis devenue… » Suzane

 

Clit is good, un nouveau morceau et un clip qui dévoile une nouvelle coiffure, une nouvelle esthétique, un nu artistique… Un nouvel album, quand on est passionnée d’art, c’est aussi l’occasion d’étudier une nouvelle imagerie ?

Oui, c’est vraiment un plaisir pour moi ! Sur le 1er album, je m’étais éclatée à étudier tout ça, à aller jusqu’au bout de mes envies et ça a été la même chose sur celui-ci. J’ai écouté la femme que je suis devenue, j’ai enlevé cette frange pour dévoiler un peu plus mon visage et j’ai changé de look parce que je n’avais pas non plus envie de m’emprisonner dans une image et un personnage. Je voulais montrer que « Suzane » n’était pas qu’une combi et un carré même si cette imagerie m’a permis de marquer les esprits. Changer c’est accepter d’aller vers soi mais c’est aussi se surprendre soi-même comme j’ai pu le faire avec ce nu pailleté pour le clip Clit is good. Ça a été effectivement un grand moment sur le plateau de tournage ! (rires) Bizarrement, ça a été – stressant bien sûr – mais libérateur

 

 

Autant physiquement que dans les mots choisis dans ce titre, on est dans une réelle mise à nu…

Complètement ! Je ne m’en suis pas rendue compte tout de suite mais c’est vraiment ma relation avec le public qui m’a permis de me libérer à ce point-là ! Ma vie a beaucoup changé, ma psychologie aussi, j’évolue tous les jours et ça je le dois au « succès » – c’est un grand mot ! (rires) – qui m’a donné confiance en moi et en mes choixCe que je suis aujourd’hui, je le dois en grande partie au public et je sens que grâce à son soutien et à sa bienveillance, je vais me dévoiler petit à petit de plus en plus…

 

 

« Ça ne m’empêchera pas de continuer à écrire ce que je pense… » Suzane

 

Les 5 morceaux inédits de Toï Toï (Le monde d’après, Zéro défaut, L’appart vide, Pendant 24 h et La vie dolce) sont dans la continuité des premiers en abordant le goût du pouvoir, la possession, le paraître ou encore l’état de la société dans un soi-disant « monde d’après » plus comateux que joyeux… Clit is good parle d’un sujet intime – celui de la masturbation féminine – qui finalement, comme les précédentes thématiques abordées, est universel…

Je suis heureuse de savoir que les mots sont entendus, compris et écoutés car ils sont essentiels pour moi… Clit is good parle en effet à son tour de quelque chose de sociétal. D’ailleurs, ça dépasse les mots puisque ça entraîne à se questionner sur l’incohérence du monde dans lequel on vit ! Cette vidéo a été censurée sur YouTube au bout de 4 jours alors que l’on sait que les jeunes peuvent tomber sans problème sur de la pornographie parfois même sans la rechercher…

Je trouve ça dommage, absurde et choquant – quand on sait que la représentation de la femme est parfois très dégradée – d’avoir fait un clip qui parle du plaisir féminin et d’une zone de notre corps qui a été longtemps niée pour qu’on finisse par me brimer et me limiter… C’est comme ça mais c’est significatif de l’absurdité et de l’hypocrisie de notre société. Je crois que Mylène Farmer et Madonna avaient elles aussi été censurées alors j’ai décidé de prendre ça comme un compliment ! (rires) Dans tous les cas, ça ne m’empêchera pas de continuer à écrire ce que je pense…

 

« J’ai réussi à être plus intime, plus personnelle… » Suzane

 

Un prochain album donc qui sortira si tout va bien en septembre…

J’ai hâte sincèrement ! Je ne vais pas tout spoiler mais il évoquera ce chemin vers soi-même… J’ai l’impression, sur cet album, que j’ai réussi à être plus intime, plus personnelle. J’ai pas mal écrit à la 1ère personne – chose que j’avais beaucoup de mal à faire avant – et j’ai ouvert une fenêtre sur mon monde intérieur en plus de ma vision habituelle du monde qui m’entoure… Ça parle de gens que j’ai rencontrés et qui m’ont nourrie, de la condition animale, de la femme, de la quête de liberté, d’évasion, de la difficulté de trouver sa place quand on est jeune à l’heure actuelle dans un monde qui fait peur… Je ne m’en rends pas compte en écrivant mais je m’aperçois après coup qu’il y a finalement toujours au centre de mes morceaux le besoin de liberté et l’espoir. Ce que j’écris peut parfois sembler assez noir mais si je trouve encore la force d’en parler, c’est que je suis optimiste ! (rires)

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos par Claire Nicol

 

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