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SOPHIA ARAM – Interview
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Sophia ARAM
en interview
« J’ai l’impression qu’il y a
quelque chose de rituel
dans Performance d’Acteur ! »
quelque chose de rituel
dans Performance d’Acteur ! »
Sophia ARAM
Performance d’Acteur à Cannes
Performance d’Acteur à Cannes
Morgane L
: Performance d’Acteur…Sophia ARAM : Je ne sais pas si c’est un tremplin, en tous cas, ce qui est sûr, c’est que c’est un vrai rendez-vous et je pense qu’on en manque, parce que quand on est seul en scène, on est un peu seul tout court ! (rires)
Ici, on peut rencontrer les gens, les programmateurs, d’autres comédiens, des auteurs…
J’ai l’impression qu’il y a quelque chose de rituel maintenant dans Performance d’Acteur.
L’idée du spectacle « Crise de foi » ?
On est parti sur ce spectacle à cause de notre histoire personnelle à mon mari et à moi.
On est issus tous les deux de deux cultures différentes qui nous interdisaient de nous aimer et la rencontre de nos deux univers était assez rigolote, la comparaison de nos rites (même si tous les deux, nous ne sommes pas croyants) etc.
Culturellement, c’était assez enrichissant et puis quand on a eu un enfant, il y a eu ça à gérer.
On est parti sur ce spectacle à cause de notre histoire personnelle à mon mari et à moi.
On est issus tous les deux de deux cultures différentes qui nous interdisaient de nous aimer et la rencontre de nos deux univers était assez rigolote, la comparaison de nos rites (même si tous les deux, nous ne sommes pas croyants) etc.
Culturellement, c’était assez enrichissant et puis quand on a eu un enfant, il y a eu ça à gérer.
L’enfant, déclic pour l’écriture ?
En fait, quand on est un jeune couple, on ne se pose pas beaucoup de questions par rapport aux faits religieux, surtout quand on est athée mais les familles ont tendance à mettre leur grain de sel quand il y a un enfant…
Circoncision, baptême… On a tout envoyé valser mais du coup, c’était quand même un bon sujet.
Et puis il y a un truc, c’est que nous, nous n’avons pas choisi d’être croyants, on nous a imposé des religions quand on est nés, du coup, on s’est dit que nous aussi on avait le droit de choisir les religions… comme sujet de spectacle.
En fait, quand on est un jeune couple, on ne se pose pas beaucoup de questions par rapport aux faits religieux, surtout quand on est athée mais les familles ont tendance à mettre leur grain de sel quand il y a un enfant…
Circoncision, baptême… On a tout envoyé valser mais du coup, c’était quand même un bon sujet.
Et puis il y a un truc, c’est que nous, nous n’avons pas choisi d’être croyants, on nous a imposé des religions quand on est nés, du coup, on s’est dit que nous aussi on avait le droit de choisir les religions… comme sujet de spectacle.
Projet à deux ?
Avec mon mari, on a tout fait ensemble.
On a fait nos recherches dans notre coin, on remettait tout en commun après, et ensuite dans le jeu, on a imaginé les séquences. On l’a créé à Lyon pendant deux semaines dans un tout petit théâtre.
Ce spectacle a été long à écrire car justement il fallait veiller à être assez équitable avec les trois religions et puis il a fallu se documenter parce qu’il ne fallait pas dire de conneries !
Peut-être que j’en dis… mais on a fait gaffe !
Stress supplémentaire à cause du sujet ?Très sincèrement non..
J’aurais dû filmer les coulisses du spectacle car ce sont les gens autour de moi qui ont eu peur.
Comment aborder un sujet sensible qui ne devrait d’ailleurs pas l’être ?
Justement parce que je ne me pose pas cette question là.
Je me sens libre d’y aller, j’y vais mais surtout, je me pose la question de ne pas blesser. Je respecte les gens qui ont une foi sincère et ceux là, en sortant du spectacle, n’ont pas de problème.
Je n’attaque personne, je titille, je bouscule mais je ne blesse pas.
Justement parce que je ne me pose pas cette question là.
Je me sens libre d’y aller, j’y vais mais surtout, je me pose la question de ne pas blesser. Je respecte les gens qui ont une foi sincère et ceux là, en sortant du spectacle, n’ont pas de problème.
Je n’attaque personne, je titille, je bouscule mais je ne blesse pas.
Féministe ?Oui avant tout, c’est un spectacle féministe.
On parle beaucoup de la place de la femme dans la société (il était temps…), mais globalement… dans la religion… en lisant les textes, j’étais choquée.
On est des utérus sur pattes et on est là pour reproduire l’espèce.
J’ai même du mal à comprendre qu’on puisse choisir d’être religieuse ou pratiquante en sachant ça.
Pleinement athée ?
Ah oui ! Oui… enfin avec ces espèces de réminiscences de mes peurs irrationnelles d’enfants.
Quand on écrivait le spectacle et que mon ordinateur plantait… Et la foudre qui tombe sur Cannes justement aujourd’hui, le jour où je joue mon spectacle…
Ce n’est pas rationnel mais il y a un vieux fond… (rires)
On m’a tellement fait peur avec ce Dieu « punisseur ». Par contre comparé à Allah, pour moi Jésus était un peu funky, il pardonnait… je le trouvais baba cool !
Ah oui ! Oui… enfin avec ces espèces de réminiscences de mes peurs irrationnelles d’enfants.
Quand on écrivait le spectacle et que mon ordinateur plantait… Et la foudre qui tombe sur Cannes justement aujourd’hui, le jour où je joue mon spectacle…
Ce n’est pas rationnel mais il y a un vieux fond… (rires)
On m’a tellement fait peur avec ce Dieu « punisseur ». Par contre comparé à Allah, pour moi Jésus était un peu funky, il pardonnait… je le trouvais baba cool !
Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
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