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Revolver le groupe en interview pour Le Mensuel – album Let Go

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Revolver

en interview  vidéo

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REVOLVER
 
 


Ambroise Willaume, Christophe Musset & Jérémie Arcache  


Interview réalisée au Mas des Escaravatiers, Édition 2012

 

« Ce nouvel album raconte notre évolution un peu intime… Qui on était et qui ont est devenu au fil du temps sur la route »

Il est désormais très rare, à notre époque où tout s’accélère, où l’on est constamment dans l’immédiateté, que nous prenions encore le temps de prendre notre temps. Mais c’est pourtant, malgré son jeune âge et sa récente expérience, ce que le trio Revolver a su faire en nous livrant un second album
« Let Go », qui, certes, s’est fait un peu attendre mais qui, dès la première écoute nous délivre la preuve que le dicton
« lentement mais sûrement »
n’est pas sans fondements. Un nouvel album équilibré, abouti mais surtout très surprenant…
Moins acoustique, plus pop que le précédent mais toujours aussi mélodieux.  

 

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interview_revolver_le-mas_01Morgane L : Comment allez-vous depuis le Midem 2011 ?
Christophe Musset : Oui ça va bien mais c’était il y a longtemps… (rires)  

Ambroise Willaume :
Je vais te rafraîchir la mémoire. (rires) En fait, on était en pleine tournée à ce moment là, on a continué à tourner encore quelques mois, on est allé aux Etats-Unis plusieurs fois et on a enregistré notre deuxième album qui est sorti il y a quelques mois déjà.  

Ce deuxième album « Let Go » est arrivé un peu plus tard que prévu non ?
Ambroise : Oui, quand on commence à enregistrer on se dit toujours qu’on va le sortir à une date précise mais ça prend finalement toujours beaucoup plus de temps.
Christophe : On avait prévu de l’enregistrer un peu plus tôt, mais on a eu l’occasion de faire une tournée d’un mois aux Etats-Unis qui a un peu tout décalé, puis, quand on a mixé l’album on y est retourné un mois. Mais ça ne nous a pas ennuyé. Il y a toujours un moment où tu ne maîtrises pas absolument et précisément la date de la sortie.  

Comment se sont passés les voyages aux Etats-Unis ?
Ambroise : Ça s’est bien passé ! Nous sommes revenus vivants, ce qui n’était pas gagné… (rires) mais avec quelques rides en plus ! C’était des tournées intensives, la dernière comportait même vingt-six concerts en vingt-huit jours dans vingt-six villes différentes ! Le tout sur de grandes distances et des conditions plus « roots » mais en même temps c’était une aventure assez incroyable.  

C’est grâce à ces expériences que ce second disque se révèle être différent ?
Ambroise : On trouve effectivement qu’il est vraiment différent du premier… Mais plus qu’une volonté de faire les choses différemment, c’est venu tout naturellement. On a tellement évolué en deux ans sur les routes que ça n’aurait eu aucun sens de refaire le même disque que le premier. On a trop changé. Quand on fait un album, on y met beaucoup de nous-mêmes dedans, de nos expériences et de nos émotions aussi…  

Christophe :
Mais finalement, même les morceaux du premier album, à la fin de la tournée, ne ressemblaient plus du tout à ce qu’on avait enregistré à l’origine. C’est normal qu’un morceau évolue tout le temps. On serait totalement incapable de les rejouer maintenant comme on les avait écrit à l’époque, et tant mieux ! (rires)  

En somme, vous qui avez démarré jeunes, vous avez grandi et mûri grâce à ce 1er album et à sa tournée ?

Ambroise : Oui, on a grandi et on a aussi découvert beaucoup de musiques sur la route, dans les concerts, on en a écouté un paquet dans le vanDu coup, on s’est retrouvé confronté à d’autres influences et à d’autres envies aussi. Et puis, quand le premier album est sorti on n’avait quasiment jamais joué sur scène. Ça nous a vraiment marqué de faire des concerts tous les soirs alors qu’avant on n’en faisait jamais, ça nous a fait changer notre façon de jouer de la musique.
Le style musical a forcément changé lui aussi ?
Ambroise : Oui c’est peut-être un peu moins acoustique sur l’album, mais ça reste très pop, ce sont des chansons définitivement pop…  

Christophe :
Avec beaucoup d’harmonies vocales…  

Ces harmonies vocales restent votre marque de fabrique pour vous différencier des autres groupes français ?
Ambroise : C’est difficile à dire… On fait la musique qu’on ressent mais c’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de groupes en France qui chantent en harmonie vocale, c’est un peu un truc qu’on fait depuis toujours, assez naturellement, juste parce qu’on aime ça.  

Christophe :
Aux Etats-Unis par contre, il y avait une autre compétition car il y a d’autres groupes qui chantent à trois ou à quatre voix et quand on passait après eux… Pour le coup, il y avait un peu d’esprit de « compèt », il fallait faire mieux qu’eux ! (rires)
Et en France il y a Gush qui chante vraiment bien en harmonie…  

Ambroise :
Mais c’est vrai qu’aux Etats-Unis il y en a énormément dans ces sonorités là… Crosby, Stills and Nash, les Beach Boys…  

Comment avez-vous découvert cette capacité à chanter en harmonie ? Ce n’est pas courant…
Christophe : Je crois que c’est quand on a commencé à chanter à trois qu’on s’est rendu compte qu’on avait peut-être une couleur, quelque chose en plus qui nous différenciait des autres groupes. Mais c’est juste nos voix qui nous ont fait comprendre ça. On n’a pas tellement recherché une sonorité, c’est un peu venu naturellement.  

Qu’est ce qui a changé dans l’élaboration de cet album ?
Ambroise : Déjà pour l’écriture… Il a été écrit sur la route car on était en permanence en tournée, on n’avait pas tellement le temps de se poser et puis on voulait absolument mettre sur un disque tout ce qu’on avait découvert, nos nouvelles chansons, les nouvelles idées et nos nouvelles couleurs musicales. Par contre, pour la production, on a voulu le faire avec Julien Delfaud qui avait déjà bossé sur notre premier album, pas tellement pour la continuité mais parce que ça ressemblait plus à une « re-rencontre » en fait. De son côté, Julien avait vachement évolué en s’occupant de disques d’autres artistes et on s’est retrouvés chacun de notre côté un peu différents de la 1ère fois. Cela a produit une nouvelle collaboration.  

Christophe :
C’est le même groupe qui joue et le même producteur mais les deux disques sonnent très différemment, c’est assez génial. L’album c’est aussi une sorte de carnet de voyage, pas dans le sens « une ville pour une chanson », mais quand tu reviens au milieu des parents, des amis c’est assez difficile de raconter ce qu’il s’est passé sur la route. L’album est un peu une réponse qu’on pourrait leur donner pour qu’ils ressentent l’atmosphère de ce qu’on a vécu, réponse que sinon, on n’aurait jamais su leur donner.  

Le fait de proposer un style différent ne vous a pas angoissé lors de la sortie de ce nouvel album ?

Jérémie Arcache :
Non, on n’avait pas vraiment peur puisqu’on était vraiment fier de ce qu’on avait fait. C’est exactement ce qu’on voulait faire et qui nous ressemblait vraiment. Du coup, on avait envie de se représenter aux gens et de leur dire que la musique qu’on fait, maintenant, ça ressemble à ça. On avait envie que les gens comprennent ce qu’on fait maintenant. On avait l’impression quelque part que c’était eux qui nous avaient changés avec la tournée, grâce à ce contact avec eux, le public. Cet album, c’est un peu le retour de ce qu’ils nous avaient donné dans les concerts. C’était assez excitant car on ne savait pas trop comment ça allait réagir. 

Christophe :
Il y a un petit documentaire sur la première semaine de la sortie de l’album où l’on nous voit faire de la promo tout le temps, on n’arrête pas pendant la première semaine. On est tout fou, on commence à sept heures du matin avec les émissions de radio et on termine avec des petits concerts le soir. On nous voit hyper fébriles mais en réalité on avait hâte de proposer et d’offrir toutes ces chansons.  

Qu’est-ce qui vous a le plus plu, le plus marqué pendant cette tournée ? Voyager, rencontrer les gens ?
Ambroise : Les deux ! Les rencontres pendant les voyages…  

Christophe :
Oui, ce sont les rencontres avec des personnes mais aussi avec les villes. Il y a des villes qui te marquent vachement au même titre qu’une rencontre avec une personne. Quand on s’est arrêté à la Nouvelle-Orléans, par exemple, on a été tous les trois très frappés par l’atmosphère qu’il y a là-bas et on ne jouait même pas ce jour-là ! Ce sont des trucs comme ça qui te donnent de nouvelles idées.  

Ambroise :
C’est vrai. Los Angeles quand on y est allé on y est resté deux semaines et on n’arrêtait pas d’écrire des chansons avec de la musique californienne. Après, on est allé à New-York, pendant deux semaines également, et là, on a commencé à écrire des chansons totalement différentes. Je pense que les lieux influencent énormément les idées.  

Les titres de ce deuxième album « Let Go » racontent cette évolution personnelle ?
Christophe : Ça raconte un peu tout ça. Ça raconte notre évolution un peu intime… Qui on était et qui ont est devenu au fil du temps sur la route. Ces titres, on les a écrit avec Ambroise et vu que l’on a vécu ensemble pendant plus de trois ans pratiquement « non-stop », quand l’un de nous écrit un truc, on parle en réalité d’une seule et même voix.  

Sur scène, comment prendront vie ces nouveaux titres ?
Ambroise : Sur scène, il y a Maxime notre batteur qui nous suit depuis deux ans et demi et qui avait enregistré aussi sur le premier album. On a un bassiste maintenant, Mike Clinton, c’est un peu la grosse nouveauté parce qu’on n’avait jamais joué avec une basse avant ce deuxième album. Du coup, Jérémie reste au violoncelle mais s’est mis aux claviers aussi. Il y a pas mal de petites nouveautés comme une palette sonore plus étendue je pense, avec plus de couleurs, plus de chansons rythmées. Et puis on essaye de remettre le slow à la mode, c’est une mission qu’on s’est donné ! (rires) On fait danser le slow aux gens au milieu des concerts parce que c’est le meilleur type de musique qui existe.  

Et s’ils ne dansent pas ?
Ambroise : On va le jouera jusqu’à ce que ça prenne ! (rires)  

On retrouvera tout de même quelques titres du 1er album ?
 
Ambroise : Oui quelques chansons du premier mais qui seront certainement méconnaissables. On a vraiment voulu réinventer ces chansons-là. Mais on le faisait déjà à la fin de la première tournée et les gens qui venaient nous voir en concert ne reconnaissaient pas les chansons de l’album…Ou tout juste un peu la mélodie, mais ce sont quand même des versions assez différentes !

Propos recueillis et photos par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Montage vidéo par Aurélien Didelot

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