INTERVIEW

Paul Dewandre en interview pour Le Mensuel en 2014 Les hommes viennent de Mars les femmes de Vénus 2 l’aventure continue

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Paul Dewandre

en interview 

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PAUL DEWANDRE
 
 
  
 

 

« Ma conviction est que la paix dans le monde

commence par la paix dans les ménages»

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Après avoir prêché la bonne parole dans son premier spectacle, Paul Dewandre, bien conscient que tous les couples
n’ont malheureusement pas encore trouvé la solution à leurs problèmes, n’a pu résister à l’envie de repartir en croisade
pour tenter de les aider. Car à une époque où l’on se lasse continuellement de tout, où l’on jette constamment
et où l’avenir est plus qu’incertain, le couple et la famille ne seraient-ils pas les meilleurs refuges ?

 

   

paul-dewandre-interview-mensuel-2014-hommes-mars-femmes-venus-CMorgane L : Tu reviens avec la suite de « Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus »…

Paul Dewandre : Eh oui ! Je suis de retour avec le numéro 2 qui ressemble plus à un prolongement qu’à une suite puisqu’il était finalement difficile de tout dire sur le couple en seulement une heure et demie… Il y a trop à dire sur le sujet ! (rires)

Comment as-tu appréhendé la création de ce second volet après le succès colossal du premier ?

Les deux sont tout aussi importants mais c’est vrai que j’ai ressenti une plus grande responsabilité en mettant sur pied le deuxième car pour le premier, les gens venaient découvrir quelque chose… S’ils aimaient, tant mieux et s’ils n’aimaient pas, tant pis… Je me sentais moins impliqué. Là, je m’aperçois que si les gens viennent en si grand nombre voir ce spectacle, c’est qu’ils ont bien aimé le premier et leur attente n’est donc plus tout à fait la même. Alors j’ai éprouvé une peur bien plus grande à l’idée de décevoir le public sur le numéro 2. Mais ce qui est chouette maintenant, c’est que ça fait quelques mois que je le joue et que les retours sont vraiment très positifs… Je suis vraiment ravi !

Tu es resté un petit moment sur Paris, la présence du public t’a rassuré ?

Oui car ces dates parisiennes ce sont vraiment très bien passées ! Lors des premières dates de la tournée, j’ai eu un petit temps d’adaptation pour être certain d’être en phase avec ce que le public attendait de moi. Il fallait que ça reste un spectacle nouveau tout en trouvant le juste équilibre avec la répétition de certaines choses indispensables provenant du précédent afin que les gens comprennent bien le sujet. Il ne faut pas oublier qu’il y a des gens qui ont vu le spectacle il y a longtemps et que d’autres ne l’ont peut-être jamais vu du tout… Il fallait que eux aussi puissent suivre. Mais même si le cadre est plus ou moins le même, on aborde bien évidemment de nouveaux thèmes dans ce spectacle ci, comme la gestion des conflits, la manière de demander les choses, la maîtrise du stress…

L’idée de donner naissance à cette nouvelle aventure te trottait dans la tête depuis longtemps ?

Oui en réalité, l’idée m’est venue pendant que je tournais avec le premier. Très vite, après chaque représentation, les gens venaient me poser des questions, étaient curieux, abordaient avec moi des sujets que je n’avais pas eu le temps de développer sur scène donc le numéro 2 était tout naturellement en gestation depuis longtemps. C’est la peur qui m’a fait hésiter un peu… Je ne savais pas s’il fallait s’arrêter un peu ou continuer sur la lancée du premier mais j’ai fini par me dire qu’il fallait affronter mes craintes tout de suite en me lançant immédiatement dans ce numéro 2. Maintenant, je ne regrette rien ! C’est chouette, ça marche vraiment bien ! (rires)

Donc désormais, tu as pris goût à la scène ?

Oui j’ai pris goût à la scène mais j’ai surtout pris goût au fait que les gens se retrouvent dans les situations que je décris. J’aime savoir qu’ils ressortent heureux, j’aime voir leurs petits coups de coudes pendant le spectacle, j’aime qu’ils viennent en discuter avec moi par la suite, c’est vraiment ça qui me touche le plus. Le plus difficile cette fois-ci n’a pas été d’affronter la scène mais véritablement le fait de trouver le bon équilibre dont je parlais. Je ne voulais pas que ce soit une redite du premier même si le public aime bien retrouver des références à ce qui l’a fait rire. C’est pour ça que je ne suis plus un prof sur scène mais que j’arrive en jardinier. Le couple est comme un jardin, il doit s’entretenir très régulièrement. J’apporte un nouvel univers, il y a aussi de la vidéo, des choses tout à fait nouvelles mais l’esprit reste le même. Je suis sur scène pour partager des informations, décrire des situations du quotidien avec humour dans lesquelles les gens peuvent se reconnaître et qu’ils puissent décoder quelques petites incompréhensions du quotidien.

Avec toutes ces expériences, tu te sens aujourd’hui plus comédien, humoriste ou psychothérapeute ?

Je ne sais pas comment je me sens dans tout ça. Un peu tout à mon avis ! (rires) J’aime bien aussi cette idée de ne pas être dans une case. Je crois que je suis un comédien maintenant car j’ai beaucoup progressé dans ma manière de jouer j’ai l’impression que ça devient bien. J’ai joué 1400 fois le premier spectacle mais en tant que comédien, je n’ai pas beaucoup d’autres expériences. Je ne me verrais d’ailleurs pas jouer quelque chose d’autre pour l’instant. Ce qui me plait dans la scène, c’est de partager ces informations sur le couple, avant tout.

Les thèmes de « Les Hommes viennent de Mars, les Femmes de Vénus 2 : l’Aventure continue » proviennent également du livre ?

Oui comme dans le premier spectacle, ce sont des thèmes qui sont issus du livre mais que j’adapte d’une manière assez naturelle et très personnelle. Il y a vraiment de nouveaux éléments dont certains ne sont pas tirés du livre de John Gray. Je parle beaucoup cette fois-ci de la gestion des conflits en l’illustrant d’une histoire personnelle qui est un peu touchante. Le but n’est pas de me raconter mais juste d’explique comment faire à travers ma propre histoire. Dans ce deuxième volet, il y a des choses vraiment plus personnelles.

Du coup, la mise en scène est elle aussi toute nouvelle ?

Oui on est vraiment plongé dans un nouvel univers. Je suis dans un très joli jardin, en tablier de jardinier. D’ailleurs, à Nantes, la semaine dernière, quelqu’un m’a dit qu’ipaul-dewandre-interview-mensuel-2014-hommes-mars-femmes-venus-Dl avait eu un peu peur de venir voir ce spectacle de peur que ce ne soit qu’une répétition du précédent, mais il l’a trouvé complètement différent et avait l’air sincèrement ravi. J’espère que le pari est réussi, mais je le pense bien ! (rires)

Tu as choisi le jardin aussi pour nous démontrer que c’est à chacun d’entre nous de se fabriquer son jardin d’Eden ?

C’est exactement ça ! C’est pratiquement la phrase de la fin, bravo Morgane ! (rires) Tu ne l’as pas encore vu mais tu as compris ! Ce que j’espère, c’est que tout ce que j’explique dans ce spectacle emmènera le public au 7ème ciel et que le jardin de chaque couple deviendra son propre jardin d’Eden.

Des spectateurs sont venus te dire ce que ton spectacle avait pu changer dans leurs vies ?

Oui ça arrive souvent ! L’un d’entre eux m’a dit que grâce à moi, il avait divorcé ! (rires) Ça peut paraître malheureux mais c’était à première vue la meilleure solution. Ça lui a permis de se rendre compte qu’il n’y avait plus d’amour, donc tant mieux de s’en rendre compte plutôt que de rester comme ça. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui m’ont dit que ça les avait aidé dans leur vie de couple. C’est ce qui me motive à continuer, à faire ce numéro 2 parce que je sais qu’il y a encore plein de choses à partager et qui peuvent être utiles. Tous ces retours du public nous ont beaucoup aidés. Même des psys m’ont dit se servir du DVD du spectacle pour discuter avec leurs patients, d’autres l’utilisent dans les préparations aux mariages, d’autres encore se font des soirées DVD entre amis pour papoter ensemble après ! C’est touchant de savoir que ce spectacle a eu une vie après la scène.

Jamais de morale ni de jugement… Concernant les femmes c’est normal puisqu’elles sont parfaites… (rires)

Les femmes sont parfaites, ça on le sait, maintenant on a la preuve bien sûr ! (rires) J’essaie de ne pas être dans le jugement, il n’y a pas de bien ou de mal, ce sont vraiment deux manières différentes de fonctionner, chacun fait de son mieux. Quand il y a des incompréhensions, elles peuvent amener des frustrations, mais lorsque l’on comprend les choses, tout devient plus facile. Mon idée du spectacle est d’amener des clés de compréhension et des axes de réflexion pour que les gens puissent parler de sujets qu’ils n’avaient pas l’habitude d’aborder auparavant, mais toujours dans la bonne humeur ce sont des choses importantes mais rarement graves. Le spectacle offre une légèreté aux propos, pousse à la compréhension et surtout à avoir plus d’indulgence envers l’autre. Maintenant qu’on sait que les femmes sont plus intelligentes, on l’admet et c’est tout ! On arrête de combattre ça, il suffit juste de le savoir ! (rires) Les hommes continuent toujours à laisser traîner leurs chaussettes même après avoir vu le spectacle, je ne fais pas de miracles non plus ! (rires) Les femmes doivent aussi accepter est que les hommes ne sont pas capables de faire deux choses à la fois ! C’est pour ça qu’un homme parle ou pense, mais ne peut pas faire ces deux choses là simultanément. Quand les femmes attendent une réponse et se trouvent confrontées à un blanc, elles ne doivent pas croire que les maris s’en moquent mais juste qu’ils réfléchissent. Alors qu’une femme, elle qui sait tout faire en même temps, doit parler pour penser. C’est d’ailleurs pour ça que pour beaucoup d’hommes, les femmes pensent beaucoup ! (rires)

D’autres thèmes te passionnent en dehors du couple ?

Oui, les enfants, l’éducation, cette société dans laquelle on vit, l’intégration de l’humain dans l’économie… C’est peut-être moins drôle mais j’avais écrit un bouquin là-dessus il y a quelques années en amenant, là aussi, une piste de réflexion. Mais le couple reste le plus universel des thèmes.

Le couple est un peu un échantillon de notre société ?

paul-dewandre-interview-mensuel-2014-hommes-mars-femmes-venus-EMa conviction est que la paix dans le monde commence par la paix dans les ménages et si les gens pouvaient déjà mieux s’entendre entre eux, chez eux, on ferait un grand pas vers une paix plus universelle. Je sais que cette réflexion fait un peu « Miss France » ou « Miss Univers » mais je crois profondément que le couple aujourd’hui reste encore un havre d’espérance de paix. C’est un endroit où l’on peut se ressourcer, où l’on peut se sentir en sécurité. Ce qui me rend triste est de savoir que beaucoup de gens ont peur de rentrer chez eux le soir parce qu’ils savent qu’ils vont se faire engueuler… Quand on commence à avoir peur d’être avec l’autre, c’est l’inverse même de l’amour… Et le pire, c’est que ça arrive souvent parce qu’on n’a pas toujours les clés pour se comprendre. C’est pour cela que je reviens sur la gestion de conflits dans ce spectacle. Le conflit est malheureusement inévitable dans un couple du fait qu’on est différent. Beaucoup de gens essaient de ne pas en avoir mais c’est tout à fait impossible. C’est là que les non-dits restent présents et qu’ils s’accumulent jusqu’à devenir encombrants.

Et puisque le mariage est pour tous aujourd’hui, les disputes le sont aussi donc ce spectacle s’adresse également aux couples homosexuels ?

Tout à fait car dans les couples homos, les situations sont les mêmes, avec les mêmes enjeux et les mêmes sources de conflits. On est tous dans les mêmes galères donc il n’y a pas de solutions différentes pour eux. Il faut le mariage et le divorce pour tous et c’est déjà parti ! Ils ont déjà commencé à divorcer aussi ! (rires) Ils ont cru qu’en restant sur la même planète, ils éviteraient les conflits mais nous sommes tous logés à la même enseigne en amour…

Dans notre société où tout va assez mal et où rien n’est stable, as-tu l’impression que les gens recherchent désormais à retrouver une sérénité dans leurs couples, qu’ils recherchent des solutions pour « durer » en venant te voir sur scène ?

Les gens qui viennent ne sont pas tous le reflet exact de la société et s’ils s’intéressent à mon spectacle, c’est peut-être qu’ils se posent déjà des questions sur leurs couples. Je me rends compte qu’il y a des jeunes qui ont vécu la séparation de leurs parents, qui ont vu de plus près que la vie de couple n’était pas si facile et j’ai l’impression qu’ils sont beaucoup plus « adultes » à ce sujet. Certaines personnes de « l’ancienne » génération se disent que le couple est facile car ils ont toujours vu leurs parents ensemble même si ce n’était qu’une façade. Mais aujourd’hui beaucoup de jeunes sont beaucoup plus attentifs à ces problèmes. J’en parle au début du spectacle et ça a été ma raison de le faire. Mes parents se sont séparés à ma naissance et jusqu’à l’âge de treize ans, j’ai cru que mes parents étaient encore ensemble. Le discours officiel était que papa travaillait trop loin et ne pouvait pas rentrer à la maison ! J’ai vécu dans cet environnement où l’on ne disait pas les choses et quand j’ai entendu John Gray la première fois, ça m’a touché dans ma relation de couple même si on s’entendait bien avec mon épouse. Mais ça m’a touché dans mon vécu et c’est ce qui m’a motivé à partager toutes ces informations. Si ça peut aider des parents à être plus vrais dans leur communication, ça devrait aider les enfants aussi. Je crois qu’aujourd’hui, beaucoup sont plus attentifs et se rendent compte que le couple est un travail… C’est pour ça que je suis dans un jardin d’ailleurs, le couple doit s’entretenir tous les jours. C’est comme les roses, si on ne les arrose pas, c’est fini…



Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Interview parue dans l’édition n°346 de mars 2014

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