COUPS DE COEUR

Mélanie Page en interview pour la pièce de théâtre « Black Comedy »

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« Je n’ai pas du tout peur de « m’abîmer »» Mélanie Page

 

Visage désormais bien connu des férus de théâtre, Mélanie Page ne cesse d’enchaîner les projets divers et variés ! Alors qu’on devrait la retrouver cet été dans la comédie Brexit sentimental, elle est actuellement en pleine tournée avec un bestseller de la scène anglo-saxonne : Black Comedy. Accompagnée sur scène d’entre autres l’inénarrable Virginie Lemoine et l’exaltant Guillaume Sentou, la comédienne se montre sous un jour nouveau. Dans un rôle plus comique que ceux dans lesquels on a eu l’occasion de la voir jusqu’à présent, Mélanie Page – bien qu’évidemment toujours aussi ravissante – n’hésite pas à « écorner » son image de belle blonde pour dévoiler une part de folie et de ridicule qui sied à merveille à un personnage condamné à évoluer « pour de faux » dans le noir presque tout au long de la pièce…

 

 


 

 

Mélanie Page pour la pièce « Black Comedy »

interview / théâtre / comédie

 

 

 

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Morgane Las Dit Peisson : « Black Comedy », presque une création en France…

Mélanie Page : J’adore créer des rôles et m’octroyer la liberté de ne partir de rien d’autre que du texte. J’aime construire, au fur et à mesure des répétitions, ce que je pense être le personnage, sans jamais aller voir ce qui s’est fait avant. Black Comedy, bien que ce soit un véritable classique en Angleterre, est une pièce qui n’avait pas été jouée en France depuis les années 60 donc j’ai pu me lancer en étant vierge de tout ! On devient presque, au théâtre, le deuxième auteur du personnage car on le nourrit, au fil des représentations, de notre vision… On y apporte des nuances et c’est ça, être acteur. Ce n’est pas réciter un texte, c’est faire vivre un personnage. C’est flagrant quand des comédiens changent dans une distribution. Guillaume Sentou, d’ailleurs, ne joue pas du tout son personnage comme le jouait Arthur Jugnot et c’est très réconfortant, ça veut dire qu’on n’est pas des pantins !

 

 

Vous variez les registres…

C’est ce qui est extraordinaire avec ce métier ! Du romantique, du féroce ou une farce loufoque et déjantée comme Black Comedy Je crois que j’aime tout jouer tant que c’est bien écrit ! Le 1er critère pour me lancer dans une pièce, c’est sa lecture. Si je ne peux pas décrocher, c’est qu’il y a un truc alors avec cette pièce de Peter Shaffer, j’étais servie ! (rires) Elle est folle, rythmée, pointilleuse et difficile à jouer les premiers temps, mais c’est une pure merveille de comédie !

 

 

Un rôle comique qui permet de rappeler qu’une belle femme peut aussi être drôle…

C’est ce qui m’a plu aussi, pouvoir être ridicule, mal habillée, forcer le trait ! Avec Black Comedy, j’ai les cheveux dans tous les sens, je finis débraillée avec le maquillage qui coule et j’adore ça ! (rires) Je n’ai pas du tout peur de « m’abîmer » et c’est aussi ce que j’admire chez Virginie Lemoine qui partage la scène avec moi ! Elle finit dans un de ces états… (rires) C’est un exemple pour moi et c’est enrichissant de bosser avec elle qui a un oeil aussi averti tant comme comédienne que metteure en scène. 

 

 

Jouer faussement dans le noir…

Ça n’a pas été évident au début car en effet, on fait semblant de ne rien voir tandis qu’on sait que le public voit tout ! Il ne faut pas regarder instinctivement la personne qui nous parle et c’est ça le plus compliqué : apprendre à abandonner nos réflexes. Guillaume Sentou est une machine de guerre sur scène mais quand il nous a rejoints, on s’est rappelé en le voyant apprendre le rôle, à quel point ça avait été dur de casser cette logique d’échange.

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos droits réservés / Article paru dans Le Mensuel n°440 de mars 2023

 

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