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Mathias Malzieu et Dionysos en interview pour Le Mensuel – 2012

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Dionysos

en interview 

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DIONYSOS
 
 
 


Interview réalisée à la Salle du Canton de Monaco en 2012

 

« Le groupe doit avoir suffisamment confiance en lui pour ne pas se sentir obligé d’être bêtement d’accord…
C’est ça la force, ça s’appelle travailler ensemble
»

(Vidéo en cours d’intégration)

C’est une histoire rare que celle du groupe Dionysos… 20 ans de complicité, de créativité et d’amitié qui ont su devenir également 20 ans de relation avec un public fidèle et de plus en plus large. 20 ans de narrations, de surprises et d’originalité qui ont fait de Mathias Malzieu et de ses cinq acolytes, un ensemble d’artistes unis et passionnés, un groupe sur qui le temps glisse sans jamais l’écorcher. Refusant la routine et la contemplation de leur propre travail, Dionysos se remet en danger constamment, crée, s’amuse et se surpasse jusqu’à conduire ses univers littéraires et musicaux au septième art…

 

interview-dionysos-2013Morgane L : Comment arrivez-vous à vous entendre toujours aussi bien après tant d’années ?
Mathias Malzieu : On n’est déjà pas tous d’accord avec nous-mêmes (rires) alors justement, c’est dans ces moments là que la force d’un groupe est importante. Pour moi, le groupe doit avoir suffisamment confiance en lui pour ne pas se sentir obligé d’être bêtement d’accord… C’est ça la force, ça s’appelle travailler ensemble. Si tu discutes et que tu arrives à aboutir à quelque chose grâce aux compétences des six et que tout le monde arrive ensuite à se l’approprier, c’est là que ce résultat prendra le plus de force.

Et la phase créative ?
J’arrive avec des chansons, des textes et des structures qui ne sont pas complètement définies mais qui contiennent une idée, une intention. Ensuite, on fait de vrais arrangements ensemble et elles deviennent de vraies chansons de groupe. Mais avant que je leur propose quoi que ce soit, il faut que je sois suffisamment excité de la jouer et prêt à l’assumer. Il faut qu’il y ait déjà de l’élan, de l’envie pour que ce soit marrant à faire. Même quand une chanson est mélancolique, elle doit être marrante à faire.

Comment est né votre univers ?
En se surprenant et on adore ça ! On a goûté à cette sensation assez tôt, de pouvoir se surprendre en faisant des chansons et en les arrangeant ensuite pour la scène, puis sur scène, puis avec en les faisant évoluer avec le public. Babet joue un peu de violon, on a commencé à faire des choses en fabriquant des duos, Guy s’est mis à la contrebasse, Rico s’est mis à siffler dans le groupe jusqu’à quasiment en faire un instrument à part entière, Stéphan s’est mis à la scie
musicale, Mike s’est mis aux platines, moi au ukulélé ! On débute souvent dans plein de choses, du coup on se surprend et il y a la fraîcheur et de la découverte. C’est un état d’esprit qui nous permet de continuer à évoluer et qui a enrichi nos créations. Il y a aussi des projets parallèles à Dionysos comme les disques de Babet ou de Stéphan, les morceaux de Guy ou les livres que j’écris. Tout ça existe à côté et nourrit l’univers du groupe au sens large. Tout est toujours en mouvement finalement. C’est pour ça que ça fait « univers ».

Le tronc commun à toutes ces créations c’est l’envie de raconter des histoires ?
Avant tout, oui. Mais même la musique pure peut raconter une histoire. Il y a le côté narratif avec un début et une fin mais pour moi la façon de choisir son intro, la façon de s’habiller, la façon de choisir nos arrangements sur scène, c’est déjà raconter une histoire. On aime qu’on nous en raconte, alors on aime en raconter ! Et puis ce sont des poupées russes, il y a l’histoire du groupe, nos histoires d’amitié, l’histoire sociale, l’histoire artistique, dans chaque album, dans chaque chanson, de chaque tournée. Tout ça s’imbrique et fabrique notre univers.

Le dernier album « Bird ‘n’ Roll »…
C’est l’idée de se décoller d’un quotidien et d’un réel avec qui manquent de fantaisie mais je ne me suis jamais « intellectualisé » plus que ça… Je ne cherche pas de concept. J’ai juste ressenti un truc qui a du poids, qui t’accroche par terre et même sur scène j’aimerais qu’on puisse voler, ce serait génial ! (rires) Symboliquement c’est cette sensation là qui nous intéresse. L’oiseau a quelque chose de plus que nous et sûrement des tas de trucs en moins. Il n’a pas l’humanité, l’usage de la parole, la mémoire mais il peut voler… En ça, il est beaucoup plus libre que nous.

Un film, fruit de cet univers, devrait voir le jour ?
Oui, il sortira en février 2014. Ce sera un long métrage en 3D produit par Luc Besson sur « La Mécanique du Coeur ». Notre album précédent, issu de mon roman, en sera la bande originale. Mike va faire le son du film, Babet la voix d’un personnage. On fera des « ciné-concerts » où le film sera diffusé comme un film muet et où l’on jouera devant l’écran la bande originale. C’est une idée de Rico et ce sera le prochain projet de scène du groupe. Ça nous permettra de faire encore les choses différemment, d’avoir peur et de se surprendre. Ça va être quelque chose !


Propos recueillis et photos par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel

Montage vidéo par Aurélien Didelot
Interview parue dans Le Mensuel n°333 – Janvier 2013

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