COUPS DE COEUR

Marie-Claude Pietragalla se livre à Cannes dans « La femme qui danse »

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« La femme qui danse » par Marie-Claude Pietragalla

spectacle / danse

  • 04 mars 2023 / 20:30 / Cannes / Palais des Festivals

 

 

« La femme qui danse » : Faire fi du temps qui passe

À l’heure où la question de l’âge du départ à la retraite fait grand bruit dans notre pays, certains la prennent à 42 ansLes danseurs de l’Opéra de Paris par exemple. Comme tout artiste, même s’ils rêvent certainement de pouvoir continuer à exercer leur passion jusqu’à leur dernier souffle, il arrive un moment où l’état du corps prime sur le désir, aussi puissant soit-il. Car bien que contrainte depuis l’enfance à des régimes et des entraînements stricts et quotidiens, l’enveloppe charnelle – d’ailleurs souvent mise à rude épreuve – de ces gracieux sportifs subit les épreuves du temps comme celle de tout un chacun. Et alors que les compagnies, par nécessité, renouvellent régulièrement leurs castings et nous offrent sur scène une jeunesse éclatante capable des plus impressionnantes prouesses physiques, il existe des exceptions… Ou plus exactement une exception. Ancienne étoile de l’Opéra de Paris, Marie-Claude Pietragalla semble échapper aux affres du temps. Ravageur chez beaucoup d’entre nous, elle a su en faire un atout et une force. Toujours sur scène à 60 ans, la danseuse est plus radieuse et épanouie que jamais ! Enchaînant les projets artistiques avec Julien Derouault qui partage autant sa vie que ses envies au sein de la compagnie Le Théâtre du corps Pietragalla-Derouault, Marie-Claude Pietragalla s’offre une tournée solitaire pour fêter dignement ses 40 ans de carrière.

 

 

Tout de noir vêtue, avec une simplicité et un dépouillement total, la lumineuse icône arpente la scène dans un spectacle contemporain et épuré dans lequel elle danse. On aurait envie de rajouter « point ». Parce que c’est de ça et uniquement de ça dont il s’agit. La femme qui danse, c’est elle, c’est son histoire à elle. Sur du Tchaikovski, du Bizet ou du Massenet, elle danse et cette fois-ci, pour la première, elle se raconte. On l’entend, en voix-off, nous livrer ses pensées, ses souvenirs, ses fêlures, ses anecdotes, les duretés de ce métier, ses beautés aussi et ses amitiés avec l’intimité folle d’une autobiographie susurrée, d’un autoportrait chorégraphié…

© Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo Pascal Elliott / Article paru dans Le Mensuel n°439 de février 2023

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