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INTERVIEW

Les 3 Mousquetaires en interview • Golan Yosef & Christophe Héraut

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Puisque dans le roman de Dumas comme dans toutes les adaptations qui en ont été faites, D’Artagnan et Les 3 Mousquetaires ne sont évidemment pas les quatre seuls personnages présents, il aurait été dommage de ne pas s’intéresser à tous ceux qui, tout comme eux, sont nécessaires au bon déroulement de l’histoire… Rencontrés la veille de leur dernière représentation au Palais des Sports de Paris, tous les membres de la troupe ont donc répondu présents pour nous livrer leur expérience et leur ressenti face à un show colossal qui désormais, écume les routes de France. Après Emji, Victoria, Brahim Zaibat et Damien Sargue dans les deux précédentes éditions, c’est donc au tour de Golan Yosef et de Christophe Héraut – respectivement Duc de Buckingham et Cardinal de Richelieu – de nous confier leur vision de leur interprétation… Deux âges et deux parcours différents au service de deux protagonistes qui le sont tout autant car, si l’un est un amoureux transi de la Reine, l’autre, haineux et machiavélique, n’aura de cesse que de vouloir faire tomber cette dernière pour tenter d’affaiblir son Roi…

 

« LES 3 MOUSQUETAIRES »

À Marseille le 24 juin 2017

À Nice le 01 juillet 2017 > ANNULÉ

 


« C’est dingue comme la scène est capable de guérir de tout… »


 

Morgane Las Dit Peisson : Le public est au rendez-vous chaque soir…

Golan Yosef : C’est magique à chaque représentation de voir que la salle est pleine ! Il est arrivé que des gens fassent 900km pour venir nous voir au Palais des Sports de Paris et assister à la magie d’un spectacle, c’est extraordinairement touchant…

Christophe Héraut : On fait des métiers où l’on est énormément porté par le public alors c’est vrai que jouer devant une salle pleine à craquer, c’est stimulant mais en même temps, quand on sait que certains ont fait autant de route et de sacrifices pour être là, on se dit qu’on doit leur donner des émotions suffisamment fortes pour ne pas leur faire regretter les kilomètres parcourus ! (rires)

Alors c’est sûr que parfois, comme tout le monde, on est fatigué mais dès que la lumière se rallume, la magie opère et tout s’oublie ! C’est dingue comme la scène est capable de guérir de tout…

Quand on arrive à tout oublier sur scène – parfois même une maladie – ça signifie qu’on est pleinement dans son rôle ?

Golan : Je crois qu’on arrive à s’oublier soi-même quand on est totalement dans l’instant… Il faut, dès qu’on est sur les planches, réussir à ne pas penser à ce qu’il se passe autour et ne pas intellectualiser ce que l’on est en train de faire mais seulement le faire et le vivre avec intensité.

Christophe : Dans nos métiers, on ne travaille malheureusement pas autant qu’on le voudrait alors quand on la chance de pouvoir être sur scène dans des conditions telles que celles que nous offre le spectacle Les 3 Mousquetaires et que l’on a un petit coup de mou, on ne peut que se rappeler de toutes ces fois où l’on aurait donné n’importe quoi pour avoir le privilège de vivre ça et, en quelques secondes à peine, on se remet sur pied ! (rires) En trois mois d’exploitation à Paris, on s’est tous refilé des virus mais il y a rarement eu des absents…

Quitter les habitudes de Paris pour la tournée…

Golan : J’ai hâte car j’adore bouger et découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles personnes. À Paris, c’est confortable car on a nos habitudes, notre loge, nos petits coins pour nous isoler, nous échauffer la voix, on a nos horaires… C’est un peu le bureau ! (rires) Christophe : Ce n’est pas plan-plan parce que dès qu’on est sur scène, on est à fond mais c’est vrai qu’en coulisses, on voit toujours les mêmes personnes, on a nos réflexes, nos automatismes et bien qu’un artiste, en général, craigne un peu l’inconnu et l’instabilité, il ne peut pas s’en passer tant c’est propre à son métier…

Golan, dans Dracula tu étais danseur…

Golan : C’est vrai que dans Dracula, je dansais uniquement mais j’avais déjà commencé à me former à la comédie et au chant. Cette fois-ci, en Duc de Buckingham, je chante et j’en suis ravi car j’adore me lancer des défis et explorer de nouveaux horizons ! J’aimerais beaucoup jouer au cinéma par exemple mais avec mon accent hollandais, je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup de rôles faits pour moi en France ! (rires)

Mais déjà dans un spectacle comme Les 3 Mousquetairesil y a de la comédie…

Christophe : C’est, outre la qualité du spectacle, l’aspect qui m’a le plus séduit dès le début puisque je suis autant chanteur que comédien à la base… J’aime façonner des personnages, définir leurs traits de caractère et me glisser dans leur peau. Pour incarner le cardinal, il m’a fallu relire l’oeuvre de Dumas, faire des recherches sur le vrai Richelieu et surtout me demander à quoi il aurait pu ressembler à l’époque si j’avais été lui, comment j’aurais vécu dans la peau de ce mec là avec ses responsabilités là… Comment j’aurais assumé ce machiavélisme qu’on lui prête… J’aime bien me dédoubler pour imaginer comment j’aimerais voir arriver le personnage sur scène si j’étais dans la salle et c’est en faisant la somme de tout ça que j’arrive à construire un rôle…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo Cyril Moreau / Bestimage

Interview parue dans Le Mensuel de mai 2017 n°381 éditions #1 et #2

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