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Le comte de Bouderbala en interview

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Le Comte de Bouderbala

en interview

 
Interview

Le COMTE de BOUDERBALA

Dans la peau de son personnage « Le Comte de Bouderbala », Sami Ameziane excelle dans l’art de la vanne en nous livrant sa vision percutante mais finalement pas si décalée de notre société et en s’imposant comme l’un des meilleurs de sa génération dans l’art du stand-up…

« La scène n’était pas un de mes objectifs… Trop timide pour ça ! »

 

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Morgane L :
Votre arrivée sur scène ?

Le Comte de Bouderbala : C’est un long cheminement ! J’ai toujours beaucoup écrit des nouvelles, des « scénar », des petits sketches et des textes slam… C’était des écrits que je stockais dans mon ordi mais je ne savais pas vraiment comment les faire vivre, je le faisais vraiment de façon informelle.

C’était un réel exutoire et je pense que le basket, le sport et les vestiaires où l’on charriait les coéquipiers et les adversaires m’ont donné petit à petit le goût de la vanne, de la « blagoune » ! (rires)

Vous rêviez de la scène ?
Non pas trop… Trop timide pour ça ! Ce n’était pas un de mes objectifs…
J’ai toujours eu la frousse, même en cours, par exemple, de faire un exposé… C’est vrai qu’on n’est jamais assez formé à s’exprimer devant d’autres personnes.

Le déclic est arrivé quand alors ?
Ça s’est fait progressivement. Les 1ères fois où je suis monté sur scène, c’était pour faire du slam mais vu que j’étais très mauvais, j’ai compris qu’il fallait que je m’arrête !  (rires)
J’ai beaucoup fait ça par mimétisme. J’avais vu pas mal de gens assez dépressifs en faire et j’en ai déduit qu’il fallait faire des textes dépressifs… (rires)   

Ça ne me ressemblait pas du tout donc j’ai bifurqué vers le stand-up. Il y avait pas mal de scènes stand-up qui se montaient à Paris et en testant, je suis passé à côté de mecs qui avaient 6 ou 7 ans de bouteille ! Ça s’est tout de même super bien passé, alors on m’a rappelé, je suis revenu une 1ère fois, puis une 2nde etc.
De là est venue l’idée d’écrire un spectacle.

L’écriture et la mise en scène ?
Je fais tout tout seul… On n’est jamais mieux servi que par soi-même ! (rires)
Tout se teste sur scène, c’est l’avantage de ce métier. On voit tout de suite le résultat… Si ça marche, on garde et si ça ne marche pas, on retravaille ou on supprime.

Le choix du nom « Comte de Bouderbala » ?
Quand on arrivait sur une scène slam, il fallait choisir un pseudo un peu rocambolesque ! « Bouderbala » en arabe, c’est le haillon, les guenilles et le « Comte » c’est en référence à la ville de St Denis qui est un peu la cité des rois. Ça a donné une fausse figure, un faux noble, un genre « d’aristocrasseux »…

Vous parlez 6 langues pour faire voyager ce Comte ?
Oui j’ai joué mon spectacle aux Etats-Unis mais là-bas, personne ne vous attend donc vous avez intérêt à être bon ! Quand les américains vont voir un spectacle, ils ont un côté très pragmatique et si ce n’est pas drôle, ils vont vous le faire sentir immédiatement… (rires) Il n’y a pas cette « politesse » que l’on a en France quand le spectacle est mauvais. Ils n’hésitent pas à vous huer et à vous dire que c’est nul !

Votre spectacle touche tout le monde…
Mon angle d’attaque c’est vraiment la langue française donc ça touche tous les âges, de 14 à 70 ans au moins !
Le fil rouge ce sont les relations France / Etats-Unis. Je veux montrer comment la société française s’américanise de plus en plus mais il y a évidemment des digressions sur plein de sujets divers et variés ! (rires)

 
 Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Crédits photos : Renaud Corlouer

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