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Laurent De Funès dans « En vadrouille » en interview pour Le Mensuel – 2013

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Laurent De Funès

en interview 

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LAURENT DE FUNÈS
 
 
 


Interview réalisée au Théâtre Galli de Sanary sur Mer en 2013

 

« Ça m’a fait très peur quand même quand on m’a dit qu’il fallait que je joue mon grand-père…  »

(Vidéo en cours d’intégration)

Il est impossible, en entendant son patronyme et en observant son regard, de ne pas penser à son grand-père dont nous fêtons cette année le trentième anniversaire de la disparition. Filiation lourde à porter lorsque l’on choisit d’emprunter la même voie, Laurent De Funès n’a pourtant reculé devant aucun obstacle en décidant de se lancer sur scène « sur le tard ». Et, comme si la vie n’était qu’un éternel recommencement, c’est, tout comme l’inoubliable Cruchot quelques années auparavant, aux côtés de la volcanique Marthe Mercadier que ce jeune artiste a fait ses tout premiers pas sur les planches…

 

interview-laurent-de-funes-en-vadrouille-2012.1Vous avez débarqué il y a peu de temps sur scène ?
Laurent De Funès : Oui je dirigeais une agence de com. Et même si ce n’est pas tout à fait la même chose, on fait finalement un peu de démonstration, de « théâtre » dans ce métier pour vendre des idées et des concepts… (rires)

Le déclic de monter sur scène est arrivé comment ?
L’envie a toujours existée mais le déclic est arrivé très récemment, quand j’ai pris des cours de théâtre, il y a deux ans. Je me suis aperçu que lorsque j’étais sur scène, je n’avais plus envie de la quitter ! J’ai adoré ça… Jouer, jouer et jouer encore ! Il y a un côté schizophrène absolu dans le jeu que l’on ne peut se permettre qu’au théâtre. C’est fantastique de pouvoir entrer dans la peau d’un personnage qui n’est pas soi et de faire en sorte de le jouer bien.

Et cette 1ère pièce « En vadrouille » a été une proposition de Marthe Mercadier ?
Vous vous doutez bien que ce n’est pas moi qui suis allé la trouver pour lui demander… (rires) On vendait
tous les deux nos livres respectifs chacun à un bout de la salle et j’ai vu ce petit bout de bonne femme avec ses gros yeux clairs, inquisiteurs, qui me regardaient. Je me demandais ce qu’elle me voulait, pour moi c’était un monument ! C’est surtout une dame qui a une sacrée présence et quand je l’ai vu arriver pour vendre ses bouquins je n’en menais pas large ! J’étais un peu intimidé et c’est elle qui a fait le premier pas à sa façon très « rentre dedans » en me disant « ça te plairait de venir jouer ? ». C’est une expérience unique de travailler avec Marthe !

« En Vadrouille » fait penser à « La Grande Vadrouille »…
C’était une idée de Marthe de l’appeler comme ça parce que cette pièce est l’histoire de notre rencontre, une rencontre très similaire à celle qu’elle avait eu avec mon grand-père. Ça commence donc par l’histoire de notre rencontre et ça devient vite le prétexte pour me donner un petit cours de théâtre. En gros, Marthe va me former sur scène en me faisant faire des tas de trucs qui se télescopent et qui mettent un joyeux bordel sur scène ! C’est plus un spectacle qu’une pièce extrêmement construite parce qu’il nous arrive d’être totalement en impro ! Comme Marthe a 60 ans de métier, elle veut un peu s’affranchir du texte qui ne l’intéresse plus, donc on ne peut s’en sortir qu’en improvisant !

C’est un nouveau concept, c’est du « théâtre réalité » ?interview-laurent-de-funes-en-vadrouille-2012.2
Oui c’est un peu ça, du « théâtre réalité », vous avez trouvé le bon mot ! Ce n’est pas une pièce de théâtre classique. Marthe me lance des piques, elle a subitement décidé de ne plus suivre le texte et c’est très surprenant. Ou alors elle me laisse me démerder sur scène tout seul ! C’est sympa ! J’adore ! (rires) C’est très formateur !

Sur scène, Marthe joue un peu le rôle d’une « coach » ?
Oui c’est exactement ça, elle est mon coach. Et dans ce délire complet, elle me demande surtout de raconter l’histoire de mon grand-père, parfois même en l’interprétant et en le mimant. Alors elle reprend exactement le même dialogue qu’elle avait eu avec lui et là je fais mon grand-père. Il y a des scènes où je suis 100% Louis De Funès. Après je redeviens moi bien sûr. Le but est d’être moi au final. Je ne suis pas mon grand-père.

On a peur durant les préparations que les gens ne retiennent que ça ?
Oui c’est complètement vrai ce que vous dites. L’idée est d’être « moi » au théâtre. D’ailleurs les prochaines pièces que je vais jouer seront complètement différentes. Je ne vais absolument pas jouer du « De Funès » et c’est très bien comme ça.

C’est un cadeau de porter le nom de « De Funès » ?
C’est un cadeau qui peut être empoisonné. Au début, j’avais eu l’intention de ne pas jouer avec mon nom et devant le tôlé général, je l’ai gardé car je ne ferai pas la même chose que lui. C’est impossible de toute façon ! 


Propos recueillis et photos par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel

Prise de vue par Arnaud Raskin
Montage vidéo par Aurélien Didelot

Interview parue dans Le Mensuel n°334 – Février 2013

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