COUPS DE COEUR

Joséphine de Meaux en mode survie à Nice et Aix dans « La cuisse du steward »

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« La cuisse du steward » avec Joséphine de Meaux

 

théâtre / théâtre contemporain

  • 12 > 14 octobre 2022 / 20:00 / Théâtre National de Nice : La Cuisine / Nice
  • 19 > 21 octobre 2022 / 20:00 / Les Théâtres : Théâtre du Jeu de Paume / Aix-en-Provence 

 

 

« La cuisse du steward », un dévorant instinct de survie…

Mise en scène par la comédienne Joséphine de Meaux (que la mission – de taille – n’a pas empêché de se glisser, en parallèle, dans la peau de l’un des personnages), La cuisse du steward – tout droit sortie de l’imaginaire apparemment farfelu bien qu’étonnamment lucide de Jean-Michel Ribes – est de retour sur scène pour la plus grande joie des amateurs de boulevard et de l’inégalable patte du créateur d’entre autres Palace et Théâtre sans animauxMaître d’un genre que l’on appelle assez maladroitement « absurde« , le fond de ses propos est en réalité loin de l’être.

Dans cette pièce née en 1990 avec l’inoubliable Jacqueline Maillan en chef de file, le doux-dingue aux répliques ciselées nous dresse, dès le lever de rideau, une scène catastrophique : un crash aérien auquel seul un couple de vacanciers a survécu. En haut d’une cordillère des Andes enneigée (dépeinte ici façon Tintin au Tibet), ces « heureux » rescapés semblent avoir, au fil des jours, trouvé leur rythme de croisière pour rester en vie.

À grand renfort de « petits plats » composés des pieds, bras et autres morceaux choisis de leurs compagnons de voyage restés sur le carreau, Yvonne et Lionel Barnette pourraient sans nul doute créer un nouveau jeu de télé réalité à mi-chemin entre Top Chef et Koh-Lanta tant ils semblent s’être assez bien accoutumés à la situation quelque peu morbide.

En pleine querelle au sujet de la « viande » congelée restante (la cuisse d’un steward) que l’une souhaite garder pour « fêter » Noël et que l’autre préfère consommer prochainement, débarquent trois énergumènes eux aussi « pas piqués des hannetons » : un insurgé à deux doigts de devenir « El Presidente du Putchicador », le compositeur de l’hymne de son futur régime et un général militaire qui leur apportera de quoi se remplir la panse avant de rejoindre une jungle amazonienne propice tant à de nouveaux décors qu’à de nouvelles réflexions

Car bien qu’on ne puisse évidemment pas renier la puissance comique et divertissante de cette farce anthropophage, on ne peut pas non plus ignorer le portrait peu reluisant qu’elle brosse de notre espèce avide de pouvoir…

@ Textes Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos DR / Article paru dans Le Mensuel n°435 d’octobre 2022

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