CONCERT

Gauvain Sers en interview pour l’album et la tournée « Ta place dans ce monde »

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« On sait que rien n’est jamais gagné d’avance ! »

 

 

Après Pourvu et Les oubliés, Gauvain Sers – fidèle à la plume et à la douceur musicale qui nous avait immédiatement séduits -, vient de dévoiler son tout nouvel album Ta place dans ce monde où il aborde des questions existentielles comme celle qui a donné le titre à cet opus. Fin observateur de la société, de ses malaises et de ses sursauts de joie, Gauvain Sers la dépeint, dans chacune des histoires que ses morceaux racontent, avec un regard débordant d’un réalisme, d’une sincérité et d’une fraîcheur qui nous donnent envie de croire qu’un monde meilleur est encore possible.

 

 


 

🎟️ Gauvain Sers pour « Ta place dans ce monde » • Nouvel album paru le 27 août 2021

 


 

 

Morgane Las Dit Peisson : Reprendre la tournée…

Gauvain Sers : Malgré une certaine appréhension que je n’avais jamais ressentie avant cette « pause » forcée, j’y ai vite repris goût ! (rires) C’est un métier assez particulier plein d’adrénaline, de doutes et d’émotions mais dès qu’on redémarre, on se souvient pourquoi on en est amoureux !

 

 

Une période studieuse…

Le 1er confinement est arrivé alors qu’on était en pleine tournée donc plutôt que de rester à me morfondre, je me suis réfugié dans l’écriture. Ça m’a permis d’oublier la morosité extérieure et surtout, avec le recul et bien qu’on se serait passé de cette crise, je dois reconnaître qu’elle m’a offert le « luxe » de pouvoir ne penser qu’à mes chansons ! Ta place dans ce monde est finalement arrivé beaucoup plus tôt que prévu mais je suis content de l’avoir fait et de m’y être accroché pour ne pas sombrer dans la déprime !

 

 

Façonner un 3ème album après 2 succès…

C’est une chance immense de savoir que tes chansons ont plu mais il faut s’obliger à regarder devant et à ne surtout pas essayer de reproduire un schéma. Il n’y a pas de recette et tant mieux, sinon il n’y aurait plus aucune spontanéité ni fraîcheur. Le 1er a l’insouciance de la jeunesse, tu y mets tous les meilleurs morceaux que tu as peaufiné dans ton coin pendant des années et tu te lances sans réfléchir, sans prévoir, sans savoir ! C’est cette fougue, je crois, qui lui apporte cette saveur si particulière.

 

 

La création du 2nd, c’est encore autre chose ! (rires) C’est une pression différente car on se demande si entre deux, les gens ne nous ont pas oublié ou si le 1er n’avait pas été qu’un feu de paille ou un simple hasard ! (rires) Et au 3ème, on a peur que le public nous ait assez entendu ! (rires) Je pense que ce sera éternellement comme ça car, à chaque fois, on remet un peu tout en jeu… C’est ce qui est aussi chouette que perturbant, on sait que rien n’est jamais gagné d’avance et c’est exaltant !

 

 

Des sonorités plus « modernes » mais toujours le même goût pour les histoires…

Je crois que c’est quelque chose qui ne me quittera jamais ! (rires) J’adore raconter une histoire bien particulière dans chaque chanson. Elle a toujours un début, un déroulé et une fin comme une espèce de mini court-métrage… J’aime décrire les personnages et leurs univers de façon que les gens puissent s’imaginer les scènes dans leurs têtes… Ce qui est génial dans l’écriture c’est qu’il n’y a aucune limite, je peux devenir le personnage principal mais je peux aussi dépeindre toute une galerie de portraits, je peux être un narrateur omniscient ou le simple témoin d’une scène, je peux être dans le passé comme dans le présent… L’originalité d’une chanson vient souvent plus du point de vue choisi que du sujet abordé. L’exemple qui me frappe le plus c’est La corrida de Cabrel car s’il ne s’était pas mis à la place du taureau, cette chanson ne nous aurait pas autant touchés.

 

 

Ta place dans ce monde est un thème plus universel que jamais…

Au début, j’avais en tête une ado sur son lit en train de se demander ce qu’elle allait pouvoir faire de sa vie mais je me suis en effet vite aperçu que c’était une question qu’on se posait à tous les âges, et encore plus en ce moment. Il est rare, je crois, d’avancer tout droit sans jamais se demander si on a fait les bons choix ou si on est au bon endroit…

 

 

Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos Frank Loriou

 


 

Interview parue dans Le Mensuel n°423 de septembre 2021

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