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INTERVIEW

Élise Tielrooy en interview

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Pour finir en beauté ce triptyque sur la série Section de Recherches (interviews de Xavier Deluc et Franck Sémonin ici), quoi de mieux qu’une comédienne aussi rayonnante que sympathique qui a d’ailleurs su injecter à un personnage – qui aurait pu s’avérer austère – ses traits de caractères ? Légiste – pour la deuxième saison consécutive – collaborant entre autres avec le Capitaine Martin Bernier, Élise Tielrooy – que beaucoup ont adorée en avocate dans Mes amis, mes amours, mes emmerdes – possède en effet la caractéristique non négligeable d’être armée d’un sourire contagieux ! Entre deux fous rires et quelques prélèvements sur des scènes de crime, la pétillante Élise Tielrooy s’est confiée sur son rôle d’Ariel…

 

 


« J’ai apprivoisé Ariel au fil des épisodes… »


MORGANE LAS DIT PEISSON Sur chaque tournage de Section de Recherches règne une ambiance conviviale…

ÉLISE TIELROOY : C’est vrai qu’il y a une atmosphère bienveillante, presque familiale, quand on se retrouve sur le plateau ! C’est une chance extraordinaire que de bien connaître les équipes, ça permet de se sentir détendue, en sécurité et, l’air de rien, c’est un véritable confort que de ne pas avoir à se demander qui fait quoi et comment les gens s’appellent ! (rires) Et puis ça permet d’être efficace plus rapidement… 

En général un comédien recommence tout à zéro…

Exactement ! À chaque tournage, le comédien s’adapte à un nouveau rôle et une nouvelle façon de travailler tandis que sur une série, il a le privilège de pouvoir construire lentement son personnage sur une durée – je touche du bois (rires) – indéterminée… J’ai apprivoisé Ariel au fil des épisodes et ça m’a permis de prendre quelques petites libertés dans le jeu. C’est chouette d’avoir du temps, c’est réellement devenu un luxe dans ces métiers.

Ariel Grimaud est légiste…

(rires) Du coup, c’est un rôle très technique avec un vocabulaire particulièrement précis et le principal enjeu que j’y ai vu, c’était d’y apporter de la vie et une âme… 

vous avez également été avocate…

Dans Mes amis, mes amours, mes emmerdes oui… Je ne sais pas pourquoi mais les réalisateurs m’imaginent dans des rôles sérieux ! (rires) D’ailleurs, pour le personnage d’Ariel, j’étais un peu impressionnée car je me demandais comment j’allais pouvoir faire croire que j’étais réellement médecin légiste ! (rires) Des essais au premier tournage, j’ai eu l’impression de passer médecine ! (rires) Je faisais ma maligne pour donner le change mais sincèrement, j’avais les pétoches ! (rires) Et ça ne s’est pas arrangé quand on m’a confié ma mallette avec tous ses petits accessoires ! (rires) De nature, je suis assez gauche alors il a fallu que je me concentre à fond pour que ma prestation ne vire pas à la comédie…

Section de Recherches réunit des millions de téléspectateurs…

Moi la première, j’adore les polars et une fois que j’ai regardé Section de Recherches (rires), j’en dévore plein d’autres ! Je ne pense pas – enfin j’espère – que ce soit la mort qui nous attire, celle-ci est plus un prétexte pour explorer, sous un certain angle, différentes thématiques sociétales…

Ce sont d’ailleurs des histoires qui s’inspirent souvent de faits réels…

C’est ça le plus moche, c’est s’imaginer que certains de nos semblables ont vécu le même genre de scènes mais que, contrairement à nous , ils ne jouaient pas… Heureusement, à mon goût, Section de Recherches est une série qui a choisi de s’intéresser plus à la psychologie qu’au sanguinolent et c’est quelque chose qui me met plutôt à l’aise. D’une part, ça permet aux spectateurs de faire travailler leur imaginaire et d’autre part, ça ne banalise pas trop la violence et l’épouvantable.

Des situations sont peut-être parfois un peu troublantes à jouer ?

J’ai quelque part l’avantage de n’avoir affaire qu’à des cadavres alors n’ayant pas à mener d’interrogatoires, je n’ai pas face à moi le drame qui se rejoue. Je suis moins sujette à ça que mes collègues. Moi, j’ai plus un rôle de chien de chasse qui recherche dans le détail ce qu’il s’est exactement passé alors ça me permet d’être un peu dégagée de ce qui pourrait être psychologiquement pesant… Je remonte le temps en reconstituant un puzzle avec les indices que je trouve mais je ne suis pas, à travers mon personnage, confrontée à la douleur des gens effondrés d’avoir perdu un proche ou à ceux que la vie a poussé à commettre l’irréparable…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pendant un tournage à Saint Raphaël Photo JLParis / Auteurs Associés / TF1


Interview parue dans les éditions n°403 #1, #2, #3 et #4 du mois de mai 2019

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