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INTERVIEW

Deluxe en interview

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Fraîchement revenu d’une tournée au bout du monde entre Tahiti et l’Australie, le groupe Deluxe réalise évidemment la chance extraordinaire que représente ce genre de petite escapade mais n’en a pour autant oublié son public hexagonal. Moins exotiques peut-être mais tout aussi présents et survoltés dans les salles, les fans et les soutiens de la première heure du groupe moustachu aixois n’ont jamais failli en 10 ans et ils ont surtout fait des émules en pratiquant activement le bouche-à-oreille. Devenue une valeur sûre, la musique de Deluxe – bien qu’elle ne passe toujours pas en radio – a donc fini par se propager, grâce à la toile, aux quatre coins du globe ! Mêlant electro, jazz, rock, hip hop entre autres, les titres du dernier album Stachelight sont, comme le précédent, taillés pour la scène puisque c’est là qu’en réalité tout se passe…

À Puget sur Argens au Mas le 09 juin 2017

À Monaco pour la Fête de la Musique le 21 juin 2017 (concert gratuit)

À Marseille le 18 novembre 2017


« Quand on s’accroche vraiment à ses rêves, tout devient possible… »


 

Morgane Las Dit Peisson : Jouer à l’autre bout du monde prouve la force de la musique…

Kilo : C’était complètement incroyable de se rendre compte qu’une musique qu’on a eue dans la tête peut nous permettre de rencontrer des gens qui aiment notre travail, à plus de 15 000 km de chez nous ! Et en effet, on s’aperçoit que la force de la musique est de pouvoir accorder, autour d’un unique projet, des gens qui ne se seraient jamais croisés en dehors d’un concert.

2017 marque les 10 ans de Deluxe…

On n’a pas forcément vu passer ces années car ça va très vite mais entendre ce chiffre, ça fait plaisir ! (rires) Quand on se retourne à une date clef comme celle-ci, on voit tout le chemin parcouru et ça laisse imaginer celui qui reste à faire. En tous cas, ce qui nous importe avant tout, c’est de rester autant potes et de toujours s’amuser, de continuer à rêver et d’avoir des projets dans la tête !

L’amitié était là avant même la musique ?

Oui, depuis le début c’est une histoire de potes de collège… On a monté un groupe et on s’est ensuite battu pour ce rêve alors que tout le monde nous décourageait. Ça prouve que quand on s’accroche vraiment à ses rêves, tout devient possible…

10 ans, c’est parfois difficile ?

Je pense que pour que ça tienne autant en privé que dans le boulot, il faut mettre au maximum son ego de côté et c’est un point sur lequel on travaille beaucoup. C’est sûr qu’en tant qu’artistes, c’est peut-être un plus compliqué mais je crois que c’est pareil pour tout le monde. Il faut apprendre à écouter les autres et surtout à se rappeler la chance que l’on a de ne faire que ce que l’on aime… On passe quasiment tout notre temps ensemble alors heureusement que l’on s’entend si bien ! (rires) 

Sans cette amitié, l’identité visuelle et musicale pourrait exister ?

Je n’en suis pas sûr… On a vraiment le même goût pour l’énergie et l’esthétique des concerts. Et puis, on s’est entouré depuis le début de gens qui nous ressemblent à qui on a confié la création de nos costumes, de nos accessoires et de la scénographie. On a réellement créé notre propre petite famille Deluxe !

En fin d’année, vous êtes repartis jouer dans la rue …

On est passé par Lille, Paris, Toulouse, Lyon et Aix en Provence pour la sortie de notre album live enregistré à l’Olympia et on en a profité pour faire une petite tournée improvisée dans les rues de ces villes comme quand on le faisait il y a 10 ans ! (rires) On avait donné rendez-vous aux gens sur Facebook et ça a été génial bien qu’un peu dangereux… On n’avait rien prévu en termes de sécurité et on s’est retrouvés beaucoup plus nombreux que ce que l’on aurait pu imaginer !

Sur l’album Stachelight, Deluxe semble pouvoir tout se permettre…

Je ne sais pas si on peut vraiment tout se permettre mais ça fait plaisir ! (rires) En tous cas,  ça prouve que l’on ne cherche pas à entrer dans des cases ou à faire des tubes. On fait uniquement de la musique pour se faire plaisir. On a eu la chance d’avoir sur cet album des artistes qu’on adorent comme IAM, -M- et Nneka et ça a accentué notre éclectisme, notre envie de surprendre les gens à chaque titre…  

Jamais aucun calcul ?

Non et c’est sûrement pour ça qu’on ne passe pas en radios. Nos morceaux sont, pour elles, ou trop longs ou trop courts. Il faudrait correspondre à des normes avant même de commencer à composer… 

 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo Boby

Interview n°1012 parue dans Le Mensuel de mars 2017 n°379 éditions #1 et #2

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