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INTERVIEW

Arnaud Tsamère en interview

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On a connu Arnaud Tsamère au théâtre au sein de la Troupe à Palmade, seul en scène par trois fois, en trio avec Baptiste Lecaplain et Jérémy Ferrari ou encore à la télé comme chroniqueur et cette fois-ci, le comédien revient sur les planches en duo… Pour la première fois sur scène aux côtés de son ami Ben – féru lui aussi d’humour absurde – avec qui il a été habitué à fouler les plateaux télé de Ruquier et Drucker, Arnaud Tsamère retrouve le plaisir du jeu partagé. Alternant différents intervenants d’un journal télévisé dans leur spectacle « Ensemble« , les deux complices donnent du relief, de la candeur et du second degré à une actualité qui serait beaucoup plus douce si elle pouvait être présentée chaque jour par eux deux…


« C’est une échappatoire incroyable ! »


MORGANE LAS DIT PEISSON : Habituellement, je te rencontre plutôt dans des salles de spectacle…

ARNAUD TSAMÈRE : Et pourtant, ça fait un moment que je traîne sur les circuits ! (rires) Le sport auto et le karting sont devenus une grande passion dans ma vie alors même si entre la scène, l’écriture, la radio et la télé, je n’ai pas énormément de temps libre, j’arrive à en dégager pour m’y adonner… C’est bizarre de réaliser que quand on veut, en réalité, on peut ! Toutes les excuses pour ne pas répondre à un sms ou passer à un déménagement sont donc du pipeau, qu’on se le dise ! (rires)

Présent au premier Festy Kart de Saint-Raphaël…

Et il faut avouer qu’à part la canicule, on a une chance extraordinaire ! On allie la Côte d’Azur, le soleil, le karting à des gens passionnés et sympathiques, c’est difficile de trouver mieux ! Même la chaleur finirait presque par être un atout… Ça nous assomme alors ça nous rend zen, « smoothie »… (rires) Et puis, un verre de rosé en plein cagnard fait l’effet de quatre, c’est plutôt économique ! (rires) 

Festy Kart est une compétition amicale…

Même comme ça, je t’avoue que ça me met un coup de pression ! (rires) Tu cours aux côtés de pilotes professionnels, tu n’as pas envie d’être ridicule dans le classement alors même si l’ambiance est bon enfant, la performance reste importante. Quand tu es passionné par la course, tu veux toujours faire le meilleur temps possible… Ça devient obsessionnel… Même au supermarché avec un Caddie, je cherche la trajectoire la plus optimale pour aller des légumes aux surgelés ! (rires)

Un loisirs très sportif…

On ne se l’imagine pas toujours mais c’est fou l’énergie que ça peut prendre… Il y a une tension nerveuse et une concentration qui nous font ressortir de là complètement lessivés ! D’ailleurs, j’ai beaucoup plus le trac aujourd’hui quand je rentre dans une voiture de course que lorsque je monte sur scène… Peut-être parce qu’il y a une mise en danger physique… 

Une activité absorbante…

Quand tu enfiles ton casque, c’est assez magique, tu ne penses plus à rien d’autre car inconsciemment, tu sais que ta « survie » dépend de l’attention que tu portes à ce que tu es en train de faire… Que tu fasses une course de dix minutes ou de l’endurance pendant deux heures, c’est un espace-temps qui n’existe plus, tu ne penses plus qu’à ton freinage, ton accélération, ton virage, ton sol… J’adore ça car c’est une échappatoire incroyable !

Un peu comme la scène…

Oui complètement ! C’est vraiment le point commun entre ces deux univers… Quand tu arrives sur scène, tu es dans un état second où tu ne penses plus qu’au public, à ton texte et à ton jeu… Tu peux être dans n’importe quel état de fatigue, de joie ou de maladie, ça s’évapore quand le spectacle commence et ça revient quand il s’achève mais entre les deux, il y a un flottement, quelque chose d’intemporel…

Sur scène, on t’a vu à un, à trois et maintenant à deux…

Avec Ben, on a en effet créé ce dont on parle depuis dix ans : un spectacle ! (rires) On est des diesels et surtout on avait du mal à faire coïncider nos agendas puisqu’on tourne tous les deux en one-man, mais ça valait le coup d’attendre parce qu’on s’éclate tous les deux sur scène ! Le one-man-show, c’est particulier parce que c’est très égocentré, il faut s’habituer à ce que tout tourne autour de soi, que ce soit les interviews ou le rapport au public et j’ai ressenti le besoin – bien que je ne renie pas du tout le seul en scène – de cesser cette spirale là… Ça me fait un bien fou de jouer en duo et ça me donne d’ailleurs très très envie de refaire du théâtre ! C’est hyper agréable de voir le rideau se fermer et de pouvoir partager ses impressions avec quelqu’un qui a vécu la même chose que toi, ça enrichit énormément. En one, il y a évidemment tes techniciens à tes côtés mais ils ne voient pas la soirée à travers le même prisme que toi…

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson au Festy Kart de Saint Raphaël en juin 2019 • Photos Pascal Ito

 


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Interview parue dans les éditions n°407 #1, #2, #3 et #4 d’octobre 2019

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