COUPS DE COEUR

L’ « Arlequin poli par l’amour » de Thomas Jolly sur les scènes de Carros et de Scène 55 à Mougins

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« Arlequin poli par l’amour » mis en scène par Thomas Jolly

 

théâtre / théâtre classique version contemporaine

  • 29 novembre 2022 / 20:30 / Mougins / Scène 55
  • 02 décembre 2022 / 20:00 / Carros / Forum Jacques Prévert
     

 

 

« Arlequin poli par l’amour » : L’art de repousser les limites

Animé d’une folle passion pour l’art du théâtre depuis sa plus tendre enfance, Thomas Jolly n’a eu de cesse de l’observer et de l’expérimenter. De l’apprenti comédien qui faisait ses premiers pas dans une troupe pour enfants au directeur du théâtre d’Angers qu’il est aujourd’hui devenu, le quadra a étanché sa soif scénique en étudiant l’histoire et la théorie à l’université ; en exerçant son jeu de rôle en rôle ; en fondant une compagnie La piccola familia – à la tête de plusieurs créations ; en se lançant des défis permanents comme jouer Roméo et Juliette sur son balcon en plein confinement ou façonner un marathon théâtral de 24 heures autour d’Henry VI et Richard III ; en recevant des prix (gage de la reconnaissance des professionnels du métier) et surtout en envoûtant un public désormais totalement acquis à sa cause !

Souhaitant faire du théâtre pour y vivre « une réalité augmentée » et décuplée, Thomas Jolly semble avoir étendu cette volonté à la globalité de son approche théâtrale. Tel un boulimique, un hyperactif ou super-héros, l’homme vit, comme les personnages qu’il admire, « plus grand », plus fort et plus intensément une passion devenue une seconde peau. Metteur en scène de génie dont le savoir-faire a attiré l’attention de géants comme Starmania (qui a dévoilé sa version 2022 au Palais Nikaïa de Nice en avant-première le mois dernier) ou les Jeux olympiques et paralympiques d’été 2024 (qui l’ont choisi comme directeur artistique des cérémonies d’ouverture et de clôture), il est indéniable que sa vision du 6ème art laissera une trace indélébile.

Presque aussi lié dans notre esprit – par la force et la modernité de sa mise en scène – au texte que l’auteur lui-même, Thomas Jolly a entrepris, sans s’en apercevoir, une conquête d’Arlequin poli par l’amour qui nous ferait presque oublier qu’on le doit à celui qui l’a écrit au début du 18ème, l’illustre Marivaux ! Sans trahir ses mots et son rythme incisif mais en sublimant ses intentions, le metteur en scène a su transcender l’histoire d’amour pur et naïf qui unit Silvia à Arlequin. Sur fond d’une liberté à acquérir, d’adversité et de jeux de pouvoir, l’esthétique imaginée une première fois en 2006 par Thomas Jolly avant d’être recréée par lui-même en 2014, propose un autre monde. Contemporaine, rock et onirique, la mise en scène qui s’offrira aux spectateurs de Mougins le 29 novembre prochain est aussi lumineuse au propre qu’au figuré.

©Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photo DR / Article paru dans Le Mensuel n°436 de novembre 2022

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