COUPS DE COEUR

Après « Agatha Raisin », « Les enquêtes de Lady Rose » imaginées par M.C. Beaton sont arrivées en France !

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Lecture / cosy mystery chez Albin Michel

Les enquêtes de Lady Rose par M.C. Beaton :

  • Tome 1 : Meurtre et séduction (306 pages) / paru le 02 juin 2021 / 14.00 € 
  • Tome 2 : Soupçons et préjugés (324 pages) / paru le 02 juin 2021 / 14.00 €
  • Tome 3 : Raison et châtiments (306 pages) / paru le 03 novembre 2021 / 14.00 €
  • Tome 4 : Passions et trahisons (324 pages) / paru le 03 novembre 2021 / 14.00 €

Le féminisme en marche

Bien qu’elle soit décédée il y a deux ans, revoilà en France la très prolifique auteure écossaise à qui l’on doit les péripéties contemporaines d’Agatha Raisin (qui résout des enquêtes façon Miss Marple moderne lorsque la police patauge) ni celles d’Hamish Macbeth (simple flic écossais qui a tendance, sous ses petits airs, à ridiculiser des supérieurs qui peinent souvent à trouver les coupables). Connue chez nous grâce à ces deux héros sous le pseudonyme de M.C. Beaton, elle a publié, dès la fin des années 70, des dizaines d’ouvrages sous différentes identités telles que Jennie Tremaine, Ann Fairfax ou encore Marion Chesney, de son vrai nom. Imaginée au début des années 2000 en Grande-Bretagne sous son nom de naissance, celle qui apparaît pour nous comme une nouvelle héroïneLady Rose (traduite depuis la série Edwardian Murder Mystery) – évolue durant La Belle Époque, au début du XXème siècle, sous le roi Edward VII. 

Si, à la manière des séries télévisées, chaque roman relate une enquête différente, l’ensemble des quatre tomes nous décrit quant à lui parfaitement le quotidien de la royauté britannique et de sa caste aristocratique peuplée de Lords, de comtes, de ducs et autres nobliaux qui ne doivent en aucun cas s’abaisser à travailler, contrairement au « bas peuple ». Mais comme le titre de cette série le laisse deviner, l’auteure nous décrit surtout la vie de femmes « bien nées » telles que notre protagoniste, fille de comte et de comtesse. 

À 19 ans, Rose devrait avoir pour seule occupation de suivre « la saison », un enchaînement de réceptions entre aristos afin de se trouver un mari qui soit issu du même rang qu’elle… À cette époque régie par l’Étiquette, la jeune fille est évidemment chaperonnée dans toutes ses occupations par un entourage composé de majordomes, valets, femmes de chambre et dames de compagnie que M.C. Beaton décrit avec finesse, humour et une précision quasi historique. On (re)découvre ainsi, au fil des pages, que les dames de la « haute » doivent changer de tenues jusqu’à six fois par jour en fonction des repas et des sorties, ce qui n’est pas, à l’époque, une mince affaire puisque, ne l’oublions pas, elles doivent se faire sangler dans des corsets aux baleines d’acier pour obtenir un profil de « sablier »… Mais Ô scandale ! Lady Rose est une rebelle qui manifeste avec les « suffragettes » afin de réclamer le droit de vote pour les femmes et d’exprimer son désir de travailler comme dactylo, crime suprême pour sa famille !

Pour arranger les choses, la jeune Lady va rencontrer et accompagner dans ses enquêtes un ancien capitaine de l’armée – Harry – qui, comble de l’horreur, exerce la profession de détective privé ! Afin d’éviter d’être envoyée en Inde pour y épouser un quelconque officier, elle ira même jusqu’à se fiancer à lui. 

Si les enquêtes relatées par M.C. Beaton sont plutôt rigolotes et tirées par les cheveux en oscillant entre Sherlock Holmes et Rouletabille, la parfaite description de cette société où, par exemple, les lois sont appliquées différemment selon le niveau social, est une excellente surprise ! Ces quatre romans sont indissociables et forment un vrai petit bijou…

© Textes Jean-Louis Las Dit Peisson pour Le Mensuel / Photos DR


Article paru dans Le Mensuel n°428 de février 2022

 

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