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Smaïn dans Mon dernier avant le prochain en interview pour Le Mensuel – 2013

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Smaïn

en interview 

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SMAÏN
 
 
  

Dans « Mon dernier avant le prochain »

 

« L’humour a toujours été mon arme de défense »

Trente ans de carrière et d’expériences en tout genre n’auront su détourner de sa passion, celui qui, au début des années 80, fit souffler un vent de fraîcheur et de nouveauté sur le paysage humoristique français en se lançant dans un nouveau genre. Car Smaïn, pour les plus jeunes qui ne connaîtraient pas bien ses débuts, c’est
un peu le précurseur d’un humour « social ». Le premier, bien avant Jamel et la nouvelle génération, à avoir évoqué sur scène les réalités que rencontraient les jeunes de sa génération. Alors certes, depuis, les années ont passé et ses angles d’attaque se sont élargis mais une chose est restée immuable, son amour des planches… 
 

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interview-smain-2013Morgane L : De quoi parle le spectacle que nous découvrirons à Fayence en janvier 2013 ?
Smaïn : Ce spectacle s’appelle « Mon dernier… avant le prochain ». C’est un condensé de mes anciens sketchs mélangés à des nouveaux. J’ai toujours fait sur scène des sketchs que j’enchaînais les uns après les autres mais cette fois-ci, il y a des liaisons entre eux pour créer une unité. L’unité de lieu, dans le cas présent, est un café, celui de mon enfance, où je raconte plein d’anecdotes et de souvenirs… Avant de rebondir sur l’actualité avec notamment un sketch sur le racisme. Ce sont des sketchs complètement actuels.

On y découvre alors beaucoup de personnages ?
Oui, il y a plein de personnages qui abordent des thèmes totalement différents ! Ça part du racisme, de la banalisation du racisme dans l’actualité, pour arriver au racisme anti-blanc. J’ai écrit un sketch, il y a quatre ou cinq ans où j’imaginais un arabe raciste qui ne supportait pas les arabes eux-mêmes. Ça répond à une actualité brûlante actuellement, mais tous ces sketchs là sont avant tout de l’humour. Ça parle aussi d’adoption. Je suis un enfant adopté et j’avais envie d’aborder ce sujet là d’une manière amusante. L’humour a toujours été mon arme de défense. Il y a toujours une idée sous-jacente qui peut mettre le spectateur à l’écoute.

On vous connaît comme acteur et humoriste mais d’autres univers vous attirent ?
Je viens d’écrire un conte pour enfants qui s’appelle « Rayane et la Maestro », dont la musique a été composée par Cyrille Lehn. Je vais conter le texte avec des musiciens, c’est un vrai plaisir ! C’est vraiment plaisant de faire partie de l’orchestre. J’ai toujours aimé la musique classique et c’est une joie pour moi de me retrouver dans un orchestre, de m’y fondre en tant « qu’instrument ». Ça me passionne ! Et puis c’est un acte créatif unique, original, nouveau donc je suis ravi !

Et il y a un autre projet musical ?
Oui ! C’est la cerise sur le gâteau : l’album avec Michel Legrand. Michel a fait la musique, les textes sont écrits, maintenant nous sommes dans le « casting musical » et les arrangements.

Dans ces textes là aussi on retrouve ce qui vous caractérise, votre humour ?
Oui j’en ai l’impression. C’est vrai que je suis un amoureux des mots. Il n’y a pas de « recette à écrire », c’est du ressenti… C’est étrange. J’en parlais avec Michel Legrand, ce qui est extraordinaire c’est que quand on se relit, on ne s’imagine pas que c’est nous qui avons écrit. Il y a une espèce de dédoublement de personnalité, c’est assez fou !

« Pauvre Richard » sortira au cinéma le 16 janvier et en ce moment vous êtes en tournage…
Oui on tourne une comédie en Algérie avec Hafsia Herzi, la jeune fille qui a tourné dans « la Graine et le Mulet ». Mais il n’y a pas que le cinéma ! (rires) Je suis aussi au
théâtre avec une pièce qui s’appelle « Réactions en Chaîne » écrite par Jean-Marc Longval et Eric Carrière. C’est une pièce qui me tient vachement à coeur, elle est géniale et très drôle. On est six comédiens sur scène et ça me permet de jouer avec « l’autre », avoir le sens de l’écoute et de me rendre compte que même le silence est un rythme. Et je ne vous cache pas que dans mon prochain spectacle je vais apprendre à compter avec le silence.

Et il y a la mise en scène, la production ?
Oui. Avec le temps qui passe on apprend beaucoup et je pense être bien armé maintenant pour affronter toutes les cordes que m’offre la guitare qu’est ce métier. Je veux faire ce que j’aime, l’acte créatif quel qu’il soit.


Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson pour Le Mensuel
Interview parue dans Le Mensuel n°333 – Janvier 2013

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