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INTERVIEW

Les 3 Mousquetaires en interview • Olivier Dion & David Bàn

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Preuve que le temps passe décidément à une vitesse déroutante, nous arrivons déjà à notre quatrième et dernier chapitre consacré aux artistes du spectacle musical Les 3 Mousquetaires… Après Emji, Victoria, Damien Sargue, Brahim Zaibat, Golan Yosef et Christophe Héraut, c’est donc au tour de David Bàn et Olivier Dion – alias Porthos et D’Artagnan dans l’histoire imaginée par Alexandre Dumas à la fin du XIXème siècle – de nous confier la vision qu’ils ont d’un spectacle qu’ils portent à bout de bras avec toujours autant de passion et de ferveur qu’à l’époque des premières répétitions…

 

« LES 3 MOUSQUETAIRES »

À Marseille le 24 juin 2017

À Nice le 01 juillet 2017 > ANNULÉ

 


« C’est un show très enlevé qui casse les codes… »


 

Morgane Las Dit Peisson : On a toujours envie, en tant qu’artiste, de donner le meilleur de soi mais y arrive-t-on à chaque fois ?

Olivier Dion : C’est en effet assez compliqué tant physiquement que vocalement quand on joue tous les jours pendant des mois comme à Paris… La seule solution, c’est d’essayer de garder une bonne hygiène de vie, d’être bien préparé, de se discipliner et se conditionner. Pendant les répétitions, on avait eu un véritable entraînement physique mais pour tenir le coup sur la longueur, il ne faut pas se relâcher en pensant que notre corps est habitué ! (rires)

David Bàn : Il ne faut pas boire, pas sortir, pas fumer, pas fréquenter de filles… C’est une vie presque monacale ! Bref, on n’y arrive pas ! (rires) Mais c’est vrai que depuis un peu plus de deux ans, entre la promo, les préparatifs, les répétitions et les représentations, on a parfois l’impression d’avoir dédié notre vie aux Mousquetaires ! (rires)

Le résultat sur scène est à la hauteur de vos attentes et de votre investissement personnel ?

Olivier : Oui et pourtant, je dois t’avouer que j’avais des attentes très élevées connaissant bien les univers de Dominic Champagne et René Richard Cyr, nos deux metteurs en scène qui ont notamment travaillé sur le Cirque du Soleil... En grande partie grâce à leur savoir-faire, on a un spectacle qui est flamboyant et qui donne surtout le sourire aux gens dans la salle et ça, ça n’a pas de prix ! Pour moi, le défi est relevé et vaut bien quelques courbatures et fatigues passagères ! (rires)

David : Quand on travaille pendant deux ans à la création d’un spectacle, on ne peut en effet pas vraiment se détacher du rendu… On a à coeur qu’il soit le meilleur possible ! Et que ce soit au niveau du casting, des décors ou des chorégraphies, on a obtenu un résultat dont on peut être fier car il donne du plaisir aux spectateurs. Et puis, le message un peu galvaudé du « Un pour tous, tous pour un » qui pourrait apparaître un peu niais de prime abord, s’avère extrêmement fort et fédérateur sur scène. Quand on joue, bien que ce soit une histoire écrite, il arrive un moment où l’on ne joue plus pour les gens mais avec les gens, il y a une réelle interaction et un bonheur très communicatif…

Il y a, dans Les 3 Mousquetaires, des messages d’amitié, de loyauté, de fidélité et d’entraide dont on sent que les gens ont besoin en ce moment…

Olivier : Par les temps qui courrent, c’est vrai que ce spectacle fait du bien car d’une part, les messages qu’il véhicule sont très positifs et d’autre part, bien que ce soit une grosse production, il a su rester un véritable divertissement autant pour ceux qui viennent le voir que pour ceux qui lui donnent vie chaque soir… Comme le disait David, on travaille main dans la main depuis deux ans alors ça crée des liens et je crois que les amitiés qui sont nées sur Les 3 Mousquetaires ainsi que la bienveillance qui anime toute l’équipe sont palpables même quand on est dans la peau de nos personnages. 

David : Et puis, il y a beaucoup de légèreté et d’humour dans les textes qui font que même si, sur les affiches, on est un peu présentés en « beaux gosses », on se rend immédiatement compte, sur scène, que c’est à prendre au second degré car c’est truffé d’autodérision ! Sincèrement, ça fait du bien de rire de nous-mêmes ! (rires)

Un spectacle très actuel malgré une histoire qui a plus de 150 ans…

Olivier : Je crois qu’on peut facilement se reconnaître – malheureusement parfois – dans l’histoire qu’Alexandre Dumas avait écrite à l’époque… Il évoquait par exemple les guerres de religion et bien que son roman date de 1844, on se rend compte, dans le climat actuel, que l’on n’a peut-être pas tellement évolué… Dans la forme, la modernité passe quant à elle par la musique bien sûr mais aussi par les costumes sans plumes et sans feutre mais aux larges décolletés de cuir (rires), qui malgré la touche un peu métrosexuelle, ont su nous conserver assez viriles… Enfin je crois ! (rires)

David : L’oeuvre de Dumas a en effet été modernisée sans pour autant être dénaturée et c’est là qu’on voit la qualité du travail des équipes. Il fallait rester fidèle à la version d’origine tout en séduisant la plus jeune génération grâce, entre autres, à des mecs qui font du hip hop, du trix, du yamakasi et qui donnent une vivacité incroyable aux scènes de combat ! C’est un show très enlevé qui casse les codes jusqu’à parfois effacer le quatrième mur qui est censé nous séparer du public et qui, malgré l’abondance d’effets et la grandeur de sa mise en scène, a par moments osé laisser de la place à l’acoustique, en guitare voix, qui crée une réelle intimité et une certaine magie au beau milieu d’une comédie très « produite » qui assume pleinement son aspect commercial et populaire… Pour que les spectateurs soient vraiment surpris, les créateurs ont fait des choix très intelligents.

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photo Cyril Moreau / Bestimage

Interview parue dans Le Mensuel de mai 2017 n°381 éditions #1 et #2

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